Méli Mélo de Lyam
9) Final
Précieuz avait faillit s'étrangler et quand je dis ça c'est par rapport aux nombres d'avatars qu'elle aurait pû sortir à cette sorcière.
Je dis ça parce que tout ce qu'elle m'avait inspirée s'effaçait face à ses révélations. Précieuz n'en revenait pas, on allait pouvoir être soigné ou du moins nous le pensions. Mais de là à attendre le jour de sa mort et moi qui devait me débarrasser du morceau de pierre seul cadeau qui me restait de Sinja. Excepté sa virginité; plutôt celle que nous avions échangé. Assis sur le lit de ma chambre, je tenais la pierre entre mes mains. C’était un peu comme de me séparer de mon passé ou tout au moins d’une partie… Me revenaient alors les multiples caresses qui avaient assaillies mon corps de sensations. Je sortis de ma rêverie quand me parvînt du salon l'appel de Candie. Tout était tassé entre nous mais pourtant quelques zones houleuses restaient à aborder. je ne voulais surtout pas lui dire la rencontre que nous avions faîte Précieuz et moi il y de cela près de deux jours.
J'arrivais au salon ou Patrick discutait dans la cuisine avec Candie. je me souvins que j'avais une séance avec lui aujourd'hui. Je n'y étais pas allé; pas depuis que je lui avais dit ses quatre vérités. je ne voulais pas l'affronter, il avait été et était toujours un ami. Rien que de le voir je voulais lui confier tout mes petits problèmes.
- Je peux vous parler? demandais-je à Patrick
- Je tenais à ce que nous parlions.
Au son de sa voix, j'en déduisis qu'il ne m'en voulait pas beaucoup ou pas du tout. Candie n'a pas insisté et nous a laissé dans le bureau de la mère supérieure.
- Des choses à me dire? demanda t'il rapidement
Ou plutôt à demander.
- Est-ce que vous connaissez une certaine Calysto?
Il me considéra d'un oeil interrogateur et dû faire le lien avec le livre que je lui avais emprunté. Il y était fait mention de Calysto comme étant la cousine de Mérysée et comme étant une femme pourvues de dons curateurs.
C'est ce que Papoy m'expliqua et à ce moment j'eus la certitude que la femme dans les bois ne nous avaient pas mentis. restait à savoir si je pouvais faire le sacrifice de ma pierre pour sauver nos vies ou du moins celle de Précieuz. Cet objet était un gage d'amour, je ne voulais pas m'en séparer.
- Comment évolue ta relation avec Sinja?
- On a rompus! déclarais-je sèchement
- Tu désires en parler? demanda t'il sincèrement touché
- Je pense que nous nous sommes tout dit! Mais je voulais vous parler de Précieuz et de mon attitude de la dernière fois.
- Je ne t'en veux pas Milo! ta réaction était tout à fait compréhensible Et la colère est un sentiment humain particulièrement propice au développement de l'homme. L'extérioriser était fondamental dans ton évolution psychologique.
- Vous ne voulez pas arrêter de jouer au psy. J'aimerais parler à un ami... dis je
Je n'en revenais pas d'avoir fait cette déclaration à voix haute.
Plus tard, je me rendis compte que Papoy saurait veiller sur Candie; elle n'avait pas besoin de moi et moi je voulais lui rendre sa liberté. Définitivement.
- Vous croyez qu'en quittant l'orphelinat, Soeur Nouillasse m'oubliera? demandais je.
- Non! Théoriquement, ce n'est pas possible que quelqu'un comme Candie puisse t'oublier.
A cet instant, j'aurais aimé tout lui dire mais non; je préférais ne pas faire ça.
Le téléphone sonna et deux minutes plus tard, Candie vînt me prévenir. mes résultats étaient arrivés; j'allais savoir qui sont mes parents...
*
Patrick m'avait conduit à l'hôpital j'étais touché du compliment et ça me soulageait qu'il soit là en gros il devenait mon beau père de substitution. J'entrais dans le bâtiment et en ressortait dix minutes plus tard.
- Déposez moi chez Précieuz! lui demandais-je
Il s'exécuta; l'enveloppe tremblait dans mes mains, à moins que ce ne fût moi et dans ce cas c'aurait été plus logique.
Je ne voulais pas parler avec Papoy, il m'aurait sans doute prodigué un bassinage assommant de pensées psy et ça je ne voulais pas; surtout pas en ce moment.
Quand j'arrivais chez Précieuz, je la trouvai allongée sur sa chaise longue dans son jardin en petite tenue.
- Mais tu es folle! hurlais- je presque
Elle se releva et me regarda bizarrement. Je remarquais qu'elle était très pâle, ce devait être sa malédiction qui approchait et qui entamait sa santé.
- Calme toi et touche moi le front! m'ordonna t'elle
Je m'exécutai et constatai qu'elle était brûlante. elle me brandit son thermomètre sous le nez, je lus le chiffre. 43°3.
Je comprenais, elle devait étouffer la pauvre et même l'hiver menaçant de Novembre n'était pas suffisant pour l'apaiser.
- C'est Patrick? Ou est ce qu'il va?
- Retrouver Candie!
Je lui agitais mon enveloppe devant les yeux. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais venu la voir elle. J'aurais sans doute préférer parler avec Sinja mais vu les circonstances Précieuz était la plus proche de moi dans la mesure ou Gerk avec qui je m'entendais passablement était parti retrouver ses parents.
- Ce sont mes résultats...
Elle parut tout d'un coup s'assombrir; je lui avais parlé il y a à peine deux jours du test que j'avais fait. Elle me caressa les jointures et des doigts et à cet instant, je me sentis plus proche d'elle. Puis dans un élan soudain, elle attrapa les résultats et s'enfuit vers la maison.
Je lui courais après suffoqué par son geste de folie. Allons bon, le cerveau commençait à griller... Quand je parvins dans la cuisine,elle redescendait de l'étage mine de rien.
- Ou est mon enveloppe? demandais-je non enclin à ce genre de plaisanteries.
Surtout pas en ce moment.
- Je te la donnerais quand tu seras prêt? Pas question de discuter, tu me connais!
Sa mine décidée me dissuadais de réitérer ma demande. Après tout c'était peut être mieux comme ça. je n'en avais pas encore besoin et tant mieux si je pouvais retarder l'inéluctable.
Je suis rentré assez tard et Candie m'a fait un léger sermon. Oh bien sûr ce qui l'inquiétait davantage fusse ma réaction face à la découverte de la vérité, or je ne la connaissais pas la vérité. J'avais passé l'après midi avec Précieuz, on avait déliré, discuté entre cinéphile et entre bibliophile. Tout ça juste pour éviter de penser à ce qui se passerait après demain...
Je n'avais plus le choix,je m'étais rendu compte qu'elle devait vivre. Et j'allais pouvoir l'aider; il le fallait et j'en avais le pouvoir.
- Milo? dit Candie en m'attrapant par le bras
Elle m'attira contre elle et me serra chaleureusement. Je fûs touché par tout cet amour qu'elle pouvait me donner, qu'elle voulait me donner.
- Chuis désolé... fût tout ce que je pûs dire en cet instant
Mais je comprîs par la suite que les mots 'avaient pas leurs places. Seul comptait notre amour réciproque.
- J'ai peur... avouais-je
Je ne pouvais pas lui dire pourquoi ni même qui était concerné par cette déclaration néanmoins, j'étais décidé à tout déballer maintenant.
- Je pense que tu devrais quitter les religieuses. J'ai dix sept ans, je pourrais me passer de toi et puis ça ne nous empêchera pas de rester en contact.
Elle me caressa les cheveux et me serra un peu plus fort.
- L'amour c'est quelque chose de puissant Milo, pu importe les malédictions tu dois savoir que je t'aimerais toujours. me dit elle
J'étouffais un sanglot, je n'étais décidément pas douer pour parler de mes sentiments.
*
Le lendemain, je 'ai rien compris à ce qui est arrivé. Précieuz m'a carrément bondi dessus. Je dormais toujours quand j'ai senti quelqu'un m'écraser. J'ouvrais mes yeux et vît ses fines mèches vertes me tomber sur les joues.
- Mais qu'est ce que tu fais? m'insurgeais-je
- Prépare toi, on y va. Je sais...
Je réfléchis un instant puis réalisais ce qu'elle voulait dire. Elle n'avait tout de même pas oser ouvrir mon courrier sans rien me dire?
Après tout c'était bien mieux si c'est elle qui savait. J'allais me préparer la laissant descendre dans le salon.
Elle semblait aller un peu mieux, mais je ne devais pas m'y tromper. Demain à je ne sais trop quelle heure, probablement celle de sa venue au monde, Précieuz allait être vaporisée en une explosion de chair et de sang.
Je parvins au salon ou elle était occupée à regarder des vieilles photos de moi bébé. Candie avait jugé nécessaire d'immortaliser ma beauté chérubinique et la voici qui contemplait ces vestiges du passé.
- Tu m'en veux? demanda t'elle^
- J'attends de voir... repondis-je
Une demi heure plus tard, nous parvînmes à l'endroit ou j'avais le plus de chance de trouver Selena et Arthur EastWick. Il faisait froid et l'entrée était fermée par une lourde grille en métal. Plusieurs nuages sombres et menaçants s'étalaient au dessus de l'habitation. je lus en grosses lettres gothiques sur la grille "Cimetière".
- C'est une blague j'espère? Parce que si c’en est une elle est de très mauvais goût.
Et dans ce domaine j’étais un expert.
*
Je n'en revenais pas... Non! ce ne pouvait pas être vrai. Précieuz baissa la tête, cela acheva mon anxiété.
Elle sortît la feuille de sa poche et me la tendît. J'y lus les résultats et à côté du statut social de mes géniteurs s'affichait la mention: Décédé(e)
A l'intérieur, l'ambiance n'était guère plus réjouissante. Les pierres tombales disposés côte à côte illustraient dans mon esprit des figures atroces torturés de douleur. Un tombe plus petite imposait au sol une allure moins glauque, je me penchais vers elle, mes mains jusqu'alors dans mes poches me servirent à effacer la mousse du gravat.
A notre fils disparu...
Et j'y lus une date, la date de naissance qu'on m'avait attribué sur les résultats. mes parents étaient morts dans un accident de voiture et moi j'avais disparu longtemps avant eux ou du moins c'est ce qu'ils pensaient. Ils savaient donc que j'existais... moi qui avait passé autant de temps à les détester. Toute cette énergie perdue en vain contre des personnes qui maintenant appartenaient au monde des défunts tandis que leur fils profitait des bienfaits de la vie
Je me relevais essayant d'un revers du pouce l'unique larme qui avait perlé de mes yeux. Je tournais la tête vers Précieuz qui n'avait pas cessé de me regarder. Elle aussi paraissait bouleversé par ce à quoi j'assistais. Elle aurait pu essayer mais elle n'aurait pas pû se mettre à ma place.
- Je suis désolé Milo... je me suis dis que quand tu l'aurais sû tu aurais été soulagé. tant parce que tu détestais tes parents que tu aurais eu la possibilité de vivre avec Candie et Patrick.
Je ne réagis pas immédiatement, elle avait... mais comment... même si cela partait d'une bonne intention, je n'arrivais pas à encaisser. et puis qu'est ce que c'était que cette histoire entre Patrick et Candie.
Je sentis son corps s'appuyer contre le mien. elle posa sa tête sur mon épaule droite et se mît à les caresser.
- Je suis vraiment désolé... ajouta t'elle
- Je ne t'en veux pas Précieuz.
La suite avait été très confuse. Je m'étais retourné et je l'avais saisi par les hanches. Nos yeux ses fixaient incessamment tentant de comprendre ce qui m'apparaissait presque évident. pourquoi était elle si belle dans la vulnérabilité?
Je lui souris et la serrai contre moi, je ne devais pas brûler les étapes ni même brusquer notre amitié florissante.
*
Le fameux jour était arrivé. Aujourd'hui nous allions être débarrassé de nos maux. oh je vous assure il n'y aura aucune complications et tout se passera bien. Mais au niveau sentimental, il fallait corriger certaines choses.
J'attrapais la pierre de Sinja et l'embrassais une dernière fois avant de lui dire adieu. Sans le savoir, mon premier amour allait me délivrer.
Je quittais Candie en lui promettant de très vite revenir ou en tout cas pas trop tard. Puis je fonçais chez Précieuz, la veille au soir elle m'avait appelé pour me donner de ses nouvelles et m'informer de son état de santé.
Ce matin je l'ai trouvé très fatigué. Elle flambait littéralement et sa peau était hâlé à un point qu'elle aurait pu poser pour un magazine de charmes exotiques.
- Tu pourrais dire bonjour! me fît elle remarquer
- Bonsoir! plaisantais-je
Je lui laissais le temps de s'habiller et descendais dans la cuisine me servir un verre d'eau. Précieuz m'y rejoint et je dus constater que chaque mouvement lui coûtait une grimace.
- Tu penses que tu sauras marcher là bas? m'inquiétais-je
- Mais oui, j'ai qu'à sautiller et tout ira bien dans le meilleur des mondes.
.Je fîs mine de réfléchir. Comment trouver un moyen efficace de transporter Précieuz là bas sans faire appel à Patrick?
- Tu sais conduire? demanda t'elle pendant que j'abaissais le frein à main de la décapotable.
- Non mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron.
- Ah oui... et c'est en faisant le fou que l'on trouve une place dans un cimetière. répondît elle au quart de tour.
La voiture démarra et je fîs une embardée avant de saisir le truc. Puis je crois que ça c'est plutôt bien passé. J'étais trop occupé à regarder la route et le compteur s'élever à quatre vingt kilomètres. C'était décidé, il fallait qu'après ça je prenne des cours de conduites.
Nous finîmes par arriver dans la forêt un peu plus loin de l'emplacement de Calysto. Je dégageais Précieuz des sièges et la prît dans mes bras. elle était vraiment brûlante.
J'allais la transporter jusqu'a la hutte; enfin il fallait éviter la horde d'écureuils hystériques que j'avais failli écraser. Sans compter les herbes proliférantes qui nous encombraient, je parvins quand même à la cabane ou la gardienne nous attendait sur le seuil de la porte. Au dehors, une sorte de rituel était en marche et je sentais des brûlures plus intenses dans mes mains. Précieuz approchait sans doute de l'heure de sa malédiction.
- Pose là sur la table, nous commencerons par elle si ça ne te déranges pas.
Je m'exécutai, prêt à tout les sacrifices pur qu'elle puisse aller mieux. Je tendis le bijou à Calysto qui le brisa d'une simple pichenette alors que la pierraille était d'une consistance extra solide. Il s'en écoula une sorte de goudron mauve foncé qui se répandît le long du corps de Précieuz atténuant sa douleur effaçant les marques de brûlures qu avaient commencé² à apparaître sur son corps.
J'étais tout bonnement fasciné par cette pratique qui semblait fonctionner. Soudain, elle se leva comme poussée par une force invisible, dans son dos une forte lueure brillait de l'endroit ou était sa scarification.
Elle poussa un grognement et une série de gémissements avant de s'effondrer tandis qu'un châle noire disparaissait de son corps.
Elle respirait difficilement haletante et épuisée. Mais il valait mieux ça qu'être brûlée vive. Calysta m'invita également à prendre place sur l'autel après s'être assuré que Précieuz allait bien et qu'elle était confortablement vautrée sur un lit de feuilles.
Au début, ce fût une sève glacé qui me coula sur le cou puis je sentis une pression immense sur mon cou comme si la mixture extraite de ma pierre d'amour tentait de m'étouffer. Mon corps agité par des spasmes violents se redressa tandis qu'une main faîte de liqueur minérale extraya hors de moi le fioul de ma malédiction.
Je m'effondrais sur les feuilles avant de perdre connaissance.
Quand nous revînmes à nous, nous étions perdus au milieu de la forêt. la cabane et tout ce qui donnait à penser de l'existence de Calysto avait disparu. J'observais Précieuz qui allait on ne peut mieux. quant à moi je me sentais tout autre, pas vraiment différent mais surtout libéré.
- Ca a marché? demanda Précieuz
- Oui sinon, tu ne serais plus dans cet état.
Elle continua de me fixer après avoir reçu sa réponse.
- Cette pierre... c'était un cadeau de Sinja?
J’approuvais ; mais c'était passé tout ça. J'avais l'avenir devant moi et il s'annonçait plus radieux que jamais.
Je tournais la tête en entendant un bruit dans les fourrées. Fausse alerte, ce n'était qu'un de ces écureuils hystériques.
- Hé Milo...
Je la regardais prêt à répondre quand je sentis le contact chaleureux de ses lèvres contre les miennes.
Cette fois ça n'avait pas été un accident et j'aurais juré qu'elle n'attendait qu"une occasion propice à cet évènement...
- Joyeux anniversaire ! lui murmurais-je
Au final je ne m'en sortais pas trop mal...