Méli Mélo de Lyam

2) Le don du poète

 

- Comment tu peux être sûre que c’est de ta faute?

- Parce que j’étais le seul à ne pas me plonger dans l’eau. Je vous ai vus sauter dans la piscine prêt à vous y noyer comme des poissons. Je ne sais par quel miracle vous êtes redevenus normaux.

La jeune fille lui massa les tempes.

- Je suis sûre que ça n’avait rien à voir. On va parler d’une crise de démence collective. Dit elle avec un sourire

Il ne le lui rendît pas. Lyna pouvait nier lui savait quel rôle il avait joué dans cette scène.

*

- Commençons par toi Théos. Lis nous le poème de Darbos «  Noyé sous les flots »

Le jeune homme se leva et prît le texte entre ses mains.

Quand je sens qu’en moi

La vie se noie

Je plonge dans mon être

A la recherche d’une fenêtre

Une sortie, une issue

Le ruissellement est un murmure

Je sens mes larmes perdues

Parcourir cette barrière d’écumes

C’est ma voix qui se tord,

L’océan est plus fort

C’est dans l’eau que se noie

Mon chagrin désarroi…

L’adolescent leva la tête à la fin de sa lecture pour se rendre compte que les élèves ainsi que le prof s’était mis à dandiner de la tête, les yeux révulsés comme possédés ou absent…

Il se tourna vers Lyna qui avait subi le même sort. Son ami semblait complètement déconnecté de ce monde ci.

Il vît bientôt ceux-ci se diriger vers la salle de sport du Campus puis vers la piscine extérieure de l’établissement avant de tous y plonger pour se laisser couler.

*

- C’était étrange c’est vrai, mais c’est passé. Essayes d’oublier ça deux secondes.

Il hôcha la tête et lui sourît. Pour de bon cette fois.

Ils se dirigèrent vers la sortie du Campus jusqu’à ce que leur prof les interpelle.

- Théos attend!

Il se retourna et vît le livre que lui tendait Mlle Circée. « Les Poètes d’Alexandrie »

- J’ai pensé que ça pourrait t’intéresser.

- Non ca va aller. Dit il en le lui rendant. J’évites ce genre de choses pour l’instant.

La prof parût surprise mais n’insista pas. Néanmoins, Théos ne pût s’empêcher de repenser au livre durant tout l’après midi;

Son amie en revanche paraissait plus préoccupée par sa caméra récemment tombé en panne.

- Pas ça, pas maintenant! S’exclama-t-elle dramatiquement

- Calme toi, t’as de quoi en acheter un autre.

- Je sais mais c’est pas pareil.

Il soupira. Une caméra en valait une autre, seul le prix différait.

- Je vais la faire réparer. Dit elle

Théos soupira, avec tous les milliers que pesaient Lyna, elle arrivait néanmoins à se compliquer la vie.

- Au fait je t’ai dit que ma mère revenait ce week end?

Le jeune homme fît mine de réfléchir tout en se laissant tomber sur le matelas à eau de la jeune fille.

- Bof, une centaine de fois à peine.

Lyna lui tira la langue avant de sortir son ordinateur portable de sous son lit.

- Je devrais sérieusement envisager de laisser entrer la femme de ménage ici. Plaisanta-t-elle

Théos se mît à rire. Lyna devait être la seule personne qui eût une femme de ménage à sa disposition sans en bénéficier.

Il lui prît le caméscope des mains.

- Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu gardes cette antiquité. Avoua-t-il

- Tu me l’as offerte il y deux ans. Ca te rappelles quelque chose?

Il s’en rappelait, c’est à cette période qu’il s’était rendu compte qu’il était différent. Quand il se rendait compte qu’il était capable d’assimiler toute chose à un référent grec ou même quand il intégrait un livre en a peine dix minutes.

Une incroyable faculté de lire s’était développé chez lui mais tous rapprochait cela du surdoué.

- Tu vas faire quoi avec ta mère? Demanda-t-il pour couper court aux souvenirs

- On a prévu d’aller au cinéma tout simplement, peut être qu’ensuite on ira user nos cartes de crédits mais c’est pas important. L’essentiel c’est que je passe du temps avec elle.

*

- Je le déteste! Confia Lyna le lendemain. Elle est à peine arrivée que déjà son téléphone sonne. Elle m’avait promit de m’accorder du temps mais visiblement je n’ai pas d’intérêt pour elle. Pour toi non plus apparemment. Ajouta-t-elle en le voyant plongé dans son ordi

- Excuse moi, c’est que j’ai trouvé quelque chose d’intéressant. T’as parlé à ta mère de tout ça?

- Non!

- Comment veux tu qu’elle le sache?

- Ben justement je lui ai parlé de tes textes sensationnels et elle voudrait te parler alors je me disais que tu pourrais glisser le sujet dans la conversation.

- Tu m’imagines lui dire comment éduquer sa fille?

- Juste deux ou trois critiques, remarques. Rien de suspect.

- Pourquoi pas? Concéda-t-il en achevant de lire l’article du net

*

Le lendemain, Théos ne se sentait pas très fier de ce qu’il allait faire mais son amie lui avait parue si triste et puis il s’était dit que ce serait un bon moyen de vérifier que l’évènement de la veille n’était pas du à une crise collective de démence.

Mais en un sens il avait déjà une réponse, le test de la veille avait été concluant et il était maintenant sûre de posséder le don du poète.

Cette faculté récurrente chez certains illusionnistes qui apparaissait parfois sous le nom de mesmer. En d’autres termes l’hypnose par la parole. Ou la langue de sphynge.

Bref, aux vues des récents événements, il était sûr de posséder ce don et il allait l’employer sur la mère de Lyna. Comme il l’avait employé sur les élèves et sur sa mère. Mais de manière moins lyrique.

- Bonjour Théos. Appelle moi Méline. Dit elle en l’embrassant et en s’asseyant dans le salon. Tu excuseras Lyna mais elle ne souhaite pas nous entendre parler littérature; c’est une artiste. Plaisanta-t-elle

Il esquissa un sourire? Son amie avait une âme bohème mais sa mère se trompait, Lyna adorait lire. Surtout les scénarios de sa mère.

Ils se mirent à discuter dérapant sur des sujets de littérature moderne et contemporaines si bien que le jeune homme en oublia presque son objectif.

Par chance, le téléphone de Méline eût tôt fait de le ramener à ses priorités.

- Excuse moi! Dit elle

Il se concentra au maximum, puisant dans chacune de ses ressources mentales la force nécessaire à employer son pouvoir. Il se rendait compte désormais qu’il le maitrisait avec une certaine aisance. Ainsi un tel effort n’était vraisemblablement pas nécessaire mais il devait s’assurer que ses « logoi » resteraient gravés dans la mémoire de celle-ci.

- Posez ce téléphone! Dit il le plus platement possible

Immédiatement, celle-ci laissa tomber sa machine.


« Ca marche! Jubila t’il »

 

 

 

Dim 2 nov 2008 Aucun commentaire