Méli Mélo de Lyam
J'étais assis dans le salon, fixant impassiblement la petite tête brune qui s'agitait autour de moi. Elena n'avait pas relevé la tête depuis sa fameuse requête, j'avais décidé de l'exaucer
n'oubliant pas que j'avais vu mourir ma mère sous mes yeux et la douleur qui en avait découlée.
Michel avait hérité des yeux de sa mère; des yeux d'une couleur algue marine pareil à une source cristalline.
Le silence se faisait pesant tout d'un coup alors je décidais d'engager la discussion.
- Alors, si nous parlions de cette fameuse hormone?
Je vis ses doigts se crisper autour du verre qu'elle tenait. Elle releva la tête un faible sourire sur le visage.
- Et si nous parlions plutôt du jour ou tu es devenu une Tante?
Je lui rendis son sourire. Enfant ou pas, elle m'avait gâché ma vie, il n'y avait aucune raison pour que je ne lui prenne pas la sienne. Aucune! Excepté ce petit bonhomme qui était venu se loger à nouveau sur mes cuisses.
Il triturait mes doigts avec une douceur infinie, c'en était presque sensuel...
- Hé on a la même marque! me dit il
J'observais la tâche qu'il avait sur le milieu de l'avant bras et celle qu'il me montrait sur mon propre corps.
Elena s'était levée et se dirigeait maintenant vers la commode. Je n'en tins pas compte trop intriguée par la marque similaire que nous avions mon neveu et moi.
Et si...
- Michel! dit autoritairement sa mère.
Il se figea fixant clairement devant lui puis saisit mon bras avec fermeté avant de me faire basculer en arrière.
Je me relevais observant avec une certaine surprise ce à quoi je venais d'assister. Depuis le meuble, Elena fît glisser un neuf millimètres équipé d'un silencieux à son fils.
- Tue la pour maman! dit elle
Deux balles filèrent vers moi à toute vitesse dans un bruit de bouchon qui saute. Je roulais sur le côté avant de sauter en avant plaquant au sol cet espèce de mini tueur à gages. Il me repoussa par un coup de pied circulaire qu'aucun enfant normal n'aurait su accomplir à cet âge là.
Je m'étalais sur le sol, une légère marque de sang sur le coin des lèvres.
- Ton métabolisme a ralentit le procédé de l'hormone, très intéressant.
Tout en évitant les balles de mon neveu, je prêtais attention au discours de ma soeur.
- Normalement ton corps devrait être plus actif, l'adrénaline combiné à l'hormone DKY devrait booster ton corps au maximum. Il doit y avoir une erreur, à moins que...
Elle ne pût finir sa phrase, je m'étais glissé derrière elle forçant Michel à pointer son arme vers sa mère. Je l'attrapais, l'obligeant à rester immobile.
- Si j'ai bien compris, tu as pratiqué tes expériences sur ton fils.
- Ce n'est pas bien méchant! dit elle assez sûre d'elle. Il a reçu les mêmes doses que toi et pourtant tu as plus d'entraînement. Que penses tu de nos progrès? Cela dit quelque chose ne va pas.
Michel n'avait pas bougé, nous fixant toutes les deux froidement.
- Je t'écoutes.
- Tu n'aurais dû avoir aucun mal à neutraliser Michel, l'hormone qui t'as été injectée est toujours active. Je ne vois qu'une seule solution à tes faibles capacités.
J'accentuais la pression de mon bras autour de son cou.
- Ne me sous estimes pas!
- J'ai observé tes déplacements; ils sont plus lents, trop espacés, moins précis. Quelque chose ne va pas dans ton cycle hormonal...
Brusquement, Michel tira une balle qui alla se ficher dans le front de sa mère et qui traversa la boîte crânienne effleurant mon visage.
Il tira une autre décharge que je parais à l'aide du corps en spasme de ma soeur. Je dégainais mon fusil et tirais trois balles qui se fichèrent dans le mur, le canapé et la cheville de cette saleté.
Il s'écroula lâchant le fusil que je ramassais pour le pointer vers lui. Ses yeux avaient retrouvés leur innocence, mais il était trop tard...
*
Je réfléchissais, quelque chose me tracassait, il y avait un truc pas net. Damien m'avait laissé un message; il ne rentrerait pas ce week end. Les paroles d'Elena revenaient sans cesse me hanter. On sonna à la porte, j'allais ouvrir sans regarder auparavant de qui il s'agissait. Erreur de débutant j'en eus conscience.
Je vîs apparaître son visage en même temps qu'une porte s'ouvrît dans mon esprit insufflant en moi une possibilité non envisagée.
- Miel?
Enceinte?