Méli Mélo de Lyam
Préambule
Salut ! Moi c’est Milo, euh non pas Milo Jojovitch ou Milo le Beau, juste Milo. En fait j’ai pas de nom et c’est même un miracle si j’ai un prénom. J’ai à peine seize ans et à vrai dire, je ne suis pas vraiment vivant. Peut être un peu, mais je suis très passe partout.
Bon je suppose que si vous avez ouvert ce bouquin c’est pour savoir ce qu’il raconte. Eh bien tout simplement, il parle de ma vie. De moi ! A vrai dire je suis unique en mon genre. Non pas que je sois narcissique… bon peut être un peu mais avouez que tout le monde n’a pas un livre entier dédié à son histoire. Quoi ? Napoléon ? Montaigne ou Rousseau. Mais tout ça c’est vieux, dépassé arriéré, moi je suis jeune, unique et authentique. Vous ne me croyez pas ? Bon c’est pas grave, vous en serez convaincu après avoir lu cela. Non mais c’est vrai, ou est le respect de nos jours ? Moi quand j’attire un public, il ne part jamais….
Je vous ordonne de revenir et d’ouvrir ce livre !
*
Bien vous êtes revenus n’est ce pas ? Rassurez moi, vous m’écoutez toujours ? Tant mieux, mon rêve c’est de devenir un grand comique. Comment ça aucune chance ? Non mais, vous vous prenez pour qui à briser mes rêves comme ça ? C’est cruel… mais bon, je m’en suis déjà remis. Ca aurait pu me faire plus mal si je n’étais pas aussi sûr de moi. Vous voyez le genre ?
Ca suffit, revenez
!
*
Je vais être sérieux maintenant…. Ah ! Ah ! Ah ! Vous y avez cru ? Non sérieusement. En fait, je vous distrais parce que dans dix minutes vous m’aurez oublié comme tous les gens que j’ai croisé jusqu’ici parce qu’en fait… Je suis maudit et ce dès la naissance. Mais bon c’est la vie et si vous voulez tous savoir, tourner la page, vous découvrirez tout sur MOI !
NON ! Je ne suis pas égocentrique… Peut être un tout petit peu. Allez y tournez la page ça commence.
1) Le psychiatre
Toute cette histoire a commencé quand ma mère et mon père se sont rencontrés il y a seize ans et neuf mois. Ils décidèrent de me construire. Vous savez comment naissent les bébés n’est ce pas ? Vous ne savez pas ?! Bon c’est pas grave, je vais vous raconter ! Alors quand maman et papa décident d’avoir un beau bébé, ils téléphonent à la cigogne blanche pour qu’elle aille chercher un bébé au lac des Ouin-Ouins, ensuite elle l’enroule dans une couche blanche et va la déposer par la cheminée de cette famille. C’est ainsi que neuf mois après la commande, un joli bébé apparaît dans le foyer. C’est pas merveilleux ça ? Comment ça je débloque ? Non mais vous êtes ouf, c’est quoi cette histoire d’ovules et de spermatozoïdes ? Non je n’y crois pas, c’est ma version qui est la bonne, on a du vous dire ça pour vous cacher la vérité c’est tout ! Non, non, non ! C’est mon histoire, c’est moi qui la raconte. Vu ?! Je disais donc, quand ma mère et mon père ont décidé de m’avoir, ils ont appelé la cigogne et… blablabla je suis né. C’est du moins ce qu’on m’a raconté car je n’en ais aucun souvenir. Tout ce que je sais, c’est Mère Nouillasse qui me l’a dit. Oui, mère Nouillasse est une none, il paraît qu’un homme et qu’une femme ou plutôt mes parents m’ont déposé à l’orphelinat. Ce n’est pas que j’étais laid, je me trouve agréable à regarder et je suis en forme. Bien sur mes courts cheveux noirs pourraient être mieux brossés mais bon, je ne suis pas repoussant. Je ne suis pas non plus un enfant illégitime, c’est juste que mes parents ne se souviennent pas de moi ! Vous me direz comment est ce possible ? Sont ils amnésiques, fous ou pétés du bocal ? Non, ils sont tout à fait sains et normaux enfin je crois parce qu’il faut qu’ils aient un sérieux problème pour mettre au monde un enfant maudit.
Eh oui ! Je suis officiellement dès ma naissance victime de la malédiction de l’oubli. Tous ceux qui croisent ma route m’oublient après seulement dix minutes. Vous voyez, drôle de vie. Non ?! Alors dites vous bien que quand ma cigogne m’a déposé… je blaguais avec cette histoire. Vous avez marché ? Eh ben dîtes donc, vous n’êtes pas très futé. Rouvrez tout de suite ce livre !
Reprenons ! Quand je suis né, dix minutes après, tous ceux qui avaient participés à ma naissance m’avaient oublié. Je devais être là tremblotant entre les mains de parfaits inconnus et pour eux j’étais un parfait étranger. Evidemment, il y avait un brin de logique dans la vaste étendue désertique qu’on appelle le cerveau de ses médecins. En me voyant dans leurs mains et ma mère allongée sur ma table de travail, ils ont compris que je ne pouvais être que leur enfants et ils m’on confiés à elle. Cependant, mes parents étaient eux aussi sous l’influence de cette malédiction, ils ne pouvaient pas élever un inconnu durant toute leur vie, après chaque journée, ils m’oublieraient après dix minutes. C’est pourquoi, ils décidèrent de me « donner » à l’orphelinat des trois Grâces.
Là aussi, les dirigeantes auraient dû m’oublier, pourtant. Une es sœurs à réussi à se rappeler de moi durant ces seize années, c’est pour cela que je considère sœur Nouillasse comme ma vraie mère… Elle m’a expliqué que j’ai été frappé par les forces occultes ou un truc comme ça. De la magie quoi ! De quoi ? Vous n’y croyez pas bon temps pis, de toute façon je sais ce que je vis et ce que je suis alors…. NON ! Je n’ai pas d’araignée au plafond !
Bref, j’ai découvert toute cette histoire à sept ans environ. Depuis déjà quelque temps, j’avais remarqué que beaucoup des pensionnaires de l’orphelinat ne me reconnaissaient pas, apparemment ce charme ne fonctionne qu’une seule fois, ensuite les gens ne peuvent plus jamais me reconnaître. Ce jour là, un homme et une femme d’environ vingt huit ; trente ans l’âge plaintif. Vous savez quand vos parents sont plus aigris que vos grands parents et où ils se plaignent de tout y compris votre ingratitude. Laquelle soit dit en passant n’existe même pas, puisque qu’on ne demande jamais à naître, personnellement, si ça n’avait tenu qu’a moi, je serais resté en deux morceaux, vu la vie que j’ais. Impossible d’avoir le moindre ami, le moindre contact, rien ! Mon seul espoir c’est de n’adresser la parole à personne, ainsi ils me voient passer, par conséquent, ils savent que j’existe. C’est déjà un bon point. Je ne serais pas transparent pour tout le monde.
Je disais donc que ce couple apparemment sans histoire. Monsieur doit être cadre à la banque et madame un célèbre mannequin style « Oh Arthur, je ne veux que de la soie pour mon corps délicat » et gnagnagna et une diva qui ne veut pas d’un enfant naturel de peur d’abîmer son corps. Bref, un modèle très probant de la société actuelle. Alors, la mère supérieure entre dans le bureau, accompagnée de mère Nouillasse. Je l’avais vu anxieuse, mais je n’avais pas compris pourquoi elle mordillait ainsi sa mèche blonde, qui dépassait de son chapeau « ridicule ». Quand j’étais triste, j’adorais me blottir dans ses longs et soyeux cheveux blonds et bouclés. En sentant que je la regardais, elle me posa un regard tendre complété par un candide sourire. Je lui souris à mon tour, à demi convaincue par cette grimace trompeuse.
Quand le mère supérieure eut fini de s’entretenir avec l’homme, il se pencha vers moi et me dit d’une voix qui se voulait affectueuse.
- Bonjour mon bonhomme, je suis Henri. C’est quoi ton nom ?
Non mais vous l’avez entendu l’autre ! C’est pas parce que j’ai que sept ans et des poussières u’il faut me parler comme à un môme à qui on va donner des sucettes. Je gardais mon calme et lui répondit. « Milo monsieur. »
A son tour, sa femme se pencha vers moi et me passa sa main chaude sur le visage. Elle me demanda d’une voix très sensuelle… NON ! Je vous assure que ce n’était pas une star du X. Enfin pas que je sache, je crois… Oh vous m’avez embrouillé. Mais maintenant que j’y repense c’est vrai qu’elle portait une jupe extrêmement courte et un décolleté très « décolleté ». Bref, elle me demanda si cela me plairait de venir vivre avec eux. Mais bien sûr que je détesterais ça, vous croyez quoi ? Que j’attends dans cet orphelinat miteux pour le plaisir ? Eus-je envie de lui crier, mais je me contins et lui répondit par une approbation de la tête très enthousiaste.
Ils continuèrent de me questionner sur ce que j’aimais, sur ce que je comptais faire un peu plus tard. Et en moins de dix minutes, ils avaient décidé de m’adopter. J’avais bien appris ma leçon, je méritais donc une récompense, c’est à dire deux bonnes âmes charitables pour me recueillir. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais Dieu me hais. C’est du moins ce que j’ais pensé quand après quelques minutes d’entretien supplémentaire avec la régente de l’église, ils m’ont porté un regard incrédule et complètement dépourvu d’intérêt. C’était comme ci les quelques minutes qu’ont avaient partagés avaient disparus. Pouf ! il n’en restait rien.
Henri, mon futur ex « papa » demanda à la mère supérieure qui j’étais et si c’était moi le seul enfant à adopter. Vous ne pouvez pas savoir comment ça m’a fait mal de les entendre parler ainsi. Sentant que j’allais fondre en larmes, mère Nouillasse m’a raccompagné jusqu’au dortoir et m’a expliqué que je ne quitterais probablement pas l’orphelinat tout de suite mais que Dieu dans son infini bonté n’avait jamais abandonné ses enfants. Si c’était vrai, alors pourquoi je me retrouvais seul, sans amis et sans famille. J’aurais voulu lui répondre ça, mais ça lui aurait fait de la peine, surtout que c’était la seule personne sur qui je pouvais compter.
*
Après réflexion, je me demande si ce n’est pas parce que les sœurs sont étroitement lié au culte de Dieu que ma malédiction ne les atteignent pas. Car autant que je m’en souvienne, aucune none ne m’a jamais oublié après m’avoir adressé la parole plus de dix minutes…
Malgré ça, je ne garde aucune rancœur enfin presque, puisque je ne pardonnerais jamais au prétendu « Seigneur » de m’avoir maudit. D’ailleurs, je prends la vie du bon côté et ça m’aide puisque je ris de tout ou presque même de moi. Oh ! Tiens, ça me rappelle une bonne. Alors « Pourquoi les clowns se parfument t’ils ? » ben pour se sentir drôle ! Allez riez, je sais que vous en avez envie, si, si ! L’hilarité est au bord de vos lèvres je le sens ! Tenez de quoi vous achevez : Un gars entre chez un médecin l’air affolé. Il crie « Docteur, docteur comment vais-je m’en sortir » Celui ci lui répond « Ben par la porte comme tout le monde ». Je savais que ça allait vous plier de rire.
Bon reprenons notre sérieux, à l’heure ou je vous parle, je suis en route vers un cabinet de psychanalyse accompagné par sœur Nouillasse. En effet, la mère supérieure à déclarer que j’avais un sérieux problème. Devinez quoi ! Je suis maudit ! Oh stupéfaction ! Quelle nouvelle accablante ! Ca fait seize ans que je le sais ça. Seulement elle prétend, que ça, provient de moi. Comment je pourrais être maudit moi même. Il est évident que se sont des forces supérieures qui sont en action. C’est logique non ?
J’ai quand même décider d’aller le voir ce psy de toute façon il m’aura oublier. Bien assez vite !
*
Pendant qu’on attendait le bus, un curieux spectacle a attiré mon attention, sur le terrain vague derrière l’école on montait un chapiteau juste à côté de la plage. Chouette un cirque ! J’en avais vu un quand j’étais plus jeune et ça m’avait fasciné. C’est vrai, toutes ses bizarreries que l’on trouve à la place de gens ordinaires. Tiens, je me souviens d’une femme à barbe, seulement à en juger par sa colossale moustache, je ne suis pas sur qu’il s’agissait d’une femme… et comment osait il appeler ce u’elle portait une barbe. C’était une énorme touffe de poil qui lui mangeait tout le visage. King Kong aurait pu être son frère !
Il y avait toute sortes d’animaux dans le par cet toutes sorte de personnes en particulier une ! Non pas un animal, une personne. Une jeune fille qui semblait faire des acrobaties sur une barre de fer. C’était incroyable ! Non, pas les acrobaties, la fille. Mais vous suivez pas ou quoi ?
Je n’eus pas le loisir de l’admirer plus longtemps, le bus arrivait. Je vis seulement ses cheveux roux disparaître dans la portière.
*
« C’est pas possible, il ferme jamais son clapet ? »
Vous me demandez comment e sui arrivé là ? Eh bien c’est très simple, je suis né maudit, j’ai grandi maudit et maintenant mes oreilles sont martyrisé par le babillage incessant de cette espèce de grenouille à face de babouin. Pourquoi fallait il que je tombe sur un psychiatre zoulou ? Pourquoi me détestes- tu tant Oh seigneur ? Euhm… j’avais perdu un truc par terre et je tentais de le ramasser, je vous assure que c’est vrai je ne plongeais pas en plein pathos !
Je vous explique, là c’est moi ! Coucou, oui je sais vous m’aimez et c’est naturel, comment ne pas être en admiration devant moi ? Ne vous gênez pas, contemplez moi ! Et là, derrière le bureau et les masques africains le fameux « psychiatre » si on peut appeler « ça » comme ça. En fait, c’est un chaman guérisseur d’Afrique du Sud, il a un côté du visage maquillé en bleu, l’autre en rouge et le front en vert. Il est assez grand, plutôt amical mais tellement ennuyeux. Je regarde ma montre. Encore deux petites minutes.
• Il se peut que votre cortex stimule des ondes inter neuronales transubstifiristiques qui font que votre subconscient émet des pulsions nerveuses capables d’influencer le cortex cérébral d’un individu pour vous forcer à l’oublier. Blablablabla…
Ça suffit, je ne tiendrais pas une minute de plus, il faut que j’hurle !
• OHE ! LE FEU TRICOLORE ! TU COMPRENDS PAS QUE JE SUIS MAUDIT ALORS TAIS TOI UNE MINUTE ENSUITE TU M’OUBLIERAS !
Pouh ! Ça soulage ça fait un de ces biens.
• Vous m’avez parlez jeune homme ? me demande t’il comme si je n’avais rien dit
Raaaaaaaaah ! Respire, respire, respire ! Il me nargue c’est pas possible ! Regardez le avec son sourire narquois, je te l’aurais bien mis la ou j’pense. Je regarde ma montre. Ca y est, victoire il m’a oublié.
• Je pense jeune homme, Milo que vous souffrez d’une malédiction.
• Sans blague c’est ce que je me tue à vous dire… Une minute, vous vous souvenez de moi ?
• Oui, et mes oreilles aussi se souviennent de votre cri.
• Mais, c’est impossible, vous… à moins que vous ne soyez moine.
• Non, je suis juste un excellent sorcier. Mais que cela reste entre nous. Vois tu, ton mal provient probablement d’un sort qu’on a jeté à tes parents, sinon comment expliqué que tu sois maudit dès la naissance.
• Pourquoi vous ne m’avez pas dit ça avant de me bassiner avec votre blabla théorique ?
• Parce que je voulais vérifier si tu étais bien victime de la malédiction de l’oubli.
Il se leva et prit une sorte de gros livre noir aux reliures dorées. Il y avait écrit dessus en lettres gothiques « Malédictions et tartes à l’oignon ». Drôle de titre. Il l’ouvre devant moi et me montre une page.
• Voilà, regarde. Pour jeter un sort de malédiction de l’oubli.
• Je me fiche de savoir comment on le lance, je veux juste savoir pourquoi ça m’arrive à moi.
• Tu ne peux pas comprendre ce que tu es sans savoir d’ou tu viens.
Il reprit le livre et se mit à lire :
Pour jeter une malédiction de l’oubli il faut que le prescripteur du sort soit animé d'une haine féroce envers le destinataire.
Pas pratique ! Pas pratique ! J’avais envie de lui balancer cet énorme bouquin au visage. Je suis maudit, on m’oublie après dix minutes de discussion et tout ce qu’il trouve à dire c’est que ce que j’ai n’est pas pratique ?! D’ailleurs comment ce faisait il qu’il ne m’ait pas déjà oublié ?
Il me regarda et il commença d’une voix douce.
• Dis moi Milo, as tu des amis ?
Je roulais les yeux exaspéré par cette dernière remarque. Il me cherchait ou quoi ?
• Ecoutez monsieur, je pense que j’ai suffisamment abusé de votre temps !
• Ne bouge pas jeune homme ! Ce que j’essaie de te dire c’est que tu te limites à l’orphelinat religieux. Quel âge as tu ?
• Euhm…seize ans !
• Eh bien, à ton âge on s’amuse, on fais des rencontres, on tente des expériences !
• Je sais bien mais…
• Je sais tu vas me répondre que tu es maudit ! Seulement vois tu, tu n’es pas le seul être que le destin à touché. Arrête de te morfondre et sois plus ouvert. Ta malédiction ne doit pas te priver de la joie de vivre.
• Facile à dire quand on sait qu’on peut parler à quelqu’un sans que celle ci ne se demande qui vous êtes après une dizaine de minutes.
• Oui, il est vrai que je n’ai pas les mêmes problèmes que toi. Mais j’en ai des différents et c’est en tentant de les résoudre que l’on progresse dans la vie. Premier conseil : brise ta barrière de solitude, c’est le premier acte vers ta libération.
• Quoi ?
• La séance est fini pour aujourd’hui, à la semaine prochaine !
• Attendez ! Ca veut dire quoi ?
• Au suivant !
Il poussa hors de la cabine et je vis un autre jeune y entrer. Il avait pleins de tatouages sur les bras et probablement sur le reste du corps. Ses cheveux étaient éparpillés sur sa tête en différentes mèches colorées de différentes couleurs. Sur le coup, je l’ai pris pour sœur Punkette ! C’est une none de l’orphelinat qui cache ses longs cheveux teints de rouges et de verts sous la coiffe de religieuse. Pourtant ça ne masque pas ses fossettes roses vives.
Bref ! Je décidais de rentrer tout seul, d’autant que sœur Nouillasse devait passer à la paroisse avant d’aller à l’orphelinat, je décidais donc de partir de mon côté. Je devais réfléchir aux paroles de ce masque africain. En plus j’avais très envie de voir le cirque. Je repassais donc par la plage, je retirais mes sandales et je me mettais à marcher sur le sable mouillé.
J’adorais cette sensation de frétillement quand le sable sous mes pieds se dérobaient avec la marée. Le soleil se couchait déjà et on voyait un immense filet de couleur orangé se dissiper sur l’eau. Mes chaussures toujours à la main, j’escaladais la grille qui donnait accès au terrain vague. Le chapiteau était magnifique, deux couleurs s’étalaient parallèlement : jaune et bleu. Le terrain semblait dépourvu de vie, pourtant je voyais les lumières des cabines c’était signe qu’il y avait des gens là.
Assis sur ma palissade, je rêvais des voyages qu’avaient dus faire cette caravane, des endroits qu’ils avaient visités et des choses qu’ils avaient du voir. Alors que j’essayais d’imaginer tout ça, un rugissement me fit sursauter ce qui me valut de tomber en plein sur la bête qui avait poussé ce cri ! Je me relevais douloureusement constatant avec effroi que j’avais assommé un tigre. J’entendis un autre rugissement derrière moi et me retournais non sans peur pour constater qu’un autre de ses congénères approchait avec une lenteur lancinante. Quand je le vis bondir, mon corps réagit et je me mis à courir !
2) Sinja
Vous aimeriez savoir ce qui s’est passé mais avant, je vais vous en racontez une bonne ! « Deux puces sortent d’un opéra pour tique ; portique vous avez saisi ? Bref ! L’un demande à l’autre – Pour rentrer on prend un taxi ou un chien ? »
Je sais je sais, elle est géniale ! Quoi, comment ça horrible ? Bon et celle là ! « Un cambrioleur entre dans une propriété, sur la barrière il lit : Attention perroquet méchant ! Effectivement sur le perron il remarque un perroquet perché, il se met à rire et dit : Alors Coco on garde la maison ?! Soudain le perroquet se met à crier Médor ! Attaque !
Alors elle est pas mal celle là ?! Ah j’en ais une autre « Deux chiens se baladent ! soudain, l’un deux dit en frétillant – Dis tu as vu ? un réverbère neuf ! Ca s’arrose ! »
Vous avez compris, moi je suis mort de rire devant tant de talent.
Oui je sais c’est dur de ne pas être en admiration ne vous gênez pas ! Applaudissez!
Bon j’arrête il n’est pas question de moi, mais de ma vie ! Vous avez raison ! Alors j’en étais ou ? Poursuivis par des tigres vous dîtes ? Ah oui, je me souviens parfaitement de cette histoire c’est un de mes meilleurs souvenirs ! Donc je ne peux pas être mangé par les tigres, ben oui ! Si y’a plus de moi , pas d’histoire de moi ! Et vous liriez quoi là ! Revenons voir ce qui va se passer.
*
J’ai sauté sur la barrière en espérant que le tigre ne pourrait pas l’escalader ce qui c’est avéré vrai d’ailleurs. Je sais ! vous allez encore me complimenter. Pas la peine je sais que je suis génial. Le problème étant que si un tigre ne sait pas escalader une grille, il sait très bien creusé. Donc je m’étais assis sur le rebord pour le narguer. Quoi de plus normal, je venais de triompher d’un immense félin. Je lui tirais la langue sans me rendre compte qu’il avait déjà commencé à fouiller la terre. C’est comme ça que je me suis retrouvé assis sur une grille avec d’un côté gros minet endormi et de l’autre Simba le roi lion qui avait réussi à sortir. Ce qui m’angoissait le plus était que je risquais de rester un bon moment ici seul avec ce bestiau qui commençait déjà à bousculer le grillage. Je m’apprêtais à tenter le tout pour le tout en sautant sur l’arbre à côté j’avais une chance mais cette satané bête eut probablement la même idée que moi puisqu’elle s’est aussitôt approchée de l’arbre en question. Je profitais de ce cours sursis pour sauter de l’autre côté. J’aurais sûrement plus de chance avec le matou endormi, seulement, il n’était plus endormi du tout et j’avais atterri sur son dos.
Il se mit à rugir et à s’agiter dans tous les sens, son compagnon vint le rejoindre espérant sans doute m’arracher un morceau de chair. « Au secours » ! c’est tout ce que j’ai trouvé à dire. Ben quoi ! C’était ça ou finir en morceaux de toute façon personne n’a répondu, enfin pas tout de suite…
Je restai un long moment à caracoler sur le dos de ces animaux en furie. C’aurait été digne d’un rodéo je vous assure ! Mais au moment ou je tournais avec Gros Minet – je l’ai appelé comme ça celui qui dormait - Simba m’envoya valser à l’autre bout du chapiteau.
J’avais le souffle couper et je sentais un goût âcre dans ma bouche. C’était du sang que je trouvais curieusement appétissant dans un moment pareil. Mais bon, j’allais mourir déchiqueté par de tigres. C’était pas si mal que de mourir seul et sans amis. Enfin…
Eh dîtes, j’interromps la scène deux secondes pour vous raconter quelque chose de palpitant. On dit qu’a la frontière de la mort on voit toute sa vie défiler devant soi ! Ben c’est faux ! J’en ai la preuve, j’étais au seuil de la mort et… quoi je dramatise ?! Moi ?! Dramatiser ?! Ah non ! Je proteste, je suis quelqu’un de très simple et d’extrêmement humble.
Je croyait être en train d’agoniser quand j’ai vu ses cheveux roux onduler autour de ma tête. Après ça, j’ai perdu connaissance.
*
En attendant que je reprenne mes esprits, je vais vous en raconter une bonne. Si, si je sais que vous en mourrez d’envie !
Alors, deux lions dans une savane regarde un sac de vétérinaire assis à l’ombre d’un arbre.
Il était vraiment bon ce vétérinaire ! – Ouais le meilleur - Dommage il n’en reste plus !
Elle était pas mal non ? Quoi ? Comment ça c’est déplacé de la part de quelqu’un qui manque de se faire dévorer par des tigres.
Au contraire je pensais que ça tombait à poil ! Vous avez compris ?! A poil ! Les tigres, les lions, leurs fourrures!
C’était si nul que ça ? Avouez ! « Atroce » vous dîtes ! Ca va ! On reprend !
*
Quand je me suis réveillé, j’avais un horrible mal de tête, une migraine atroce. Je sentais quelque chose de gluant et de froid sur mon torse à l’endroit ou Simba m’avait frappé. Je scrutais la pièce, il y avait des jumeaux qui étaient encastrés l’un sur l’autre dans une position circulaire. Ils parachevaient le cercle… ou quelque chose comme ça !
Et puis il y avait elle ! la jeune rousse que j’avais vu en entrant dans le bus et aussi elle qui m’avait sans doute secouru des tigres. Secouru ou épargné ? Il était bien possible qu’elle m’ait gardé en vie juste pour me transformer en bête de foire comme eux. Et si…si c’était un cirque d’épouvante ?
Nan je rigole trop marrant ! ben en fait elle s’est retourné et m’a sourit affectueusement. Bizarrement, mon cœur cognait contre ma poitrine.
J’ai lu un truc de philo la dessus, comme quoi avant on était un géant ou du moins l’homme était un géant que Dieu dans sa crainte de notre puissance aurait tranché en deux et dispersé dans le monde et aussi que quand ces deux moitiés se reverraient, elles se reconnaîtraient et s’embrasseraient ou plutôt s’enlaceraient, je sais plus trop.
Ben là j’ai ressenti une attraction directe pour ses beaux yeux verts, elle s’avança vers et moi et me demanda si j’avais mal !
Bien sûr que j’avais mal tu croyais quoi ? Qu’après m’être fait rétamé par un bestiau de cent cinquante kilos j’allais crier de joie !
Mais sa voix était magnifique, très douce sur les bords et lesté de toute défaillance. J’ouvris la bouche mais la referma en oubliant qui j’étais.
Moi j’étais Milo, un gars qu’on oublie après lui avoir parlé ne serait ce qu’une seule fois et ce après dix minutes.
J’ hochais simplement la tête.
• J’ai trouvé ton adresse sur ta carte d’identité, on va venir te chercher ! dit elle en épongeant la mixture qu’elle m’avait probablement apposée sur le ventre.
Je la remerciais d’un sourire. J’avais très envie de parler, lui demander son nom lui balancer une bonne blague… Comment ça à éviter ?
Elle s’obstina devant mon mutisme.
• Je m’appelle Sinja.
Sinja ! Quel magnifique prénom, un subtil alliage de la beauté et de la bestialité. C’est du moins ce que m’évoquait la sonorité du prénom. Sinja… Sinja…
Euh désolé !
• Tu ne peux pas parler ? Continua t’elle. C’est pas grave, je vais te donner une feuille on pourra faire la causette. Tu sais écrire au moins ?
J’approuvai de la tête ! C’est qu’elle devait me trouver idiot sur les bords. J’arrivais à me redresser et m’assit sur le lit ou j’étais affalé. Je fus pris d’un brusque mouvement de panique quand j’aperçus Gros Minet et Simba devant la tente. Gros minet et Simba, j’adore ces prénoms pas vous ? Normal, ils sont de moi.
Sinja revînt avec un bloc note et un stylo, puis elle constata les deux tigres.
• Ah oui, je te présente Câline et Douceur ! Ce sont mes tigres, ils sont sympa quand on les connaît à moins que tu ne préfères faire du rodéo sur leur dos. Plaisanta t’elle
Puis elle redevînt sérieuse et me dit.
• Je suis désolé pour ce qui c’est passé.
Elle devait faire allusion à ce qui m’était arrivé. C’était génial, il s’était déjà passé plus de dix minutes sans qu’aucun accro ne survienne. C’était ma première longue conversation avec un adolescent de mon âge depuis des siècles ! Euh je sais pas si ça se considère vraiment comme une conversation de répondre sur un bout de papier aux questions qu’elle me posait et à ce qu’elle disait.
Il devait être tard à en juger par le peu de lumière que je voyais au dehors, Sœur Nouillasse arriva vers neuf heures.
Je découvris ensuite que moi Milo était un ado normal ou presque…
Au moment ou j’allais partir avec mon ange gardien si on veut parce que sœur Nouillasse c’est presque un danger public. Je vous expliquerais ça plus tard…
Je disais qu’au moment de m’en aller, Sinja m’interpella au loin.
• Hé Milo ! Passes me voir pour me donner de tes nouvelles.
J’étais transporté par cette requête, je me sentais plus que moi et comment dire ben oui je le dis. Je crois que j’étais amoureux et pour la première fois de toute ma vie, je pensais à autre chose que moi même… et non, je ne suis pas narcissique, je m’aime beaucoup c’est tout.
*
Trois jours plus tard, je retournais au cirque pour donner à Sinja de mes nouvelles comme elle me l’avait demandée. Problème ! J’étais parti comme un abruti sans rien avoir noté, j’allais être fin moi ! Ben oui je ne sais pas parler vous vous rappelez et là j’allais lui dire comment j’allais ! Faites marcher votre cerveau bon sang !
Désolé, je suis à cran. Quel abruti je fais ! Sans commentaire ! J’ y allais de toute façon, ça allait s’arranger d’une façon ou d’une autre.
J’étais - de toute façon j’avais pas le choix – décidé à lui dire toute la vérité. Que j’étais pas muet et tout…
Bon ben en attendant d’arriver au cirque, pour mon plaisir et le votre je vais vous en racontez une bonne.
Un lièvre, une tortue et un renard sont en forêt et finisse de chasser. Soudain le lièvre s’exclame : Vous n’avez pas faim ?
Ils décident de se rendre dans un resto. Ils commandent un bol de soupe et là le renard engloutit la soupe, la tortue et aussi et le lièvre finit en dernier.
A nouveau ils commandent un autre plat et là le lièvre finit encore en dernier. Le renard demande : Mais pourquoi il finit toujours en dernier ? La tortue répond : c’est parce qu’il mange du bout à lièvre.
Vous avez compris ? Bien sur que oui, elle était évidente cette blague. Passons !
J’arrivai donc au chapiteau et évitait de passer par derrière comme l’autre jour histoire de ne pas me retrouver nez à museau avec mon pote Simba ou Gros Minet.
Il devait être à peu près quinze heures et l’un des clown de la troupe m’informa que Sinja était dans la cour juste derrière . Je décidai d’aller la rencontrer au risque de devoir affronter les tigres. Je devais faire vite parce qu’après dix minutes le bouffon devant m’aurais probablement oublié ce qui n’était pas souhaitable car j’avais et j’aurais toujours une peur rouge des clowns.
Ben oui, le rouge pour leur nez.
Soit dit en passant… Mais au fait, ça vous intéresse vraiment ce que je raconte. C’est vrai chuis peut être en train d’écrire inutilement.
Peut être que mon livre pourrit joyeusement dans une belle bibliothèque ! Nan j’ai trop de talent pour ça… de toute façon ça ne me dit plus rien cette histoire c’est vrai quoi, c’est pour moi un mauvais souvenir.
Très bien si vous voulez je continues ; un grand artiste n’abandonne jamais son public n’est ce pas ? Et le public se doit d’être poli et de retourner ouvrir ce bouquin. Bon puisque c’est comme ça je me tais…
*
* *
Ah vous revoilà décidé à me faire des excuses j’espère ! Non ben dans ce cas vous pouvez repartir. Et je continuerais mon histoire sans vous. Na !
C’est bon, c’est bon, arrêtez de m’aduler. Aller on oublie tout et on recommence ou du moins je recommence…
Je trouvai Sinja debout au milieu de la cour en train de faire faire leurs exercices de torsions à Câline et Douceur. Rappelez vous les deux félins. Bref elle avait un fouet et en jouait pour que les matous sautent dans un cerceau en flammes. Ce qu’ils firent prestement vu que j’étais juste derrière cet anneau de feu. Ils bondirent dans ma direction et tournoyèrent autour de ma personne, magnifique de surcroît ! Bref, ils m’épargnèrent et se mirent à ronronner. Sinja les fît venir près d’elle.
Elle n’avait pas changé depuis que je l’avais vu récemment, d’ailleurs qu’aurait elle pût faire qui la rende plus belle. Mais pardon, je m’égare.
• Eh tu es revenu ?
Je la saluais de la main bien décidée à garder ma dizaine de minutes pour un moment particulier.
• Ah oui c’est vrai, tu ne peux pas parler ! dit elle presque ironiquement.
Avait ‘elle deviné ? Bien sûr que oui c’était évident et d’ailleurs elle allait me le démontrer.
• Allez je sais que tu sais parler, je t’ai entendu crier « au secours » tu te souviens ?
Je me mordis la langue, sur le coup je n’avais pas pris en compte ce petit détail.
• Tu ne veux pas parler avec moi ? dit elle avec une voix candide
J’hésitais à répondre, lui dire « Non » serait le minuteur de mon précieux compte à rebours et c’était assez délicat, elle m’avait soigné même si ce sont ses tigres qui m’avaient égratignés mais tout ça parce que je m’étais introduit chez eux quoi de plus normal.
J’inspirai profondément et décidais de tout résumer en une seule phrase qui pourrait tout expliquer avec des mots relativement savants et tout à fait ordonné dans une grammaire parfaite et une syntaxe des plus subtiles.
• Je… euh.. eu..
Pas mal n’est ce pas ?!
• Hein ?
Je reprenais mon souffle et me lançait sans faire autant d’éloges à mon savoir littéraire.
• Je suis maudit c’est simple dès que j’adresse la parole à quelqu’un, dix minutes après elle m’oublie.
Voilà, ça allait faire l’affaire. Bon j’aurais l’air d’un con mais j’avais été sincère. Je m’attendais à ce qu’elle éclate de rire mais elle n’en fît rien, elle se plia de rire. Bravo pour la délicatesse !
• Ca te fait rire ? hurlais-je furieux qu’elle ne me prennes pas au sérieux et plus encore qu’elle ne réalise pas qu’il ne nous restait que huit minutes et trente six secondes à se parler comme de amis.
• Non, sérieusement ! C’est bon j’arrêtes.
Puis elle me regarda et se mit à rire de plus belle. J’attendis un long moment, de toute façon ce serait bientôt fini et tant pis pour tout ça. D’ailleurs je n’avais aucune raison de supporter ça, ah si j’oubliais ! Un petit détail qu’on appelle amour même si en ce moment c’était plus de la colère qu’autre chose.
Je décidais de conserver le peu de fierté qui me restait et m’apprêtait à m’en aller quand…
Euh vous êtes sûres que je dois poursuivre c’est vrai il y a beaucoup d’autres choses plus intéressantes que ce petit évènement…
Non ?! Je n’y couperais pas alors ?! Mais si, venez par la et je vais vous dire que… Bon ça va, après tout mieux vaut en rire.
Je disais donc que je décidais de conserver le peu de fierté qui me restait et m’apprêtait à m’en aller quand je trébuchais et m’affalais sur un tas d’excréments de tigre.
Sinja doubla dans son hystérie tandis que j’essayais de me relever de cette abomination. Sérieux, vous ne pouvez pas imaginer l’odeur que c’est. Pouah ! rien que d’en parler elle me ressort par les trou de nez !
Quand elle pût enfin respirer normalement, ma nouvelle « ex » amie m’aspergea d’eau à l’aide d’un tuyau d’arrosage puis elle se proposa de me passer quelques affaires à Bozo. Autant vous dire que j’étais fagoté comme un prince dans une boutique pour grand mère.
Sinja me fixa pendant longtemps tandis que je revêtais les vêtements qu’elle m’avait passé. Je me rappelai alors que dix minutes étaient largement passées et qu’elle devait se demander qui j’étais.
Elle s’approcha et me scruta d‘haut en bas.
• C’est bizarre t’as pas l’air d’avoir de bosses et pourtant ça remue la dedans ! dit elle en désignant ma tête.
• Tu… tu te rappelles de moi ?
• Ben oui… Attends t’étais sérieux avec cette histoire de malédiction ? Moi j’pensais que tu disais ça histoire de rigoler.
Incroyable, fantastique et tout simplement merveilleux. Euh oui je parlais de cette nouvelle, pas de Sinja c’est évident…
Encore une qui réussissais à se rappeler de moi. Cela devenait très étrange. Il n’empêche que j’oubliais très vite ces « malheureux incidents » et que je décidais d’aller discuter avec ma nouvelle amie.
Fantastique, moi Milo j’avais une amie qui s’appelait Sinja… Quel magnifique prénom…
• Comment ce serait possible ? J’ai été touché à la naissance.
• Tu n’étais sans doute pas visé. Connais tu ton nom de famille ?
• NON ! Je dois vous le dire en quel langue, dès ma naissance j’ai été maudit.
• Mmh ! Ce n’est pas pratique en effet !