Méli Mélo de Lyam
« A la différence de l’amour qui est une force vive et spontanée, l’obsession est lente, froide douloureuse et conduit à une folie totale »
Alys regarda sa main emmitouflée dans une attelle orthopédique. Plus jamais elle ne pourrait écrire normalement avec cette main. C’était précisément de cette main que se servait l’Ange Pourpre pour rédiger ses écrits.
Depuis quelques temps, on l’avait apparenté à son personnage, les critiques trouvant que la personnalité de la jeune femme était très proche de son personnage de fiction. Elle était en quelque sorte l’ange Pourpre de la vie réelle.
Son bras endolori la ramena justement à cette vie réelle, triste et dure. Ses parents étaient absents depuis quelque temps se vouant à quelque activités écologiques de ci de là le monde, aussi dès sa sortie de l’hôpital, elle avait demandé à Réglys de l’héberger ne serait ce que le temps d’une semaine.
Retrouver ses forces pour mieux lutter contre son frère? Il lui apparaissait clair qu’elle n’était pas tombé toute seule.
- Tu aurais dû passer cette semaine avec lui, ne serait ce que pour discuter. Dit Réglys qui évidemment n’était au courant de rien.
Elle effleura son bras…
- Ca n’aurait fait qu’empirer. Dit elle en connectant son matériel de dicté électronique.
*
- Naïm on peut parler? La harcela Réglys
- Non, pas le temps! Dit il en prenant la route de sa maison
- Mais je veux qu’on discutes!
- La dernière fois qu’on a parlé, j’ai appris que tu me quittais pour te plonger dans le monde ô combien merveilleux des gouines!
Réglys tiqua. Il était en colère, cela était tout a fait compréhensible.
- Ok je suis désolé, c’est que j’avais peur.
- De quoi? demanda-t-il intrigué
Elle hésita, lui continuait de marcher.
- Qu’on couche ensemble! Dit elle enfin. J’avais peur d’avoir mal, je n’aime pas souffrir.
L’adolescent soupira, tout le monde devait bien souffrir un jour. Lui était la parfaite incarnation de la souffrance.
- Tu aurais pû m’en parler au lieu de te jeter dans les bras de ma sœur. J’insiste bien sur le dernier mot; je ne suis pas quelqu’un d’insensible Réglys. J’aurais compris!
Elle lui prît la main tandis qu’il marchait. A aucun moment il ne s’était arrêté pour lui
parler, il n’avait même pas daigner se retourner.
- Je sais Naïm, je suis vraiment désolé.
Ils étaient finalement parvenu à la porte de sa maison. Une jeune fille ouvrît la porte. Réglys lâcha subitement sa main, pas besoin de dessin…
*
Quand Réglys entra, Alys ferma promptement son ordinateur.
- Quelque chose ne va pas? Demanda-t-elle
Elle nia préférant passer ses bras autour de sa nuque et sa hache pour mieux l’embrasser, étanchant à ses lèvres sa soif inextinguible d’amour et de désir.
Leurs doigts se joignirent, s’écartèrent pour finalement effleurer les parcelles les plus délicates de leurs corps. Un souffle brûlant de plaisir se répandant en elle peu à peu.
Aux premières heures de l’aube, Alys se coula hors du lit pour se diriger vers le balcon qui donnait à voir sur la mer. Elle inspira une intense bouffée d’air tandis que son ordinateur se mettait sous tension. Elle envoya un mail et le referma.
Naïm reçut le courrier de sa sœur; il en grimaça.