Je l'ai embrassé, ses lèvres avaient un goût léger mais à la fois tellement sucré. Je ne pûs résister et prît ses lèvres à nouveau.

Ces étreintes me rappelaient les premiers moments de notre rencontre. Tandis qu'autour de nous il régnait une folle agitation, nous étions le seul couple à nous embrasser étonnament calme façe au bateau sombrant inéluctablement.

Je savourais ces quelques instants de pures voluptés en sa présence, mes mains s'égarant dans ses parties intimement connues de mon âme profonde.

- Je t'ai manqué? demanda t'elle

J'opinais, je n'arrivais pas à croire qu'apprès deux ans sans elle je puisse ressentir autant de peine à nous voir mourrir toutes les deux ici.

- Nous ne mourrons pas. assura t'elle

Je lui fîs confiance. Le Graal ne permettrait pas la disparition de deux de ses meileurs agents. Je déposais un bref baiser sur ses lèvres avant de la suivre à travers le dédale de journalistes fuyants.

Pourquoi me l'avait on envoyé pour cette mission? Etait ce une manière de me tester? Pouvais je différencier l'amour du travail?

Je ne voulais pas aimer et pourtant elle exerçait sur moi une fascination telle que j'aurais pû nous tuer toutes les deux ici même afin d'immortaliser nos corps dans l'océan.

- N'oublie pas ta mission! dès que tu auras fini rejoins moi sur le ponton.

J'obéis ue fois de plus et me dirigeais vers la cabine de invitées de marque. Mon objectif était clair, faire en sorte que Richard D'amidon périsse ici même. En effet cet journaliste avait découvert trop de choses sur la société. Il avait été convié à ma cérémonie de remise du Prix Poulitzer uniquement dans ce but.

J'avais travaillé dur et j'allais enfin clore cette histoire. Après ça je serais libre.

Il était bien dans sa cabine cherchant désepéremment le fichier vital à nos yeux, je m'approchais délicatement et balançais le lustre qui pendouillait contre sa tête.

Tout devait sembler réel. On croirait que dans la panique il se sera assomé. De toute façon le corps sommeillera dans l'eau.

Je récupérais la carte mémoire et m'apprêtais à sortir pour rejoindre ma partenaire.

- Pitié! murmura t'il tandis que le niveau de l'eau grimpait dangereusement

- Dieu à pitié, je n'ai que de la peine... répondîs je avant de le voir mourrir éttouffé.

Je n'avais pas prévu qu'elle serait là. Au fur et à mesure que je la voyais s'avançer, je sentais mon coeur battre plus fort alors que je m'étais promis de ne plus la laisser avoir cette influence sur moi. Comment osait elle réapparaître dans ma vie? De quel droit?

Je tentais malgré tout de conserver mon calme et de me concentrer sur mon verre de champagne mais rien n'y faisait. Je ne pouvais m'empêcher de contempler sa fine et svelte silhouette hâlée.

Brusquement l'on me tira par la manche et je détournais mon regard du sien. Le présentateur me conviait à monter sur scène malheureusement, je n'avais plus le coeur à penser au prix Poulitzer que je venais de remporter.

Tout ce qui m'interessait c'était de revoir cette vision enchanteresse. Pourquoi tout s'était il fini de la sorte? Je n'avais moi même jamais compris, jamais jusqu'a présent.

Avançant pas à pas vers le succèsgrandissant, j'avais négligé les choses non négligeables. J'avais snobbé ma famille et j'étais devenu un dragon carriériste obsédé par son avenir et sa propulsion dans les hautes sphères.

Depuis l'estrade sur lequel je me trouvais, je la vis me regarder de ses yeux froids d'argents. Ils étaient gris et scintillaient d'une lueure splendide. Je ne devais pas défaillir, pas maintenant. Elle me sourît et murmura quelque chose au loin que je tentais de décrypter sur ses lèvres.

Je n'entendîs pas, mais mon cerveau agît à ma place. Je me penchais vers mon talon et appuyais sur un miniscule bouton collé contre le plat creux de la chaussure. Je feignîs de relaçer les liens de ma botte quand une fulgurante explosion fît vibrer le bateau sur lequel nous nous trouvions.

Sans que je comprenne comment, elle s'était de nouveau jouée de moi.