Des choses à dire...

Avertissement:
Ce blog contient des textes à caractère sexuelles.


Homphobes, racistes
et tout emmerdeurs à venir je ne vous retiens pas!!

Bon vent!

 

Dix minutes pour aimer (fini)

Vendredi 11 juillet 5 11 /07 /Juil 03:12

Préambule

Salut ! Moi c’est Milo, euh non pas Milo Jojovitch ou Milo le Beau, juste Milo. En fait j’ai pas de nom et c’est même un miracle si j’ai un prénom. J’ai à peine seize ans et à vrai dire, je ne suis pas vraiment vivant. Peut être un peu, mais je suis très passe partout.

Bon je suppose que si vous avez ouvert ce bouquin c’est pour savoir ce qu’il raconte. Eh bien tout simplement, il parle de ma vie. De moi ! A vrai dire je suis unique en mon genre. Non pas que je sois narcissique… bon peut être un peu mais avouez que tout le monde n’a pas un livre entier dédié à son histoire. Quoi ? Napoléon ? Montaigne ou Rousseau. Mais tout ça c’est vieux, dépassé arriéré, moi je suis jeune, unique et authentique. Vous ne me croyez pas ? Bon c’est pas grave, vous en serez convaincu après avoir lu cela. Non mais c’est vrai, ou est le respect de nos jours ? Moi quand j’attire un public, il ne part jamais….

Je vous ordonne de revenir et d’ouvrir ce livre !

*

Bien vous êtes revenus n’est ce pas ? Rassurez moi, vous m’écoutez toujours ? Tant mieux, mon rêve c’est de devenir un grand comique. Comment ça aucune chance ? Non mais, vous vous prenez pour qui à briser mes rêves comme ça ? C’est cruel… mais bon, je m’en suis déjà remis. Ca aurait pu me faire plus mal si je n’étais pas aussi sûr de moi. Vous voyez le genre ?

Ca suffit, revenez

 !

*

Je vais être sérieux maintenant…. Ah ! Ah ! Ah ! Vous y avez cru ? Non sérieusement. En fait, je vous distrais parce que dans dix minutes vous m’aurez oublié comme tous les gens que j’ai croisé jusqu’ici parce qu’en fait… Je suis maudit et ce dès la naissance. Mais bon c’est la vie et si vous voulez tous savoir, tourner la page, vous découvrirez tout sur MOI !

NON ! Je ne suis pas égocentrique… Peut être un tout petit peu. Allez y tournez la page ça commence.

 

1) Le psychiatre

Toute cette histoire a commencé quand ma mère et mon père se sont rencontrés il y a seize ans et neuf mois. Ils décidèrent de me construire. Vous savez comment naissent les bébés n’est ce pas ? Vous ne savez pas ?! Bon c’est pas grave, je vais vous raconter ! Alors quand maman et papa décident d’avoir un beau bébé, ils téléphonent à la cigogne blanche pour qu’elle aille chercher un bébé au lac des Ouin-Ouins, ensuite elle l’enroule dans une couche blanche et va la déposer par la cheminée de cette famille. C’est ainsi que neuf mois après la commande, un joli bébé apparaît dans le foyer. C’est pas merveilleux ça ? Comment ça je débloque ? Non mais vous êtes ouf, c’est quoi cette histoire d’ovules et de spermatozoïdes ? Non je n’y crois pas, c’est ma version qui est la bonne, on a du vous dire ça pour vous cacher la vérité c’est tout ! Non, non, non ! C’est mon histoire, c’est moi qui la raconte. Vu ?! Je disais donc, quand ma mère et mon père ont décidé de m’avoir, ils ont appelé la cigogne et… blablabla je suis né. C’est du moins ce qu’on m’a raconté car je n’en ais aucun souvenir. Tout ce que je sais, c’est Mère Nouillasse qui me l’a dit. Oui, mère Nouillasse est une none, il paraît qu’un homme et qu’une femme ou plutôt mes parents m’ont déposé à l’orphelinat. Ce n’est pas que j’étais laid, je me trouve agréable à regarder et je suis en forme. Bien sur mes courts cheveux noirs pourraient être mieux brossés mais bon, je ne suis pas repoussant. Je ne suis pas non plus un enfant illégitime, c’est juste que mes parents ne se souviennent pas de moi ! Vous me direz comment est ce possible ? Sont ils amnésiques, fous ou pétés du bocal ? Non, ils sont tout à fait sains et normaux enfin je crois parce qu’il faut qu’ils aient un sérieux problème pour mettre au monde un enfant maudit.

Eh oui ! Je suis officiellement dès ma naissance victime de la malédiction de l’oubli. Tous ceux qui croisent ma route m’oublient après seulement dix minutes. Vous voyez, drôle de vie. Non ?! Alors dites vous bien que quand ma cigogne m’a déposé… je blaguais avec cette histoire. Vous avez marché ? Eh ben dîtes donc, vous n’êtes pas très futé. Rouvrez tout de suite ce livre !

Reprenons ! Quand je suis né, dix minutes après, tous ceux qui avaient participés à ma naissance m’avaient oublié. Je devais être là tremblotant entre les mains de parfaits inconnus et pour eux j’étais un parfait étranger. Evidemment, il y avait un brin de logique dans la vaste étendue désertique qu’on appelle le cerveau de ses médecins. En me voyant dans leurs mains et ma mère allongée sur ma table de travail, ils ont compris que je ne pouvais être que leur enfants et ils m’on confiés à elle. Cependant, mes parents étaient eux aussi sous l’influence de cette malédiction, ils ne pouvaient pas élever un inconnu durant toute leur vie, après chaque journée, ils m’oublieraient après dix minutes. C’est pourquoi, ils décidèrent de me « donner » à l’orphelinat des trois Grâces.

Là aussi, les dirigeantes auraient dû m’oublier, pourtant. Une es sœurs à réussi à se rappeler de moi durant ces seize années, c’est pour cela que je considère sœur Nouillasse comme ma vraie mère… Elle m’a expliqué que j’ai été frappé par les forces occultes ou un truc comme ça. De la magie quoi ! De quoi ? Vous n’y croyez pas bon temps pis, de toute façon je sais ce que je vis et ce que je suis alors…. NON ! Je n’ai pas d’araignée au plafond !

Bref, j’ai découvert toute cette histoire à sept ans environ. Depuis déjà quelque temps, j’avais remarqué que beaucoup des pensionnaires de l’orphelinat ne me reconnaissaient pas, apparemment ce charme ne fonctionne qu’une seule fois, ensuite les gens ne peuvent plus jamais me reconnaître. Ce jour là, un homme et une femme d’environ vingt huit ; trente ans l’âge plaintif. Vous savez quand vos parents sont plus aigris que vos grands parents et où ils se plaignent de tout y compris votre ingratitude. Laquelle soit dit en passant n’existe même pas, puisque qu’on ne demande jamais à naître, personnellement, si ça n’avait tenu qu’a moi, je serais resté en deux morceaux, vu la vie que j’ais. Impossible d’avoir le moindre ami, le moindre contact, rien ! Mon seul espoir c’est de n’adresser la parole à personne, ainsi ils me voient passer, par conséquent, ils savent que j’existe. C’est déjà un bon point. Je ne serais pas transparent pour tout le monde.

Je disais donc que ce couple apparemment sans histoire. Monsieur doit être cadre à la banque et madame un célèbre mannequin style « Oh Arthur, je ne veux que de la soie pour mon corps délicat » et gnagnagna et une diva qui ne veut pas d’un enfant naturel de peur d’abîmer son corps. Bref, un modèle très probant de la société actuelle. Alors, la mère supérieure entre dans le bureau, accompagnée de mère Nouillasse. Je l’avais vu anxieuse, mais je n’avais pas compris pourquoi elle mordillait ainsi sa mèche blonde, qui dépassait de son chapeau « ridicule ». Quand j’étais triste, j’adorais me blottir dans ses longs et soyeux cheveux blonds et bouclés. En sentant que je la regardais, elle me posa un regard tendre complété par un candide sourire. Je lui souris à mon tour, à demi convaincue par cette grimace trompeuse.

Quand le mère supérieure eut fini de s’entretenir avec l’homme, il se pencha vers moi et me dit d’une voix qui se voulait affectueuse.

- Bonjour mon bonhomme, je suis Henri. C’est quoi ton nom ?

Non mais vous l’avez entendu l’autre ! C’est pas parce que j’ai que sept ans et des poussières u’il faut me parler comme à un môme à qui on va donner des sucettes. Je gardais mon calme et lui répondit. « Milo monsieur. »

A son tour, sa femme se pencha vers moi et me passa sa main chaude sur le visage. Elle me demanda d’une voix très sensuelle… NON ! Je vous assure que ce n’était pas une star du X. Enfin pas que je sache, je crois… Oh vous m’avez embrouillé. Mais maintenant que j’y repense c’est vrai qu’elle portait une jupe extrêmement courte et un décolleté très « décolleté ». Bref, elle me demanda si cela me plairait de venir vivre avec eux. Mais bien sûr que je détesterais ça, vous croyez quoi ? Que j’attends dans cet orphelinat miteux pour le plaisir ? Eus-je envie de lui crier, mais je me contins et lui répondit par une approbation de la tête très enthousiaste.

Ils continuèrent de me questionner sur ce que j’aimais, sur ce que je comptais faire un peu plus tard. Et en moins de dix minutes, ils avaient décidé de m’adopter. J’avais bien appris ma leçon, je méritais donc une récompense, c’est à dire deux bonnes âmes charitables pour me recueillir. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais Dieu me hais. C’est du moins ce que j’ais pensé quand après quelques minutes d’entretien supplémentaire avec la régente de l’église, ils m’ont porté un regard incrédule et complètement dépourvu d’intérêt. C’était comme ci les quelques minutes qu’ont avaient partagés avaient disparus. Pouf ! il n’en restait rien.

Henri, mon futur ex « papa » demanda à la mère supérieure qui j’étais et si c’était moi le seul enfant à adopter. Vous ne pouvez pas savoir comment ça m’a fait mal de les entendre parler ainsi. Sentant que j’allais fondre en larmes, mère Nouillasse m’a raccompagné jusqu’au dortoir et m’a expliqué que je ne quitterais probablement pas l’orphelinat tout de suite mais que Dieu dans son infini bonté n’avait jamais abandonné ses enfants. Si c’était vrai, alors pourquoi je me retrouvais seul, sans amis et sans famille. J’aurais voulu lui répondre ça, mais ça lui aurait fait de la peine, surtout que c’était la seule personne sur qui je pouvais compter.

*

Après réflexion, je me demande si ce n’est pas parce que les sœurs sont étroitement lié au culte de Dieu que ma malédiction ne les atteignent pas. Car autant que je m’en souvienne, aucune none ne m’a jamais oublié après m’avoir adressé la parole plus de dix minutes…

Malgré ça, je ne garde aucune rancœur enfin presque, puisque je ne pardonnerais jamais au prétendu « Seigneur » de m’avoir maudit. D’ailleurs, je prends la vie du bon côté et ça m’aide puisque je ris de tout ou presque même de moi. Oh ! Tiens, ça me rappelle une bonne. Alors « Pourquoi les clowns se parfument t’ils ? » ben pour se sentir drôle ! Allez riez, je sais que vous en avez envie, si, si ! L’hilarité est au bord de vos lèvres je le sens ! Tenez de quoi vous achevez : Un gars entre chez un médecin l’air affolé. Il crie « Docteur, docteur comment vais-je m’en sortir » Celui ci lui répond « Ben par la porte comme tout le monde ». Je savais que ça allait vous plier de rire.

Bon reprenons notre sérieux, à l’heure ou je vous parle, je suis en route vers un cabinet de psychanalyse accompagné par sœur Nouillasse. En effet, la mère supérieure à déclarer que j’avais un sérieux problème. Devinez quoi ! Je suis maudit ! Oh stupéfaction ! Quelle nouvelle accablante ! Ca fait seize ans que je le sais ça. Seulement elle prétend, que ça, provient de moi. Comment je pourrais être maudit moi même. Il est évident que se sont des forces supérieures qui sont en action. C’est logique non ?

J’ai quand même décider d’aller le voir ce psy de toute façon il m’aura oublier. Bien assez vite !

*

Pendant qu’on attendait le bus, un curieux spectacle a attiré mon attention, sur le terrain vague derrière l’école on montait un chapiteau juste à côté de la plage. Chouette un cirque ! J’en avais vu un quand j’étais plus jeune et ça m’avait fasciné. C’est vrai, toutes ses bizarreries que l’on trouve à la place de gens ordinaires. Tiens, je me souviens d’une femme à barbe, seulement à en juger par sa colossale moustache, je ne suis pas sur qu’il s’agissait d’une femme… et comment osait il appeler ce u’elle portait une barbe. C’était une énorme touffe de poil qui lui mangeait tout le visage. King Kong aurait pu être son frère !

Il y avait toute sortes d’animaux dans le par cet toutes sorte de personnes en particulier une ! Non pas un animal, une personne. Une jeune fille qui semblait faire des acrobaties sur une barre de fer. C’était incroyable ! Non, pas les acrobaties, la fille. Mais vous suivez pas ou quoi ?

Je n’eus pas le loisir de l’admirer plus longtemps, le bus arrivait. Je vis seulement ses cheveux roux disparaître dans la portière.

*

« C’est pas possible, il ferme jamais son clapet ? »

Vous me demandez comment e sui arrivé là ? Eh bien c’est très simple, je suis né maudit, j’ai grandi maudit et maintenant mes oreilles sont martyrisé par le babillage incessant de cette espèce de grenouille à face de babouin. Pourquoi fallait il que je tombe sur un psychiatre zoulou ? Pourquoi me détestes- tu tant Oh seigneur ? Euhm… j’avais perdu un truc par terre et je tentais de le ramasser, je vous assure que c’est vrai je ne plongeais pas en plein pathos !

Je vous explique, là c’est moi ! Coucou, oui je sais vous m’aimez et c’est naturel, comment ne pas être en admiration devant moi ? Ne vous gênez pas, contemplez moi ! Et là, derrière le bureau et les masques africains le fameux « psychiatre » si on peut appeler « ça » comme ça. En fait, c’est un chaman guérisseur d’Afrique du Sud, il a un côté du visage maquillé en bleu, l’autre en rouge et le front en vert. Il est assez grand, plutôt amical mais tellement ennuyeux. Je regarde ma montre. Encore deux petites minutes.

• Il se peut que votre cortex stimule des ondes inter neuronales transubstifiristiques qui font que votre subconscient émet des pulsions nerveuses capables d’influencer le cortex cérébral d’un individu pour vous forcer à l’oublier. Blablablabla…

Ça suffit, je ne tiendrais pas une minute de plus, il faut que j’hurle !

• OHE ! LE FEU TRICOLORE ! TU COMPRENDS PAS QUE JE SUIS MAUDIT ALORS TAIS TOI UNE MINUTE ENSUITE TU M’OUBLIERAS !

Pouh ! Ça soulage ça fait un de ces biens.

• Vous m’avez parlez jeune homme ? me demande t’il comme si je n’avais rien dit

Raaaaaaaaah ! Respire, respire, respire ! Il me nargue c’est pas possible ! Regardez le avec son sourire narquois, je te l’aurais bien mis la ou j’pense. Je regarde ma montre. Ca y est, victoire il m’a oublié.

• Je pense jeune homme, Milo que vous souffrez d’une malédiction.

• Sans blague c’est ce que je me tue à vous dire… Une minute, vous vous souvenez de moi ?

• Oui, et mes oreilles aussi se souviennent de votre cri.

• Mais, c’est impossible, vous… à moins que vous ne soyez moine.

• Non, je suis juste un excellent sorcier. Mais que cela reste entre nous. Vois tu, ton mal provient probablement d’un sort qu’on a jeté à tes parents, sinon comment expliqué que tu sois maudit dès la naissance.

• Pourquoi vous ne m’avez pas dit ça avant de me bassiner avec votre blabla théorique ?

• Parce que je voulais vérifier si tu étais bien victime de la malédiction de l’oubli.

Il se leva et prit une sorte de gros livre noir aux reliures dorées. Il y avait écrit dessus en lettres gothiques « Malédictions et tartes à l’oignon ». Drôle de titre. Il l’ouvre devant moi et me montre une page.

• Voilà, regarde. Pour jeter un sort de malédiction de l’oubli.

• Je me fiche de savoir comment on le lance, je veux juste savoir pourquoi ça m’arrive à moi.

• Tu ne peux pas comprendre ce que tu es sans savoir d’ou tu viens.

Il reprit le livre et se mit à lire :

Pour jeter une malédiction de l’oubli il faut que le prescripteur du sort soit animé d'une haine féroce envers le destinataire.

Pas pratique ! Pas pratique ! J’avais envie de lui balancer cet énorme bouquin au visage. Je suis maudit, on m’oublie après dix minutes de discussion et tout ce qu’il trouve à dire c’est que ce que j’ai n’est pas pratique ?! D’ailleurs comment ce faisait il qu’il ne m’ait pas déjà oublié ?

Il me regarda et il commença d’une voix douce.

• Dis moi Milo, as tu des amis ?

Je roulais les yeux exaspéré par cette dernière remarque. Il me cherchait ou quoi ?

• Ecoutez monsieur, je pense que j’ai suffisamment abusé de votre temps !

• Ne bouge pas jeune homme ! Ce que j’essaie de te dire c’est que tu te limites à l’orphelinat religieux. Quel âge as tu ?

• Euhm…seize ans !

• Eh bien, à ton âge on s’amuse, on fais des rencontres, on tente des expériences !

• Je sais bien mais…

• Je sais tu vas me répondre que tu es maudit ! Seulement vois tu, tu n’es pas le seul être que le destin à touché. Arrête de te morfondre et sois plus ouvert. Ta malédiction ne doit pas te priver de la joie de vivre.

• Facile à dire quand on sait qu’on peut parler à quelqu’un sans que celle ci ne se demande qui vous êtes après une dizaine de minutes.

• Oui, il est vrai que je n’ai pas les mêmes problèmes que toi. Mais j’en ai des différents et c’est en tentant de les résoudre que l’on progresse dans la vie. Premier conseil : brise ta barrière de solitude, c’est le premier acte vers ta libération.

• Quoi ?

• La séance est fini pour aujourd’hui, à la semaine prochaine !

• Attendez ! Ca veut dire quoi ?

• Au suivant !

Il poussa hors de la cabine et je vis un autre jeune y entrer. Il avait pleins de tatouages sur les bras et probablement sur le reste du corps. Ses cheveux étaient éparpillés sur sa tête en différentes mèches colorées de différentes couleurs. Sur le coup, je l’ai pris pour sœur Punkette ! C’est une none de l’orphelinat qui cache ses longs cheveux teints de rouges et de verts sous la coiffe de religieuse. Pourtant ça ne masque pas ses fossettes roses vives.

Bref ! Je décidais de rentrer tout seul, d’autant que sœur Nouillasse devait passer à la paroisse avant d’aller à l’orphelinat, je décidais donc de partir de mon côté. Je devais réfléchir aux paroles de ce masque africain. En plus j’avais très envie de voir le cirque. Je repassais donc par la plage, je retirais mes sandales et je me mettais à marcher sur le sable mouillé.

J’adorais cette sensation de frétillement quand le sable sous mes pieds se dérobaient avec la marée. Le soleil se couchait déjà et on voyait un immense filet de couleur orangé se dissiper sur l’eau. Mes chaussures toujours à la main, j’escaladais la grille qui donnait accès au terrain vague. Le chapiteau était magnifique, deux couleurs s’étalaient parallèlement : jaune et bleu. Le terrain semblait dépourvu de vie, pourtant je voyais les lumières des cabines c’était signe qu’il y avait des gens là.

Assis sur ma palissade, je rêvais des voyages qu’avaient dus faire cette caravane, des endroits qu’ils avaient visités et des choses qu’ils avaient du voir. Alors que j’essayais d’imaginer tout ça, un rugissement me fit sursauter ce qui me valut de tomber en plein sur la bête qui avait poussé ce cri ! Je me relevais douloureusement constatant avec effroi que j’avais assommé un tigre. J’entendis un autre rugissement derrière moi et me retournais non sans peur pour constater qu’un autre de ses congénères approchait avec une lenteur lancinante. Quand je le vis bondir, mon corps réagit et je me mis à courir !

 

2) Sinja

 

Vous aimeriez savoir ce qui s’est passé mais avant, je vais vous en racontez une bonne ! « Deux puces sortent d’un opéra pour tique ; portique vous avez saisi ? Bref ! L’un demande à l’autre – Pour rentrer on prend un taxi ou un chien ? »

Je sais je sais, elle est géniale ! Quoi, comment ça horrible ? Bon et celle là ! « Un cambrioleur entre dans une propriété, sur la barrière il lit : Attention perroquet méchant ! Effectivement sur le perron il remarque un perroquet perché, il se met à rire et dit : Alors Coco on garde la maison ?! Soudain le perroquet se met à crier Médor ! Attaque !

Alors elle est pas mal celle là ?! Ah j’en ais une autre «  Deux chiens se baladent ! soudain, l’un deux dit en frétillant – Dis tu as vu ? un réverbère neuf ! Ca s’arrose ! »

Vous avez compris, moi je suis mort de rire devant tant de talent.

Oui je sais c’est dur de ne pas être en admiration ne vous gênez pas ! Applaudissez!

Bon j’arrête il n’est pas question de moi, mais de ma vie ! Vous avez raison ! Alors j’en étais ou ? Poursuivis par des tigres vous dîtes ? Ah oui, je me souviens parfaitement de cette histoire c’est un de mes meilleurs souvenirs ! Donc je ne peux pas être mangé par les tigres, ben oui ! Si y’a plus de moi , pas d’histoire de moi ! Et vous liriez quoi là ! Revenons voir ce qui va se passer.

*

J’ai sauté sur la barrière en espérant que le tigre ne pourrait pas l’escalader ce qui c’est avéré vrai d’ailleurs. Je sais ! vous allez encore me complimenter. Pas la peine je sais que je suis génial. Le problème étant que si un tigre ne sait pas escalader une grille, il sait très bien creusé. Donc je m’étais assis sur le rebord pour le narguer. Quoi de plus normal, je venais de triompher d’un immense félin. Je lui tirais la langue sans me rendre compte qu’il avait déjà commencé à fouiller la terre. C’est comme ça que je me suis retrouvé assis sur une grille avec d’un côté gros minet endormi et de l’autre Simba le roi lion qui avait réussi à sortir. Ce qui m’angoissait le plus était que je risquais de rester un bon moment ici seul avec ce bestiau qui commençait déjà à bousculer le grillage. Je m’apprêtais à tenter le tout pour le tout en sautant sur l’arbre à côté j’avais une chance mais cette satané bête eut probablement la même idée que moi puisqu’elle s’est aussitôt approchée de l’arbre en question. Je profitais de ce cours sursis pour sauter de l’autre côté. J’aurais sûrement plus de chance avec le matou endormi, seulement, il n’était plus endormi du tout et j’avais atterri sur son dos.

Il se mit à rugir et à s’agiter dans tous les sens, son compagnon vint le rejoindre espérant sans doute m’arracher un morceau de chair. « Au secours » ! c’est tout ce que j’ai trouvé à dire. Ben quoi ! C’était ça ou finir en morceaux de toute façon personne n’a répondu, enfin pas tout de suite…

Je restai un long moment à caracoler sur le dos de ces animaux en furie. C’aurait été digne d’un rodéo je vous assure ! Mais au moment ou je tournais avec Gros Minet – je l’ai appelé comme ça celui qui dormait - Simba m’envoya valser à l’autre bout du chapiteau.

J’avais le souffle couper et je sentais un goût âcre dans ma bouche. C’était du sang que je trouvais curieusement appétissant dans un moment pareil. Mais bon, j’allais mourir déchiqueté par de tigres. C’était pas si mal que de mourir seul et sans amis. Enfin…

Eh dîtes, j’interromps la scène deux secondes pour vous raconter quelque chose de palpitant. On dit qu’a la frontière de la mort on voit toute sa vie défiler devant soi ! Ben c’est faux ! J’en ai la preuve, j’étais au seuil de la mort et… quoi je dramatise ?! Moi ?! Dramatiser ?! Ah non ! Je proteste, je suis quelqu’un de très simple et d’extrêmement humble.

Je croyait être en train d’agoniser quand j’ai vu ses cheveux roux onduler autour de ma tête. Après ça, j’ai perdu connaissance.

*

En attendant que je reprenne mes esprits, je vais vous en raconter une bonne. Si, si je sais que vous en mourrez d’envie !

Alors, deux lions dans une savane regarde un sac de vétérinaire assis à l’ombre d’un arbre.

Il était vraiment bon ce vétérinaire ! – Ouais le meilleur - Dommage il n’en reste plus !

Elle était pas mal non ? Quoi ? Comment ça c’est déplacé de la part de quelqu’un qui manque de se faire dévorer par des tigres.

Au contraire je pensais que ça tombait à poil ! Vous avez compris ?! A poil ! Les tigres, les lions, leurs fourrures!

C’était si nul que ça ? Avouez ! « Atroce » vous dîtes ! Ca va ! On reprend !

*

Quand je me suis réveillé, j’avais un horrible mal de tête, une migraine atroce. Je sentais quelque chose de gluant et de froid sur mon torse à l’endroit ou Simba m’avait frappé. Je scrutais la pièce, il y avait des jumeaux qui étaient encastrés l’un sur l’autre dans une position circulaire. Ils parachevaient le cercle… ou quelque chose comme ça !

Et puis il y avait elle ! la jeune rousse que j’avais vu en entrant dans le bus et aussi elle qui m’avait sans doute secouru des tigres. Secouru ou épargné ? Il était bien possible qu’elle m’ait gardé en vie juste pour me transformer en bête de foire comme eux. Et si…si c’était un cirque d’épouvante ?

Nan je rigole trop marrant ! ben en fait elle s’est retourné et m’a sourit affectueusement. Bizarrement, mon cœur cognait contre ma poitrine.

J’ai lu un truc de philo la dessus, comme quoi avant on était un géant ou du moins l’homme était un géant que Dieu dans sa crainte de notre puissance aurait tranché en deux et dispersé dans le monde et aussi que quand ces deux moitiés se reverraient, elles se reconnaîtraient et s’embrasseraient ou plutôt s’enlaceraient, je sais plus trop.

Ben là j’ai ressenti une attraction directe pour ses beaux yeux verts, elle s’avança vers et moi et me demanda si j’avais mal !

Bien sûr que j’avais mal tu croyais quoi ? Qu’après m’être fait rétamé par un bestiau de cent cinquante kilos j’allais crier de joie !

Mais sa voix était magnifique, très douce sur les bords et lesté de toute défaillance. J’ouvris la bouche mais la referma en oubliant qui j’étais.

Moi j’étais Milo, un gars qu’on oublie après lui avoir parlé ne serait ce qu’une seule fois et ce après dix minutes.

J’ hochais simplement la tête.

• J’ai trouvé ton adresse sur ta carte d’identité, on va venir te chercher ! dit elle en épongeant la mixture qu’elle m’avait probablement apposée sur le ventre.

Je la remerciais d’un sourire. J’avais très envie de parler, lui demander son nom lui balancer une bonne blague… Comment ça à éviter ?

Elle s’obstina devant mon mutisme.

• Je m’appelle Sinja.

Sinja ! Quel magnifique prénom, un subtil alliage de la beauté et de la bestialité. C’est du moins ce que m’évoquait la sonorité du prénom. Sinja… Sinja…

Euh désolé !

• Tu ne peux pas parler ? Continua t’elle. C’est pas grave, je vais te donner une feuille on pourra faire la causette. Tu sais écrire au moins ?

J’approuvai de la tête ! C’est qu’elle devait me trouver idiot sur les bords. J’arrivais à me redresser et m’assit sur le lit ou j’étais affalé. Je fus pris d’un brusque mouvement de panique quand j’aperçus Gros Minet et Simba devant la tente. Gros minet et Simba, j’adore ces prénoms pas vous ? Normal, ils sont de moi.

Sinja revînt avec un bloc note et un stylo, puis elle constata les deux tigres.

• Ah oui, je te présente Câline et Douceur ! Ce sont mes tigres, ils sont sympa quand on les connaît à moins que tu ne préfères faire du rodéo sur leur dos. Plaisanta t’elle

Puis elle redevînt sérieuse et me dit.

• Je suis désolé pour ce qui c’est passé.

Elle devait faire allusion à ce qui m’était arrivé. C’était génial, il s’était déjà passé plus de dix minutes sans qu’aucun accro ne survienne. C’était ma première longue conversation avec un adolescent de mon âge depuis des siècles ! Euh je sais pas si ça se considère vraiment comme une conversation de répondre sur un bout de papier aux questions qu’elle me posait et à ce qu’elle disait.

Il devait être tard à en juger par le peu de lumière que je voyais au dehors, Sœur Nouillasse arriva vers neuf heures.

Je découvris ensuite que moi Milo était un ado normal ou presque…

Au moment ou j’allais partir avec mon ange gardien si on veut parce que sœur Nouillasse c’est presque un danger public. Je vous expliquerais ça plus tard…

Je disais qu’au moment de m’en aller, Sinja m’interpella au loin.

• Hé Milo ! Passes me voir pour me donner de tes nouvelles.

J’étais transporté par cette requête, je me sentais plus que moi et comment dire ben oui je le dis. Je crois que j’étais amoureux et pour la première fois de toute ma vie, je pensais à autre chose que moi même… et non, je ne suis pas narcissique, je m’aime beaucoup c’est tout.

*

Trois jours plus tard, je retournais au cirque pour donner à Sinja de mes nouvelles comme elle me l’avait demandée. Problème ! J’étais parti comme un abruti sans rien avoir noté, j’allais être fin moi ! Ben oui je ne sais pas parler vous vous rappelez et là j’allais lui dire comment j’allais ! Faites marcher votre cerveau bon sang !

Désolé, je suis à cran. Quel abruti je fais ! Sans commentaire ! J’ y allais de toute façon, ça allait s’arranger d’une façon ou d’une autre.

J’étais - de toute façon j’avais pas le choix – décidé à lui dire toute la vérité. Que j’étais pas muet et tout…

Bon ben en attendant d’arriver au cirque, pour mon plaisir et le votre je vais vous en racontez une bonne.

Un lièvre, une tortue et un renard sont en forêt et finisse de chasser. Soudain le lièvre s’exclame : Vous n’avez pas faim ?

Ils décident de se rendre dans un resto. Ils commandent un bol de soupe et là le renard engloutit la soupe, la tortue et aussi et le lièvre finit en dernier.

A nouveau ils commandent un autre plat et là le lièvre finit encore en dernier. Le renard demande : Mais pourquoi il finit toujours en dernier ? La tortue répond : c’est parce qu’il mange du bout à lièvre.

Vous avez compris ? Bien sur que oui, elle était évidente cette blague. Passons !

J’arrivai donc au chapiteau et évitait de passer par derrière comme l’autre jour histoire de ne pas me retrouver nez à museau avec mon pote Simba ou Gros Minet.

Il devait être à peu près quinze heures et l’un des clown de la troupe m’informa que Sinja était dans la cour juste derrière . Je décidai d’aller la rencontrer au risque de devoir affronter les tigres. Je devais faire vite parce qu’après dix minutes le bouffon devant m’aurais probablement oublié ce qui n’était pas souhaitable car j’avais et j’aurais toujours une peur rouge des clowns.

Ben oui, le rouge pour leur nez.

Soit dit en passant… Mais au fait, ça vous intéresse vraiment ce que je raconte. C’est vrai chuis peut être en train d’écrire inutilement.

Peut être que mon livre pourrit joyeusement dans une belle bibliothèque ! Nan j’ai trop de talent pour ça… de toute façon ça ne me dit plus rien cette histoire c’est vrai quoi, c’est pour moi un mauvais souvenir.

Très bien si vous voulez je continues ; un grand artiste n’abandonne jamais son public n’est ce pas ? Et le public se doit d’être poli et de retourner ouvrir ce bouquin. Bon puisque c’est comme ça je me tais…

*

* *

Ah vous revoilà décidé à me faire des excuses j’espère ! Non ben dans ce cas vous pouvez repartir. Et je continuerais mon histoire sans vous. Na !

C’est bon, c’est bon, arrêtez de m’aduler. Aller on oublie tout et on recommence ou du moins je recommence…

Je trouvai Sinja debout au milieu de la cour en train de faire faire leurs exercices de torsions à Câline et Douceur. Rappelez vous les deux félins. Bref elle avait un fouet et en jouait pour que les matous sautent dans un cerceau en flammes. Ce qu’ils firent prestement vu que j’étais juste derrière cet anneau de feu. Ils bondirent dans ma direction et tournoyèrent autour de ma personne, magnifique de surcroît ! Bref, ils m’épargnèrent et se mirent à ronronner. Sinja les fît venir près d’elle.

Elle n’avait pas changé depuis que je l’avais vu récemment, d’ailleurs qu’aurait elle pût faire qui la rende plus belle. Mais pardon, je m’égare.

• Eh tu es revenu ?

Je la saluais de la main bien décidée à garder ma dizaine de minutes pour un moment particulier.

• Ah oui c’est vrai, tu ne peux pas parler ! dit elle presque ironiquement.

Avait ‘elle deviné ? Bien sûr que oui c’était évident et d’ailleurs elle allait me le démontrer.

• Allez je sais que tu sais parler, je t’ai entendu crier « au secours » tu te souviens ?

Je me mordis la langue, sur le coup je n’avais pas pris en compte ce petit détail.

• Tu ne veux pas parler avec moi ? dit elle avec une voix candide

J’hésitais à répondre, lui dire « Non » serait le minuteur de mon précieux compte à rebours et c’était assez délicat, elle m’avait soigné même si ce sont ses tigres qui m’avaient égratignés mais tout ça parce que je m’étais introduit chez eux quoi de plus normal.

J’inspirai profondément et décidais de tout résumer en une seule phrase qui pourrait tout expliquer avec des mots relativement savants et tout à fait ordonné dans une grammaire parfaite et une syntaxe des plus subtiles.

• Je… euh.. eu..

Pas mal n’est ce pas ?!

• Hein ?

Je reprenais mon souffle et me lançait sans faire autant d’éloges à mon savoir littéraire.

• Je suis maudit c’est simple dès que j’adresse la parole à quelqu’un, dix minutes après elle m’oublie.

Voilà, ça allait faire l’affaire. Bon j’aurais l’air d’un con mais j’avais été sincère. Je m’attendais à ce qu’elle éclate de rire mais elle n’en fît rien, elle se plia de rire. Bravo pour la délicatesse !

• Ca te fait rire ? hurlais-je furieux qu’elle ne me prennes pas au sérieux et plus encore qu’elle ne réalise pas qu’il ne nous restait que huit minutes et trente six secondes à se parler comme de amis.

• Non, sérieusement ! C’est bon j’arrêtes.

Puis elle me regarda et se mit à rire de plus belle. J’attendis un long moment, de toute façon ce serait bientôt fini et tant pis pour tout ça. D’ailleurs je n’avais aucune raison de supporter ça, ah si j’oubliais ! Un petit détail qu’on appelle amour même si en ce moment c’était plus de la colère qu’autre chose.

Je décidais de conserver le peu de fierté qui me restait et m’apprêtait à m’en aller quand…

Euh vous êtes sûres que je dois poursuivre c’est vrai il y a beaucoup d’autres choses plus intéressantes que ce petit évènement…

Non ?! Je n’y couperais pas alors ?! Mais si, venez par la et je vais vous dire que… Bon ça va, après tout mieux vaut en rire.

Je disais donc que je décidais de conserver le peu de fierté qui me restait et m’apprêtait à m’en aller quand je trébuchais et m’affalais sur un tas d’excréments de tigre.

Sinja doubla dans son hystérie tandis que j’essayais de me relever de cette abomination. Sérieux, vous ne pouvez pas imaginer l’odeur que c’est. Pouah ! rien que d’en parler elle me ressort par les trou de nez !

Quand elle pût enfin respirer normalement, ma nouvelle « ex » amie m’aspergea d’eau à l’aide d’un tuyau d’arrosage puis elle se proposa de me passer quelques affaires à Bozo. Autant vous dire que j’étais fagoté comme un prince dans une boutique pour grand mère.

Sinja me fixa pendant longtemps tandis que je revêtais les vêtements qu’elle m’avait passé. Je me rappelai alors que dix minutes étaient largement passées et qu’elle devait se demander qui j’étais.

Elle s’approcha et me scruta d‘haut en bas.

• C’est bizarre t’as pas l’air d’avoir de bosses et pourtant ça remue la dedans ! dit elle en désignant ma tête.

• Tu… tu te rappelles de moi ?

• Ben oui… Attends t’étais sérieux avec cette histoire de malédiction ? Moi j’pensais que tu disais ça histoire de rigoler.

Incroyable, fantastique et tout simplement merveilleux. Euh oui je parlais de cette nouvelle, pas de Sinja c’est évident…

Encore une qui réussissais à se rappeler de moi. Cela devenait très étrange. Il n’empêche que j’oubliais très vite ces « malheureux incidents » et que je décidais d’aller discuter avec ma nouvelle amie.

Fantastique, moi Milo j’avais une amie qui s’appelait Sinja… Quel magnifique prénom…

• Comment ce serait possible ? J’ai été touché à la naissance.

• Tu n’étais sans doute pas visé. Connais tu ton nom de famille ?

• NON ! Je dois vous le dire en quel langue, dès ma naissance j’ai été maudit.

• Mmh ! Ce n’est pas pratique en effet !

Par Lyam - Publié dans : Dix minutes pour aimer (fini)
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Vendredi 11 juillet 5 11 /07 /Juil 03:11

3) Psychiatre,

le retour du masque africain

Vous savez ce qui est navrant avec les adultes, on a beau leur dire qu’on déteste quelque chose, ils nous le remettent en face. Je suppose que le titre vous inspire, ben figurez vous que sœur Nouillasse veut que je retournes voir mon psy. En fait, je crois qu’elle a craqué sur lui ce qui est je crois très mauvais pour une sœur.

Elle m’accompagne à nouveau ainsi que Sinja. Selon mon ange gardien - c’est comme ça que j’appelle aussi sœur Nouillasse – ma première visite chez le psy a été très fructueuse. Ce serait grâce à ce sorcier que je pouvais désormais parler avec Sinja sans qu’elle ne m’oublie. En outre, cette fois, elle ne portait pas son habit de none. Elle avait opté pour un gilet afghan avec une jupe longue bleu foncé qui je crois moulait trop à son goût.

Bref, Sinja me fît remarquer plusieurs fois son regard perdu et ses fossettes rougissantes.

• Elle est amoureuse ça crève les yeux !

Pourquoi pas ? Tout le monde avait droit à l’amour et moi j’étais surtout content d’avoir trouvé de l’amitié.

Je pense que l’ordre eclésiatique n’est pas ce qu’il y a de mieux pour sœur Nouillasse. Elle m’a confié un jour qu’elle avait été toue comme moi adopté par le couvent. Du coup, elle se sentait redevable vis à vis du Seigneur et c’est ce qui la poussait à rester à l’orphelinat religieux.

Moi je pense et ça sans impiété que si Dieu veut vraiment notre bonheur, il n’a pas à contraindre les hommes à le vénérer. Le prier c’est suffisant, le remercier c’est parfait mais l’idolâtrer ça devient du n’importe quoi !

Nous finîmes par arriver au cabinet du psy. Je lus sur la pancarte. Zoulou Charles Patrick, psychiatre, sorcier et IPEM.

Que pouvais bien signifier le dernier sigle? Rien d’intéressant pensais-je sur le coup mais plus tard, je me rendrais compte de son importance…

Au moment d’entrer dans le loyer, une jeune fille sortit précipitamment de la salle. Je ne pus distinguer son visage et ce devait être encore une victime du « Masque africain ». Tan, tan tan ! c’est bon je rigole !

Vous savez c’est beau la vie quand tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes et ben c’est faux !!! Les adultes vous mentent et vous détruisent. Nan je rigole détendez vous chuis content alors je déconnes. C’est normal après seize ans sans amis je peux bien être heureux.

Patrick, mon psy nous accueillit et principalement sœur Nouillasse avec un aimable sourire. Debout il était vraiment imposant dans les deux mètres et on devinait facilement sous sa chemise une musculature développée. De quoi faire rêver ma sœur Nouillasse.

• Enchanté, c’est un plaisir de vous recevoir ma sœur !

• Appelez moi Candie. Dit elle toute rouge.

• J’te l’avais dit ! me murmura Sinja

Puis les deux adultes qui semblaient se dévorer des yeux quoiqu’on ne puisse pas vraiment manger avec les yeux se reportèrent vers nous. Patrick que j’appellerais plus familièrement Papoy remarqua la présence de Sinja.

• Est-ce une nouvelle patiente ?

• Nous c’est une amie de Milo… elle se souvient parfaitement de lui.

Il sourit, cette nouvelle semblait lui faire sincèrement plaisir. Il m’invita à entrer non sans avoir jeté un autre regard désireux envers ma sœur Nouillasse.

*

• Alors Milo, des choses à me raconter ?

• Concernant sœur Nouillasse euh pardon Candie ? soulignais-je ironiquement

Il se mit à rire.

• Non, je te parles de toi. Il semblerait que ton amie n’ait pas été affecté par ta malédiction.

• C’est vrai… je ne sais toujours pas comment d’ailleurs.

• Je te l’avais dit, parfois il suffit de dix minutes pour aimer.

• Aimer ? Qui vous parle d’amour ? m’affolais je

• Oui… l’amitié est une forme d’amour.

• Euh oui c’est évident.

Pendant un moment, je crus qu’il parlait de ma Sinja euh pardon de Sinja parce que nous n’étions que des amis, rien de plus.

• Alors ? demanda t’il

• Alors quoi ?

• Alors vas tu chercher tes vrais parents ?

La remarque me toucha la ou ça fait le plus mal. Mais non pas au cul ! Vous suivez pas ou quoi ? ce type avait le chic pour vous balancer les choses importantes de façon tout à fait désinvolte.

• Pourquoi je voudrais retrouver des gens qui ne se souviennent plus d’avoir eu un fils ?

• Parce que, il faut que tu comprennes, que tu saches d’ou tu viens c’est important les origines et crois moi ça t’aidera beaucoup. Bien sûr tes géniteurs t’ont oubliés mais toi, tu ne les connais pas, tu ne sais pas quel genre de personnes sont ton père et ta mère.

• Je ne sais pas… ça ne me dit rien…

En fait ça me démangeait mais tout ça semblait trop précipité. J’étais malade rien qu’a l’idée de penser à mes parents. Des gens dont j’étais le fruit d’un soi disant amour et qui m’avait oublié comme ça en quelques minutes alors qu’un psy africain, une none et une adolescente pouvait très biens se rappeler de moi ! Tout ça me révoltait maintenant que j’y pensais c’était affreux. Non, je n’avais pas du tout envie de revoir mes parents ou ce qui s’en approchait.

• Non ! je préfères ne pas essayer…

• Bien ! Alors je vais t’expliquer deux ou trois choses sur les malédictions. Ensuite nous discuterons des femmes de nos vies. Plaisanta t’il

Curieusement, je souris ! Non mais eh oh c’est moi le comique de l’histoire vu ?!

Papoy m’expliqua que les malédictions étaient très aléatoires. Certaines étaient moins graves, d’autres carrément dangereuses voir mortelles et d’autre tout à fait anodines.

Mon cas se situait à cinq sur l’échelle de Mérysée. Et elle en comptait neuf degrés.

Vous voulez un p’tit cours de mythologie ? Mérysée était une femme que les dieux avaient choisis pour régner avec parcimonie sur le royaume des damnées. Celle ci attribuait à ces âmes infernales des malédictions en fonction de leur pêchés. Il se trouve que certains sorciers ont repris cette échelle pour attribuer leurs sorts.

• Donc ma malédiction est moyenne c’est ça ? Depuis quand ça se mesure ces trucs là ?

• Depuis toujours, les malédictions sont très imprévisibles. Certaines personnes très sensibles arrivent à détourner leurs sorts d’autres heureux de leurs suffisances se détournent d’elles. C’est ce qui doit se passer avec ta malédiction de l’oubli. Les personnes heureuses telles qu’elles sont et comblées de façon matérielles seront plus réceptives aux ondes d’amnésie tandis que d’autres en quête d’amour, d’un but et passionnés seront plus aptes à te considérer sans ton mal.

Wouaw ! Dit comme ça, cela paraissait tellement simple et d’ailleurs il était bien possible qu’il ait raison.

Je sortis de cette consultation un peu déconcerté par ce que j’avais appris mais plus enclin que jamais à survivre. Je n’étais pas le pire des cas et je n’étais pas le moindre en somme j’étais unique en mon genre équilibré entre les deux. Quelle classe !

En sortant du cabinet de Patrick, je me sentais un peu mieux jusqu'à ce que je percute le jeune homme de la dernière fois. Celui coiffé comme un punk. Il avait changé de coiffure et maintenant ses cheveux verts ondulaient en une vague sur sa tête. Bizarre ! C’était trop marrant. Il m’aida à me relever et je croisais son regard bleu gris.

• Désolé ! dit il

• Pas grave ! répondis-je 

Puis je pris conscience de mon geste, bof de toute façon ça servait à rien, il avait sa vie moi la mienne pas besoin de se dire bonjour toutes les fois ou on se verrait.

Avant d’aller rejoindre sœur Nouillasse et Sinja, je fis un détour par les toilettes ou je demeurais un léger moment.

Ben quoi c’est naturel…

Puis je ressortais, le punk était toujours assis à sa place et Sinja était assise sur une chaise en face. Elle m’expliqua vivement que Candie ma sœur Nouillasse était en train de discuter avec Papoy mon psy Patrick.

L’adolescent style arc en ciel se tourna cers moi et me tendit mon porte monnaie. Ce n’est pas qu’il était plein mais il contenait mes papiers d’identité.

• Tiens t’a laissé tomber ça. Dit il en me le rendant

Je le considérais sidéré ! Ben quoi à chacun son jeu de mots ! Déjà quinze minutes qu’on s’était parlé et il se rappelait de moi ! Décidément je commençais à être en veine.

• Merci ! répondis je bêtement.

Ben oui, je n’allais pas m’extasier à chaque fois que quelqu’un se souvenait de moi bien que ce fût beaucoup en moins d’une semaine.

Candie sortit de la salle de Patrick et celui ci invita Le punk à entrer.

• Entre Gerk !

Gerk, quel nom étrange… Gerk.

*

Une fois de retour à l’orphelinat, je me plongeais dans un bon roman histoire d’oublier la journée et surtout le proche départ de Sinja. Ben oui un cirque ce n’est pas comme un politicien qui fait de la lèche au cul des supérieurs pour rester dans un beau pays. Ca voyage et cette amie que je venais d’avoir allait me manquer même si ça n’avait été que pour quelques jours.

Pendant que je lisais, je réfléchissais à un beau cadeau. Qu’est ce que je pourrais offrir à Sinja ? Je savais. Un miroir mais pas n’importe lequel, un que je fabriquerais moi même et pour ça je savais à qui m’adresser. Papoy savait faire du verre. Je me levai précipitamment et me dirigeais vers la plage pour ramasser du sable. Dès que j’en eût un bon kilo ce fût vite fait. Je demandais à Candie d’appeler Patrick pour lui demander chose qu’il acceptait vu les motifs que je lui présentais.

• C’est pour Sinja !

Le lendemain je me rendis chez lui. C’était une grande résidence très bien entretenue. Il me guida à travers son atelier et nous nous mîmes au travail. A la tombée de la nuit, mon miroir était fin prêt et je pouvais lui donner une belle forme. Quoi choisir ?

• Pourquoi pas un cœur ? me dit il

• Un cœur, pourquoi un cœur ? m’affolais je à nouveau

• Parce que l’amitié c’est un cœur universel tissé de liens très forts.

Décidément je commençais à l’adorer ce type. Il tournait toute l’évidence en détourné ce qui m’arrangeait vu que je n’étais pas doué pour parler de mes sentiments. Entre nous, je préfères la discrétion, je trouve qu’y aller doucement c’est mieux que de foncer dans le tas. Ce qui me rappelle une blague assez drôle. Ben oui vous croyiez que j’allais vous épargner ?

Deux tortues sur une route déserte, l’une voit une pancarte et dit à son compagnon : Cinquante kilomètres en deux jours ! Ralentis on ne fait pas la course.

Je sais, un talent indéniable n’est ce pas ?

J’achevais d’emballer mon beau miroir taillé en forme de cœur avec deux bandes de rubis ou du moins de poudre de rubis sur les bords. Papoy m’avait expliqué que ce bijou représentait le souvenir éternel et dieu sait que je voulais que Sinja se souvienne de moi.

Le lendemain avant son départ, je le lui offris. Ca me faisait mal de la voir partir mais bon, elle avait une vie et puis on restait en contact, elle me l’avait promis.

Curieusement, elle m’avait aussi préparé quelque chose.

• C’est une géode d’améthyste ! dit elle. Elle fait partie de ma collection, comme ça quand je la contemplerai, je penserais à toi.

• Merci !

Qu’est ce que je pouvais répondre d’autre ?

• Je vais, j’espère pouvoir aller saluer mes parents. Dit elle

Puis elle fît quelque chose à laquelle je ne m’attendais pas et m’embrassa. C’était tout nouveau pour moi, je ne savais pas comment réagir puis je pense avoir eût le bon réflexe d’entrouvrir mes lèvres, laissant son souffle chaud se mêler au mien.

Une minute et demi plus tard, elle me faisait de grands signes de la main. Elle m’avait expliqué que ses parents étaient contre sa volonté de s’engager dans un cirque, qu’elle avait fugué mais que malgré tout elle ne cessait de penser à eux. Ils l’aimaient c’était certain…

C’est ça qui m’a décidé. Deux jours plus tard, je me rendais à l’hôpital pour faire un test de naissance et c’est la que je la vît. A l’entrée de l’établissement. Une jeune fille avec de longs cheveux bruns vénusien. « La même que celle de l’autre jour » pensais je en me rappelant de la patiente de Patrick.

Elle s’appelait Précieuz et pourtant elle avait l’air si triste.

4) Des jours et des vies

Non, ne vous y trompez pas, ce n’est pas du tout comme la série. C’est juste des jours qui passent et des vies qui continuent ou qui s’abrègent. Tenez par exemple moi je pensais vivre très longtemps eh ben j’ai failli mourir.

Vous voulez que je vous raconte ? Non ? Tant pis. N’empêche vous ne saurez pas comment j’ai rencontré Precieuz et ça c’est un scoop ! Ok ! Ok ! J’ vais vous le dire mais c’est bien parce que c’est vous autrement vous connaissez la blague de la souris. Nan ben je vais vous la raconter.

Deux souris dans un restaurant dérivent dans une coupe de cristal pleine de soda. La première souris dit à son ami : Nager dans une piscine en cristal pleine de soda, même les stars n’y ont pas droit !

Ouais je sais elle était pas fameuse n’empêche qu’après ce qui m’est arrivé, c’est normal que je n’ai plus les idées claires. Vous voyez de quoi je parle au moins ? Non ? Ah oui, je dois vous raconter cette histoire. Allons, ne perdons plus de temps !

Après le départ de Sinja, j’avais longuement réfléchi. Le fait qu’elle ait décidé d’aller voir ses parents malgré leur appréhension vis à vis de la carrière qu’elle avait choisi me bouleversait. Devais-je moi aussi pardonner à mes parents ? Après tout ce n’était pas vraiment leur faute. Finalement, je décidais d’aller voir ce qui en retournerait. Sœur Nouillasse était d’accord pour essayer, d’ailleurs cela lui faisait plaisir de voir que je n’étais plus aussi défaitiste qu’avant.

Nous décidâmes alors de nous rendre à l’hôpital le lendemain afin de faire un prélèvement sanguin et de le comparer à ceux des pères et mères ayant eu un enfant durant l’an 1990.

C’était simple ou du moins ça paraissait simple. C’est cette idée de piqûre qui m’angoissait vraiment…

Eh dîtes vous m’écoutez toujours ? Non parce que si vous vous endormez au bout de cinq minutes de lecture ça sert à quoi que je raconte ? C’est bien partons sur de bonnes bases d’autant que la suite devient un chouillat intéressant.

Bon je disais que nous allions à l’hôpital quand sur le parking j’ai constaté que mon lacet était défait. Je me baissais pour le relacer quand une ambulance m’a percuté. Le comble n’est ce pas ?

D’après ce que me dît candie plus tard, je compris que l’ambulance avait à son bord un malade dans un état critique et que faute d’inattention, le chauffeur ou l’ambulancier - je sais pas ce qui convient le mieux - m’a fauché.

Ben quoi ? Vous vous attendiez à quelque chose de spectaculaire ? Chuis désolé mais c’est tout simple et ce qui a de pratique dans le fait d’avoir un accident en face d’un établissement de soin, c’est que vous pouvez tout de suite être transporté aux urgences.

N’empêche que ça m’arrivait très souvent ce genre d’accident.

Quand je me suis réveillé j’ai vu un ange. Comment ça ça n’existe pas ? et ma sœur Nouillasse vous en faîtes quoi ? je vais vous dire, Candie c’est quelqu’un de très dévoué aux autres, je l’aime beaucoup et j’apprécierais que vous la considériez à sa juste valeur. Quoi comment ça c’est moi qui me suis mal expliqué ?

J’ai dû vous expliquer quatre fois au moins que sœur Nouillasse était mon ange gardien, bon sang essayez de garder le fil !

• Tu n’as pas honte de me faire des peurs pareilles ? s’exclama t’elle

• C’est sûre que c’est ma faute ! Après tout c’est moi qui ait sauté devant ce camion.

Elle sourit et m’enlaça. Puis après elle m’expliqua que ce n’était qu’une légère commotion cérébrale. L’ambulancier avait eut le temps de freiner un petit peu.

• Ils en ont profité pour te faire la prise de sang. Dans trois semaine ce sera fait.

Je baissais la tête, ma volonté commençait à fléchir. Bien que trois semaines soient suffisantes pour me ressaisir. C’est vrai de quoi j’aurais eu l’air devant des parents amnésiques «  salut Papa ! salut Maman, vous souvenez de moi ? Ah bien sûr que non ! Je vais vous rafraîchir la mémoire, il y seize ans, moi sortant de ton utérus ! » Ah ouais je vois bien la scène.

Candie leva mon menton et m’obligea à la regarder.

• Ca va aller ?

• Aussi bien qu’un cheval à trois pattes ! plaisantais- je

• Allez, tu as un compagnon de chambre. Et en attendant que tu te rétablisses, je t’ai amené ton lecteur.

Génial, j’allais pouvoir écouter en boucle mon hit du moment Do It de Nelly Furtado.

• Je vais rester ici combien de temps ? demandais-je

• Euhm disons une bonne semaine. Tu as de la chance, Patrick est d’accord pour te rendre de visites ici même.

• Ô joie ! ironisais-je

Candie m’embrassa sur le front et s’en alla en promettant de passer me voir très bientôt. Moi je mettais aussitôt mes écouteurs dans mes oreilles et lança mon Mp3.

Seulement au bout d’un moment ça commença à m’ennuyer. Je décidais donc de fraterniser avec mon compagnon de chambre. Bien que ce soit difficile ci celui ci m’oublie après seulement quelques minutes.

Je sautais hors du lit et me dirigeais vers le rideau tiré. Peut être qu’il dormait ? Tant pis, j’ai toujours été d’un naturel indiscret !

Un défaut vous dîtes ? Nooon ! Moi j’appelles ça un esprit curieux et ouvert !

Bref, je tirais légèrement sur le rideau quand sa voix me parvînt.

• Tu cherches quelque chose ? s’exclama une voix féminine

Elle me bouscula et tira le rideau allant s’asseoir sur son lit. Elle était blonde, avec des courtes mèches vertes en bandes. Je remarquais le pansement qu’elle avait au poignet et la minuscule tâche rouge qui s’étalait à la surface.

TS ! J’en étais certain ! Euh oui je précise Tentative de Suicide !

• Quoi j’ai essayé de mettre fin à mes jours ça t’étonne ? dit elle en remarquant mon regard posé sur son poignet droit.

Un peu que ça m’étonnait ! je ne comprenais pas pourquoi quelqu’une d’aussi jolie et d’aussi charismatique pouvait penser à mettre fin à ses jours. Je croisais son regard, il y avait dedans comme une lueur triste. Quelque chose de sombre et d’obscur… Qui était elle ?

• Je suis Milo ton copain de chambrée. Je m’excuse d’avoir tenté de fouiller.

Après tout en dix minutes, ce serait tout bon. Candie m’avait expliqué que les docteurs et infirmières de la clinique savaient tout ce qu’ils voulaient et avaient besoin de savoir alors pas la peine de provoquer une crise générale d’amnésie. Tant pis pour celle là !

• Moi c’est Précieuz !

• Précieuz ? C’est…

• Quoi ? c’est quoi ? T’as un problème avec mon prénom peut être ?

• Non, non, c’est juste que c’est la première fois que j’en entends un comme ça.

• Merci ! dit elle froidement en se plongeant dans son livre.

Je lus le titre Le démon et Mademoiselle Prymm. Fantastique, elle avait bon goût puisque j’avais lût ce livre moi aussi. Je me suis alors dis que ce serait bien de l’avoir comme amie. C’est vrai elle semblait très accueillante sur les bords et moi je ne supportais pas son regard.

Peut être parce qu’il me rappelait le mien. Le regard que j’avais avant de rencontrer Sinja. De la solitude, incompréhension, abandon. Je lisais tout ça dans ses yeux.

• Dis tu veux que je te raconte une blague ?

Elle posa son livre et soupira exaspéré sans doute par ma présence.

• Dégage sale bête ! me répondit elle

J’étais atterré non mais pour qui elle se prenait celle là à me parler comme ça. Mais je restais calme. Les insultes j’y étais indifférent et j’étais bien décidé à voir s’accrocher un sourire sur son visage.

*

Je sais, après une telle insulte vous auriez sans doute pété un câble. Mais moi je reste zen. En fait je m’inspire de l’attitude d’un perso que j’ai découvert dans un recueil de nouvelles. Ca s’appelait Mourir pour toujours. Je vous raconte : ben en fait c’est l’histoire d’un suicidant qui va faire une chute et qui va survivre grâce à l’intervention d’une charmante jeune fille Fedora je crois. Ben en fait le perso elle n’abandonne jamais ou presque et ça ça m’a stimulé. C’est pour ça que maintenant quoi qu’on me dise, ça rebondit sur le vernis de mon indifférence.

N’empêche la nouvelle elle est pas finie donc l’artiste, si tu lis j’espères que t’a déjà fini entre temps. J’ai beau cherché, les recueil qui s’appelle Minhevean ne contient que des choses non finies. J’aime assez parce que ça me permet d’inventer la suite, je l’imagine et voilà. C’est pas grave si vous comprenez pas, c’est un trucs des fanas de L.

Les deux jours qui ont suivis, Précieuz ne m’a pas adressé la parole une seule fois. Pourtant elle se souvenait parfaitement de moi. Je repensais à ce qu’avait dit Papoy.

Les personnes heureuses telles qu’elles sont et comblées de façon matérielles seront plus réceptives aux ondes d’amnésie tandis que d’autres en quête d’amour, d’un but et passionnés seront plus aptes à te considérer sans ton mal.

Tout ça prenait enfin un sens. Cette fille, je voulais l’aider. Non pas que j’en étais fou vue son caractère mais je savais combien la solitude était pesante et ça je ne le souhaitais à personne. Cette fois ci, je décidais d’approcher de façon plus subtile.

• Toi ! Je veux qu’on soit amis et pour ça, je vais te raconter une bonne blague.

Je sais finesse et délicatesse. Que dîtes vous au sujet de la blague ? Qu’il fallait laisser tomber ? de quoi ? J’ai dût mal entendre, une catastrophe en puissance. Alors là, je vais vous scotcher vous allez être épaté !

• Alors, une femelle oiseau dispute son mari qui jongle avec les œufs.

Qu’est ce que tu fais ? – Ben je joue avec les gosses ! – Tu pourrais au moins attendre qu’ils soient nés !

Croyez le ou non, mais elle a sourit bon après c‘est moins drôle.

• Ca t’a plût ? demandais-je avide de félicitations

• Elle était superbe.

• Ah oui, je savais que j’étais doué.

• Superbement nulle ! compléta t’elle. Néanmoins, j’aime bien ta façon de faire.

J’étais touché par le compliment, ce simple sourire qui s’étalait sur son visage suffisait à me transcender.

• Alors Milo, pourquoi veux tu être mon ami ?

• J’ai très bien vu que tu étais seule. Ton regard est triste, il en dit long…

• Je n’ai pas besoin de ta pitié. S’énerva t’elle

• Ce n’est pas de la pitié, je veux juste qu’on soit amis. Alors quoi, ça te dérange tant qu ça de faire confiance à quelqu’un ?

Elle baissa la tête. Visiblement, j’avais touché une corde sensible, ce que je ne voulais pas vu que j’essayais de fraterniser pas de déclencher la première guerre Milienne. Laissez tomber, trop subtil pour vous.

Je laissais tomber et retournais m’asseoir sur mon lit. cette fille c’était un phénomène, non pas dans le bon sens.

Deux autres jours s’écoulèrent jusqu’a ce que Papoy vienne me voir. Quand il entra dans la chambre, je discutais avec Précieuz ou du moins je l’enquiquinais. Finalement on se parlait correctement.

Il n’a avait plus de « Dégage sale bête »  ou de «  Va t’en de là saleté ». C’est vous dire que cette fille avait le cœur sur la main. Elle venait d’avoir dix sept ans et je n’avais toujours pas saisi le motif de sa TS. D’après ce que j’avais compris, son père était un homme d’affaires très influent et sa mère une créatrice de mode. Elle devait baigner dans le luxe. Peut être souffrait t’elle d’un manque d’amour parental. Je savais très bien ce que c’était…

Bref je disais que quand Papoy entra je fus ravi de le voir. Il allait pouvoir m’aider avec ce cas ! Non pas moi, Précieuz… attendez vous insinuez quoi là ? Je serais un cas ? Moi ?

• Ah Milo comment vas tu ?

• Bonjours Patrick ! s’exclama Précieuz

• Tiens donc, Précieuz, quelle agréable surprise !

• Vous vous connaissez ? demandais je intrigué

• Bien sûr, Précieuz est tout comme toi un de mes patients.

Alors là j’étais scotché, j’allais de surprise en surprise et apparemment, je n’en étais même pas à la moitié…

Par Lyam - Publié dans : Dix minutes pour aimer (fini)
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Vendredi 11 juillet 5 11 /07 /Juil 03:10

5) Patients particuliers…

Vous connaissez la dernière, je pars en voyage. Avec Précieuz, Gerk le punk, Sœur Candie Nouillasse et Papoy Patrick.

Ben oui, il nous a offert le voyage. C’est génial, on va se faire bouffer par des lions dans les savanes sauvages et arides d’Afrique. Wou-Hou !!!

Ca y’est j’vais sortir de l’hosto, c’est dégueulasse la bouffe qu’il vous serve. A mi chemin entre le trop cuit et le réfrigéré. Comment est ce possible ? me demanderez vous. Eh bien il s’agit là d’une des énigmes existentielles du monde. Je vous le dis mes chers concitoyens ce sont ces questions qu’il faut se poser. Pourquoi la nourriture de l’hôpital est elle aussi infecte ? je vais vous le dire mais après ça vous n’irez plus là bas. Ou quelque chose comme ça…

Voila je sais ou plutôt je devine la triste vérité. La nourriture est faîtes à base des appendices des pauvres hères qui n’ont pas survécu dans cette hôpital.

• Moi je pense qu’ils les tuent volontairement sinon ils n’auraient plus de provisions. Me dit Précieuz

• Non, si il les tuent, leur chair est pleine de nerfs et on peut plus l’utiliser. Je pense plutôt qu’ils précipitent leur mort. Comme ça la viande meurt naturellement sans stress et elle est plus facile à travailler et à mâcher. Expliquais-je à Précieuz en plantant ma fourchette dans le morceau de foie devant moi.

Une des infirmières entra dans la salle avec deux yaourts.

• Et ça, qu’est ce que t’en dis ? demandais je à ma nouvelle amie.

• A mon avis ce sont des bébés morts nés qu’ils broient et qu’ils agrémentent pour donner à la bouillie obtenue une couleur et une saveur. Expliqua t’elle

Le soignante sortit en courant visiblement vers les toilettes. On s’est mit à rire. Ca faisait plaisir de voir Precieuz sourire à nouveau, elle était bien plus jolie comme ça. Cet aprèm, sœur Nouillasse va passer me récupérer, on en profitera pour déposer Précieuz chez elle. Evidemment que sœur Nouillasse ne conduit pas, c’est une none. Ben oui c’est pas dur à trouver quand même. Figurez vous que c’est Papoy qui va l’emmener, hmmmm ! Je sais pas vous mais moi…

Euh dîtes vous m’excusez deux secondes. On sonne je vais voir qui c’est.

*

Ca y’est désolé c’est un de ces prospecteurs à la noix, le genre qui vous vende que des choses inutiles. En ce moment, je préfère rester seul à vous écrire tout en écoutant Do It. Euh désolé.

Do it make, do it’s to me.

N’empêches, ça m’inquiétait de savoir Précieuz toute seule, un suicidant ça réessaye toujours de mette fin à ses jours ou presque. Est-ce qu’elle n’allait pas réessayer ? Enfin je pense que non, je lui avais mis un peu de Milo dans sa vie, tout ce dont elle manquait.

Je vous disais donc que j’allais partir en Afrique, figurez vous qu’une semaine après ma sortie d’hôpital, je suis allé voir Papoy à son cabinet comme tous les Jeudis et ben j’ai découvert ce que signifiait le dernier sigle. Allez y lancez des propositions. Je vous jure même moi j’étais scotché. C’est bon, je vais vous le dire mais avant vous ne voulez pas entendre une bonne blague ? Non ? Tant pis, ces temps ci chuis pas drôle du tout. Comment ça je l’ai jamais été ? je vous assure que ça vous allez le regretter, pour la peine, je vais vous en dire une bonne. Nan, je rigolais…

Je disais que Patrick était en fait un IPEM : Intervenant Pour Enfants Maudits. Qui l’eût crût ? Pas moi, quoique ça me paraissait un peu étrange tout de même.

Mais dîtes, vous n’en avez pas marre d’entendre parler de moi ? Bien sûr que non, sinon vous n’auriez jamais pris ce bouquin. Comment ça c’était une erreur d’emprunt ? Ben dis donc, le talent n’est plus reconnu de nos jours.

Je me demandais si par ci par là vous ne voudriez pas parler de vous.

Bon, si vous ne voulez pas, moi ça m’aurait intéressé d’en savoir plus sur vous. Mais c’est pas grave…

Pourquoi je parle à la deuxième personne du pluriel ? Ben parce que j’ai appris les bonnes manières et que c’est mal de tutoyer un étranger. Non pas que vous en êtes un maintenant, c’est juste que je ne sais pas si vous êtes un vieux quinquagénaire grincheux, aigri et tout ridé… Je m’excuse. Oh oh ! Attendez y’a mon son qui va ! Quoi, vous ne connaissez pas Clumsy de Fergie ? Ben vous êtes… particulièrement pointilleux dans le choix de vos chansons.

Donc nous disions, ou du moins je disais que Papoy s’occupait des ados maudits. Bizarre ! Pourtant il n’en avait pas beaucoup. Juste Précieuz, moi et Gerk. Alors comment ? Comment peut il posséder une si belle baraque ? Ben j’ai découvert plus tard qu’il possédait une mine aurifère. Pas mal non ? De quoi s’assurer une superbe retraite.

Gimme Gimme more Gimme , gimme gimme more

Sinon, ben je pars demain avec sœur Nouillasse et les autres. Ca va être génial mais bon, vous ne pouvez pas savoir tout de suite puisque j’ai pas encore raconté.

Donc ce jeudi matin là, je racontais à Patrick l’attitude de Précieuz, ce qu’elle avait essayé de faire et comment on avait sympathisé. Il semblait très content des progrès relationnels que j’avais faits.

• Ce que je ne comprends pas, c’est que parmi la multitude de psy qui existe dans cette ville on ait le même. Lui dis- je

• Il se trouve Milo que je ne suis pas un psychiatre ordinaire.

• Je sais, vous êtes aussi sorcier et IPEM.

• Sais tu ce que signifie le dernier sigle ? demanda t’il

• Non !

Intervenant Pour Enfants Maudits ! Tu n’es pas mon client par hasard, d’ailleurs sache que c’est moi qui ai fait en sorte que sœur Nouillasse t’amènes ici.

• Vous ?

• Oui je sais, c’est bizarre. J’ai étudié ton cas et j’ai envoyé une lettre à Candie lui expliquant la situation de sorte que tu viennes ici en consultation. Tu ne pourras pas dire que ça ne t’était pas profitable.

Sur le coup, je n’en n’avais vraiment rien à faire que ce soit lui qui m’ait choisi, j’étais plutôt content parce que ça m’avait permis de rencontrer des gens et de pouvoir discuter sans arnicoches avec eux. C‘était plutôt agréable. Mais à l’instant, je réalisais quelque chose.

• Précieuz, elle aussi… elle est…

Il hocha la tête. Ce devait aussi être le cas de Gerk.

• Leurs malédictions… c’est grave ? Je veux parler de Gerk et de Précieuz.

• Je ne sais pas si je peux t’en parler…

Il semblait hésiter, ce devait être vraiment important. J’espérais juste que ce n’étais pas à cause de ça que Précieuz avait fait sa TS. Une idée horrible me traversa l’esprit. J’étais encore loin de la vérité…

Je sortis en courant hors du bâtiment et me rendis chez ma nouvelle amie à toute vitesse. Il fallait que j’en ai le cœur net. Après tout, elle avait déjà essayé.

Que je vous explique le temps d’arriver dans le magnifique quartier résidentiel de Précieuz. Moi j’ai pensé que sa malédiction était d’essayer irrémédiablement de mettre fin à ses jours. Ben quoi, c’est ça qui m’est apparu le plus évident.

Quand j’arrivais, elle avait un couteau dans les mains et… s’apprêtait à faire un sandwich. Ben quoi ? N’importe qui d’autre aurait paniqué.

• Qu’est ce que tu fais là ? demanda t’elle offusquée.

Ce qui se comprenait vue que je venais d’entrer dans sa maison alors qu’elle était en petite tenue. Je sortis tout confus de la maison attendant qu’elle s’habille et que cette fois ci elle m’invita à entrer.

Un peu plus tard, le malaise dissipé elle me proposa un sandwich que j’acceptais volontiers. Mais quelque chose m’avait dérangé.

• Euh Precieuz. J’ai aperçu… enfin je ne suis pas sûre

• Tu parles de mon dos ?! dit elle mal à l’aise

J’hochais la tête. Elle défit sa chemise et me donna son dos puis l’enleva. J’y lus une inscription particulière.

• C’est une scarification ?

• Je dirais plutôt marque de naissance. Et non, je ne sais pas ce que c’est.

Sa voix avait tremblé sur la dernière phrase. Et si il s’agissait de sa malédiction. J’avais reconnu des mots latins.

• Je peux recopier ? Je pense pouvoir traduire ça.

Elle hôcha de la tête. Peut être que c’était indélicat de ma part, de lui demander ça ?

Bref tout ça était passé ou du moins c’est ce que je croyais, deux jours plus tard je recevais une lettre de Sinja. Il n’y avait rien de particulier ou de nouveau dans sa vie. Elle était allée voir ses parents et d’après ce que je lisais elle allait parfaitement bien. Pourtant, les quelques taches que j’apercevais sur le courrier me laissaient penser qu’elle avait pleuré.

Ah oui, j’oubliais presque, je suis allé faire le plein aujourd’hui. De quoi ? Ben de fournitures, cahiers, stylos, et aussi un appareil photo. Je compte immortaliser les quelques moments que je vais passer en compagnie de tous mes amis. Ou du moins de ceux que j’ai.

6) L’épopée miniature

Oui, oui je sais ! Le titre à l’air évocateur amis ne vous y prenez pas, je n’ai pas incendié Troie et dérivé sur l’océan pendant plus de trente ans. Je sais, je ne me rappelle plus des détails du cadre spatio temporel.

Il se trouve que je suis en Afrique, dans la région de Mantazoulou. La propriété aurifère de Papoy, c’est une large savane avec au nord une mine exploitable ou l’on retrouve une oasis ou prône un immense arbre. Les huttes étaient simples et la paille démangeait sinon dans l’ensemble tout était correct. Sa famille était très chaleureuse bien que ces gens ne fussent pas sa vraie famille. C’était celle de ouvriers qu’il embauchait pour son exploitation. En fait sa maison ou plutôt son domaine se trouvait de l’autre côté de la mine.

Villa, piscine, et une plaine absolument magnifique, j’en étais sidéré. Ce devait être pas si mal la vie de riche. Nous nous installâmes dans une chambre chacun. Moi j’étais plus intéressé de savoir ou dormirais ma chère sœur Nouillasse…

Ben quoi je m’inquiètes c’est ma maman euh ma tutrice…

Très franchement, il y a des jours où je prends sœur Nouillasse pour ma vraie mère. Elle est si gentille et si attentionnée mais aussi tellement maladroite. Ah oui, je m’en souviens, je vous avais promis de vous parler de son côté danger public.

Il se trouve qu’elle est un peu maladroite. Pourquoi dis je cela ? Bien, je vais vous raconter la première fois ou nous sommes allés au cinéma.

C’était un bel après midi – orageux ; ou les oiseaux chantaient – remplacés par le vrombissement des moteurs automobiles et ou les gens étaient aimables et se klaxonnaient dessus en hurlant : Bouge de là gros c** !

Bref rien de très nouveau dans une ville, nous allions voir je ne sais plus quel film et de toute façon ce n’est pas l’essentiel ; l’essentiel c’est que au moment de s’asseoir, Candie jeta par accident et en trébuchant son pop corn sur une hystérique qui lâcha son chien…

Mais quel imbécile viendrait au ciné avec un caniche ? Donc en gros le dog c’est jeté sur moi. Par chance la sale bête portait une muselière. Ce n’était pas ben méchant mais croyez moi, c’est assez pour vous faire haïr le cinéma à vie surtout avec elle.

Je décidais d’aller faire une petite promenade autour de la piscine. Precieuz vînt m’y rejoindre. Je n’avais pas très envie de lui parler. Nous étions ici pour la semaine et à mon retour j’aurais les résultats du test… Comment pourrais je agir devant mes parents ?

• Tu penses à moi ? dit elle pour me taquiner

• Non merci, les cauchemars très peu pour moi. Me moquais je

Elle me poussa légèrement et s’assît au bord de l’eau pieds nus. Puis elle retira une bouteille de son sac et me demanda de lui en badigeonner le dos et les épaules.

Je lus l’étiquette : Ecran solaire indice trois cent. Efficace même au centre de la Terre.

• Tu ne comptes pas vraiment plonger au centre de la Terre ? plaisantais-je

• Tartines et tais toi !

Elle releva son t-shirt et je revis ces curieuses marques… Je les avais complètement oubliées. Je me promis de commencer à les traduire dès demain. Je pressais la bouteille, un peu de lotion tomba à terre. Je n’en tînt pas compte et me mit en devoir de commencer le « tartinage ».

• Au fait, que tes mains s’égarent ne serait ce que d’un millimètre, je te jure qu’il ne restera plus rien de toi sur Terre.

• Sympa !

Quand j’achevai l’aile est je décidais de passer à son épaule gauche. A cet instant, mon genou dérapa sur le liquide protecteur et je ressentis douloureusement toute la rudesse du carrelage. Un mince filet de sang s’échappa de ma lèvre fendue. Tombé sur le dos je recevais le soleil en plein visage, il m’est donc difficile de vous expliquer clairement ce qui s’est passé. Je me souviens seulement du goût sucré du gloss qu’elle avait appliqué sur ses lèvres.

Je vous explique, au moment ou j’ai essayé de me relever, elle s’est penchée vers moi soit pour se foutre de ma gueule ou vérifier que j’allais bien. Je pense qu’elle voulait plutôt se foutre de ma gueule. Au même instant j’ai moi aussi tenté de me redresser et résultat, j’ai atterri dans la piscine poussée par une furie qui croyait que j’essayais de profiter d’elle. Franchement elle devait se douter que j’essayais de profiter d’elle. Hé j’ai de meilleurs goûts que ça ; enfin c’est pas qu’elle soit moche mais bon c’est une amie c’est tout.

Un peu abasourdi, je regagnais le bord de la piscine en me laissant flotter. Pourquoi est ce que j’étais venu ici moi ? J’aurais dû rester à l’orphelinat… Ces temps ci je n’ai plus goût à rien…

Ô temps si tu m’aimes emportes moi !

Je n’ai plus rien à regretter !

Mes larmes j’ai déjà versé !

Et mon âme aspire à la paix !

Qu’en pensez vous ? Je me suis mis à la poésie récemment, c’est mieux que les blagues non ?… Je savais que vous seriez d’accord !

*

Youpiii ! La vie est belle ! Quoi comment ça chuis lunatique ? Ah ! Vous parlez de mon coup de déprime ?! Ben non c’est passé et en même pas une journée, trois heures, juste avant le safari, juste avant que je ne la revoie…

Que je vous raconte ! J’étais allé faire mes excuses à Précieuz. Oui je sais ! Vous trouvez que j’ai tendance à trop m’excuser mais il vaut mieux ça que d’être borné… Donc j’allais m’excuser auprès d’une des rares amies que je possédais parce que j’aurais trouvé ça trop bête de se fâcher pour si peu. Je l’ai trouvé dans sa chambre, elle regardait au loin la savane jaune argile qui s’étendait.

• Ma petite Sissi ! commençais je

• Appelle moi encore une fois de cette façon et tu te feras prélever tous tes organes sans anesthésie.

• Ca t’arrive d’être charmante ou juste de ne pas beugler ? lançais je un peu amer

Mais c’est vrai à la fin. Incapable de discuter convenablement avec elle sans qu’elle se fâche.

• Autre chose que tes conseils caractériels ?

• Ce qui s’est passé tout à l’heure, je n’y suis pour rien ! C’est toi qui t’es levé au mauvais moment.

• Parce que maintenant c’est ma faute !

• C’est sûrement pas la mienne !

• Si, tu es coupable de bêtise ! Comment on peut laisser exister des gens comme toi c’est une honte !

• Si t’es pas contente t’as qu’à sauter ; le balcon t’attends! Le suicide ! Ce serait pas la première fois pour toi !

Elle ne répondit pas. J’avais peut être fait mouche mais n’empêches ce n’est pas moi qui avais lancé le conflit et je n’avais aucune intention de la blesser.

• Sors de ma chambre !

• Précieuz je…

• Laisse moi !

Je sortis non sans avoir au préalable claquer la porte.

A l’heure du déjeuner, nous vînmes nous installer dans le salon ou je commençais à manger sans attendre ni ma prétendue « nouvelle amie », ni le punk à la noix qu’on avait dégoté. Quoi chuis d’une humeur massacrante et j’écris ce que je veux !

Candie et Patrick étaient eux aussi présents mais à part s’échanger des regards langoureux et des sourires pathétiques, il ne se passait vraiment rien. Ce fût à l’arrivée de Gerk que l’ambiance se réchauffa un peu. Pour moi en tout cas ; intérieurement j’étais mort de rire. Nan sérieux vous auriez dû voir sa tête au pauvre. Ses cheveux étaient regroupés en une forme de croissant bleu-nuit et de trois centimètres d’épaisseurs sur sa boîte crânienne.

Depuis la lune on aurait aperçu cette forme trop marrante et les astronautes auraient sûrement pût prendre ça pour un signe.

Il s’avança d’un pas nonchalant et lent comme si il se foutait de tout. Même sur son visage on voyait qu’il était blasé de tout et rien ne semblait le motiver.

« Quand je pense que c’est le cousin de Precieuz… »

Je l’avais appris un jour ou j’étais allé à une séance avec elle et ou ils s’étaient rencontrés. Les malédictions ce devaient être de famille.

Bref, il jeta un rapide bonjour et s’assît avec nous. Il eût tout le loisir de manger avant de se mettre à parler.

• Précieuz s’est enfuie et ce riz manque de sel ! dit il d’un ton laconique

• Pardon ? tu peux répétez ? demanda Papoy

• J’ai dit que ce riz manquait de sel.

• Non avant ça…

Il savoura une longue bouchée avant de reprendre du dessert puis en vînt finalement au fait !

• Précieuz est parti !

• Quoi ? Mais pourquoi ? t’as t’elle dit ou elle allait ?

• Oui… après ça on a ri ensemble et on s’est mis a danser sur une musique de Britney Spears. Dit il d’un ton ironique. Quelqu’un peut il me passer la cruche d’eau ?

Je le considérais un brin furieux après moi même mais tout autant après cet individu qui se disait être le cousin de Précieuz et qui ne s’inquiétait pas outre mesure qu’elle fusse dehors seule et perdue dans cette nature hostile.

Patrick se leva de table et se dirigea vers son garage, je me sentais étrangement seule en présence de Gerk et de sœur Nouillasse. Celui ci achevait de manger sa salade de fruits et me fixa de ses yeux bleu gris.

• Elle m’a aussi parlée de trouver un balcon d’une hauteur meurtrière. Ajouta t’il quand Patrick entra dans la pièce à nouveau.

Patrick se tapa la tête du plat de la main. Allons bon j’allais commencer à me sentir coupable. Et puis ce n’était pas ma faute, je n’y étais pour rien si elle souffrait de graves problèmes psychologiques.

Nous fûmes divisés en deux groupes. J’héritais de l’autre crétin tandis que Papoy et Candie sillonnaient les fourrés à la recherche de Précieuz.

Quelque part dans la savane à l’approche d’un immense baobab, je me sentis de plus en plus anxieux. C’est moi qui l’avait poussé à bout mais j’étais encore plus enragé envers cette espèce de … Gerk qui prétendait être le cousin de Précieuz et qui ne s’inquiétait pas outre mesure pour elle.

• Tu n’as pas l’air de beaucoup t’inquiéter pour Précieuz ! fis-je remarquer

• Tant que je ne l’ai pas envoyé à la mort, je pense que je parviendrais à dormir ce soir.

Pour une claque c’en était une et une belle en plus. Il avait raison j’étais un monstre, un être abominable… Bon sang qu’est ce qui m’étais passé par la tête.

Sans m’en rendre compte, nous parvînmes à l’ombre du baobab géant dont les ramures feuillues s’étendaient sur une bonne centaine de mètres. Un peu plus à gauche du tronc était un rocher dont les bords aiguisés saillaient à faire peur.

Je remarquais quelqu’un dressé sur un rocher et décidai d’aller voir c’était peut être Précieuz. A notre grande surprise, nous entendîmes une voix.

• Descends tu vas te faire mal ! cria une voix qui ne m’était pas inconnue

Nous levâmes les yeux vers les branches ; Precieuz suspendue à une branche s’apprêtait à sauter sur le rocher. Je voulus regarder l’autre visiteur mais elle sauta au même moment. La jeune fille bondît de l’endroit ou elle se trouvait et intercepta notre amie avant qu’elle n’atteigne la mort.

Gerk et moi nous nous approchâmes d’elles. Elles avaient roulés dans l’herbe et elle fût la première à se relever.

• Sinja ?! dis je plus préoccupé par sa présence ici que par l’acte inconsidéré de Precieuz

• Milo ? Tu… c’est votre amie ?! demanda t’elle en remarquant Gerk

Il hocha le tête et se pencha vers sa cousine. J’aidais Sinja à se relever et l’observait. Elle s’était teint les cheveux en bruns. Elle paraissait contente de me voir ou plutôt je pensais qu’elle paraissait heureuse de me voir.

Elle avança délicatement son visage vers le mien et m’embrassa chaleureusement. J’avais raison, elle était ravie de me voir. Gerk se racla bruyamment la gorge interrompant ce moment intime et me faisant comprendre que ce n’était ni le lieu ni le moment de démonter mon affection à Sinja.

• On va la ramener… est ce que tu veux venir avec moi ?

Vous noterez que je n’ai pas dit avec nous. Allez ressaisit toi Milo, assez les bêtises ! Elle approuva de la tête et me tînt la main. Fantastique, ces vacances en Afrique s’annonçaient fantastique.

 ! Pardon, c’est que le son est tellement bien.
Par Lyam - Publié dans : Dix minutes pour aimer (fini)
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Vendredi 11 juillet 5 11 /07 /Juil 03:09

7) Malédictions !

 

C’est le mot et le bon pour qualifier tout ce qui m’est arrivé ces derniers temps. Malédictions par ci ; malédictus par là…

Mais revenons à ce qui c’est passé les deux jours précédents pour mieux comprendre ce qui c’est passé.

Ce matin là j’étais censé retrouver Sinja. En fait c’était plutôt dans l’après midi ; je savais qu’elle était en Afrique avec son cirque pour pouvoir attraper un lion et donc qu’elle allait y rester au moins trois jours encore.

Je cherchais Précieuz pour lui présenter mes excuses, j’étais très embarrassé par ce qui avais pût se passer. Et avec un poignet cassé, il était probable qu’elle fût à la bibliothèque.

Mauvais calcul, elle n’y était pas. Je sillonnais les rayons en pensant à ce que je ferais avec Sinja cet après midi, quand mon attention fût attirée par un petit livre reliée d’or.

« Secrets de Malédictions »,

J’allais donc chercher Papoy et lui demander l’autorisation de l’emprunter. Il ne pouvait pas dire non… enfin je crois. Subitement je repensais aux signes sur le dos de Précieuz…

Je parvins à sa chambre mais n’osais pas entrer, il était en pleine discussion. Avec sœur Nouillasse ; dans sa chambre !

• Si j’abandonnais l’orphelinat, je devrais renoncer à Milo.

Je n’entendis rien d’autre. Candie avait parlée. Le reste ne m’importait que très peu et je ne m’attardais pas devant cette porte, c’aurait été indiscret.

Ainsi Candie prévoyait depuis longtemps de quitter le pensionnat. C’était mieux pour elle ; elle ne devrait pas supporter tout ça mais d’un autre côté je comprenais pourquoi elle y restait. Pour moi… je le savais… si elle quittait l’orphelinat peut être deviendrait elle amnésique, victime de ma malédiction. C’était à la fois gentil et trop généreux de sa part.

Elle n’allait pas sacrifier sa vie entière pour moi et ça j’étais bien décidé à le lui dire ; dès que j’en aurais l’occasion.

Vers la fin de la matinée, tout juste après le déjeuner je montais dans ma chambre récupérer la géode offerte par Sinja ainsi que mon cahier de croquis.

Il y a longtemps que je dessine mais j’ai pensé que c’était pas important de vous en parler ; mais cet après midi, j’étais bien décidé à dessiner Sinja. Immortaliser sa beauté à jamais dans la broussaille éclatante d’un soleil orangé.

Le temps de récupérer mon matos et j’étais parti. Avec tout ça j’avais complètement oublié Précieuz ! Bah, tant pis, elle attendrait et Candie aussi. Pour moi, rien d’autre ne devait compter que cet après midi. Le dernier que je passerais sans doute avec Sinja.

*

J’avais tout fait comme il fallait ou du moins c’est ce que je pensais et le dessin était magnifique. Finalement je consentis à lui donner. Je ne l’oublierais jamais de toute façon et puis c’était une sorte de cadeau de couple. Pourtant peut être que j’étais trop pensif, elle m’interrogea à plusieurs reprises.

• Ca ne va pas ?

Pour ne pas aller c’était le cas. Deux de mes amis ne me parlaient plus et ma tutrice prévoyait de m’abandonner. Je pense que j’avais mon lot de soucis pour en parler. Mais je ne le fis pas. Sinja non plus n’allait pas bien.

• Et toi, tu as des problèmes ? demandais je

Elle hésita à répondre ; cette hésitation acheva de m’alarmer. Elle était d’un naturel très bavard, ce que j’appréciais, vu que moi aussi j’étais très « parle beaucoup » !

• Je crois que je vais arrêter le cirque.

• Quoi ? Mais je pensais que c’est ce que tu aimais ?

• C’est vrai mais…

Elle soupira et je sentis qu’elle dû faire un effort immense pour ne pas craquer.

• Mon père est mort deux ans après mon départ… je n’en savais rien… Quand je suis retourné les voir, ma mère m’a racontée.

Je comprenais, elle devait se sentir coupable de ce qui lui était arrivé. Mais il ne fallait pas, elle n’y était pour rien. Tout comme sœur Nouillasse n’y était pour rien dans ma malédiction. Cette fois j’étais résolu à la laisser s’en aller.

• Regarde moi Sinja !

Elle sanglotait.

• Sinja… Regarde moi !

Je relevais son visage à ma hauteur et l’embrassais délicatement sur le front. Je l’attirais à moi et passai mes bras autour de ses épaules.

• Ce n’est pas ta faute ; il ne faut pas culpabiliser !

Ca m’allait bien de dire ça, moi qui ne voulait pas croire que je puisse ne pas être la seule chose existante au monde pour ma mère adoptif.

Elle se calma, s’essuya les yeux d’un revers de main et prît une profonde inspiration. J’espérais avoir réussi à la consoler ; avec un peu de Milo dans sa vie, elle ne pouvait que mieux vivre. Elle se tourna vers moi et m’offrît un immense sourire. J’adorais la voire sourire. « Je t’aime Sinja ; pour rien au monde je ne voudrais te voir souffrir ». Si seulement j’étais fichu de le lui dire en face. Elle se pencha vers mon oreille et me souffla.

• Je t’aime Milo !

Je basculai du rocher sur lequel nous étions assis et atterrît au milieu de l’herbe broussailleuse. Comment avait elle… je me dis que ce devait être une simple coïncidence. Mais pourtant… peut être qu’on s’aimait au point de deviner les sentiments de l’autre.

Peu importait, elle avait été honnête avec moi, j’allais lui rendre la pareille.

• Moi aussi je t’aime…dis-je tandis que ses beaux yeux verts vinrent me cacher le soleil.

Elle s’assît à califourchon sur mes hanches tandis que j’essayais de me relever. Apparemment, elle n’avait pas l’intention d’en rester là.

• Maintenant qu’on se l’ait dit, on peut se le prouver. Me murmura t’elle.

Comprenant immédiatement son invitation, j’approchai mon visage du sien pour la posséder d’abord par des baisers sur ses lèvres douces et voluptueuses. Elle accueillît mes caresses chaleureusement, cherchant elle aussi, un moyen de me prouver combien elle tenait à moi. Mais ce n’était pas nécessaire, la tension qui émanait de son corps suffisait à me prouver tout ce qui était nécessaire. Nous nous décollâmes un moment cherchant à reprendre notre souffle. J’en profitais pour lui suggérer de rentrer mais elle n’était pas de cet avis. Le soleil déclinait et pourtant, je ressentais le besoin de rester au près d’elle ; ne serait ce que ce soir…

• J’ai vu une oasis pas loin. Me dit elle

Je regardais au loin la maison de Papoy, sœur Nouillasse devait probablement m’y attendre. Tant pis, après tout elle voulait vivre sa vie et sa vie serait bientôt sans moi. Donc…

• Va pour l’oasis ! répondis je plus joyeux que jamais.

 

Quand je revins le lendemain tôt dans la matinée, j’aperçus Précieuz accoudée à son balcon. Je m’écartais de la porte et lui fît de grands signes de main. Soit elle m’ignora, ; soit elle ne me voyait pas. Elle fixait impassiblement le soleil qui se levait au loin dans la plaine. Je regardais moi aussi cet endroit ou j’avais vécu l’une des plus belles nuits de ma vie. Avec Sinja… j’avais laissé pas mal de mes soucis à cet endroit pour ne ramener que des bons souvenirs. Mais je devais bien le reconnaître. C’était fini…

Tard dans la nuit quand nous nous sommes réveillés, nous venions de réaliser ce qui était arriver. Après et seulement après deux étreintes, je venais de me rendre compte que Sinja et mi n’étions plus vierges…

Nous avions apprécier le moment, ; voulu retenter l’expérience mais chacun de nous savait bien que nous ne devions pas nous le permettre. Trop de choses nous séparaient et moi plus que tout je ne pouvais la retenir.

Sinja allait repartir dans la matinée et moi dans l’après midi. On s’est enlacé une dernière fois avant de se dire adieu et pour la dernière fois, j’ai pris ses lèvres…

Quand on s’est séparé sur le chemin du retour, j’ai compris que notre première fois avait été la dernière. Je la regardais disparaître dans l’aube tardive de la savane ; son corps ondulant, invisible comme les traits d’un fantôme. Son âme qui soufflerait à jamais un embrun d’amour en moi. Sinja…

Tu continueras de penser à moi ? me demanda t’elle

Toujours…

Au moment de monter dans l’avion, j’eus soudain un doute. A mon retour, les choses allaient changer. Je m’étais promis de percer le secret de la scarification de Précieuz mais aussi de rendre sa liberté à Candie ; je n’oubliais également pas le résultat des tests. C’était essentiellement ma rencontre avec Sinja qui m’avait amené à cette décision. Sinja…

Elle avait contribuée pour beaucoup à mon évolution et je ne lui en serais jamais assez reconnaissant. Pourtant je devais essayer de l’oublier pas entièrement ; juste me dire que nous deux c’était fini et que nous ne devions plus être que des amis…

• Milo ? Tu rêvasses ? lança Candie avec un sourire chaleureux.

Je lui souriais tout en me disant qu’elle n’avait pas la droit. Elle n’avait pas le droit de me traiter comme un enfant ; de ne pas me dire la vérité, qu’elle voulait vivre sa vie. J’étais assez grand pour comprendre. Je pouvais assumer… non elle n’avait pas le droit ; pas le droit de m’abandonner…

*

De retour à l’orphelinat, je n’ai pas dit un mot à Sœur Nouillasse. Je lui en voulais un peu ; plus que tout je m’en voulais d’être aussi gamin. Pour me changer les idées je me plongeais dans un dictionnaire latin avec les mots recopiés et trouvés sur le dos de Précieuz.

Il fallait vraiment que j’essayes d’arranger les choses avec elle. Sa présence tout comme celle particulière de Gerk me rassurait quant à mon existence sur Terre mais plus que tout, j’aimais avoir des amis qui me ressemblaient ou juste… des amis tout court.

Je laissais brutalement tombé le livre par terre. Comment… ? pourquoi ? Et moi qui avait agit si mal avec elle… Bon sang je me déteste.

Je ne perdît pas de temps et me lançai chez Patrick ; il savait c’était certain et Précieuz également. Pourquoi ne m’avait elle rien dit ?

J’arrivais chez Papoy, l’esprit embrumé par toutes mes découvertes. Il arrosait des fleurs qui n’avaient plus rien à espérer de la vie.

• Pourquoi vous ne faîtes rien ? hurlais-je

Il me considéra intrigué par ce que je venais de dire.

• Vous saviez pour Précieuz, pourquoi vous n’avez rien fait ?

Il prît un air désolé. Je venais d’apprendre la vérité, j’étais fou de rage après lui mais plus encore contre moi ; mon attitude inexcusable. Ma bêtise affligeante.

• Milo tu n’es en rien responsable. On ne peut rien faire, je ne connais pas le moyen de l’aider.

Ces paroles ne m’apaisèrent pas. Il n’ y avait aucun doute, e monde était bel et bien injuste.

• Tu ne dois pas te sentir coupable. Continua t’il

Cette fois j’en avais marre. J’étais prêt à hurler, frapper, tuer si il le fallait mais ça ne pouvait pas arriver.

• Ca vous va bien dans le rôle du pseudo psychiatre « qui répand le bien autour de lui ». dis je plus furieux que jamais.

Mais cette fois ci, je ne parlais plus de mon amie ; je parlais de moi. Du moi habitué à vivre auprès de Candie. Ma tendre Candie que j’aimais et qui m’aimais. Je n’avais pas beaucoup d’amour dans ma vie ; je venais d’en perdre une source. Je n’allais pas en perdre une autre.

• Milo, tu veux qu’on en parle ? demanda t’il

Mais je n’avais pas envie de parler. Non, moi tout ce que je voulais c’était vivre une vie normale ou du moins reprendre celle que j’avais avant. Sans vous, sans Sinja, sans Précieuz… Sur le moment, je ne souhaitais qu’une chose qu’il m’oublie ; qu’il oublie ma sœur Nouillasse. Qu’il disparaisse…

Mais ça je ne pouvais pas le dire. J’ai donc décidé de laisser là cet individu et d’aller à l’encontre du problème.

Précieuz était avachi dans le jardin sur une chaise longue, un livre en main. Comment pouvait elle savourer un roman alors qu’elle…

Quand elle m’aperçut devant l’entrée, elle se redressa sur sa chaise et me fît entrer.

• Milo ?!

• Je voulais te parler. Premièrement, sache que je suis désolé de ce qui s’est passé.

• C’est bon c’est oublié.

• Ensuite, je voudrais que tu saches que je suis ton ami et que tu pourras toujours compter sur moi.

• Euh… oui, c’est gentil… Milo qu’est ce qui t’arrive ? sembla t’elle s’inquiéter.

J’inspirais et m’apprêtais à lui dévoiler la vérité que j’avais découverte. Mais elle me coupa la parole en m’apposant un doigt contre les lèvres pour m’intimer de me taire.

• Tu sais que mon anniversaire c’est dans une semaine ? Je veux un truc bien. Dit elle coquette

• Ouais ! Des fleurs ou une pierre tombale ! dis je tristement.

• Oui, c’est très beau ça…

Elle s’assît et me fît faire de même à ses côtés. Précieuz savait ; elle savait que je savais et en sachant cela elle redoutait que moi qui sachasse je fusse prît d’une envie de l’aider.

• Je vais mourir Milo, tu ne peux pas m’aider…

• Précieuz, tu ne vas pas mourir… Tu vas exploser !

Je n’étais pas fier de ce que je disais mais c’était vrai. « Le jour de son dix septième anniversaire, le porteur de la marque maudite implosera, consumée par le feu et renvoyé au néant. »

C’est ce que disait sa scarification… Maudites malédictions…

 

8) Une souris verte…

 

Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à cette dame. Cette dame me dit : Trouvez moi des plantes ; trouvez moi des fruits ; je vous délivrerais de votre mal.

Je me réveillais en sursaut tandis que cette étrange comptine continuait de résonner dans ma tête. Un goût salé parcourait mes lèvres en ayant creusé des sillons liquides sur mes joues. J’avais pleuré. Pleuré en repensant à tout ce qui était arrivé. Je n voulais pas croire que dans cinq jours ma Précieuz ne serait plus et pis encore je redoutais de la voir brûler vive spontanément devant moi.

 

Je me relevais et sautai du lit en repensant à ce que je dirais à Précieuz aujourd'hui. Nous avions prévu de passer la journée ensemble juste pour me racheter de ce que je lui avais fait subir. Tandis que l'eau coulait sur mon corps, ma main savonneuse s'arrêta sur mon épaule. Cette épaule que Sinja avait embrassée après que je lui ai tendrement fait l'amour. Ces doigts délicats me revinrent en tête et ces merveilleux moments que nous avions passés ; j'essayais de l'oublier sous le jet glacé de la douche.

La douce voix de Candie m'a faite revenir à la réalité. Avec elle aussi, je devais régler mes comptes

Après m'être habillé très rapidement... quoi? Comment ça vous voulez que je vous décrive mes vêtements? ça n'a aucun intérêt. Bon si vous y tenez j'ai un débardeur noir et un jean avec une chaînette. J'aime bien ce genre de vêtements.

Bref je vous disais donc que je sortis de ma chambre sans passer par la cuisine ni par le salon pour être sûr de ne pas croiser soeur Nouillasse. J'eus beaucoup de chance de la voir m'attendre devant la porte.

- J'aimerais bien qu'on discute jeune homme! me dit elle

- Moi je n'ai pas envie de discuter. répondis je

Elle soupira et posa sur moi un de ses regards inquisiteurs. Ceux que je lui reprochais de m'adresser dans ses élans d'hypocrisie. J'avais dix sept ans pas cinq; je pouvais comprendre que tu avais une vie à vivre.

- Je veux bien qu'on parle amis c'est moi qui commence. premièrement je me suis rendu compte que je n'étais pas la seule chose importante pour toi; deuxièmement j'ai remarqué que tu ne me considérais pas encore comme un adulte ou même un jeune adulte et troisièmement si tu veux régler mon problème d'impolitesse nous irons voir Patrick, je suis sûre que ça te fera plaisir.

- Milo... soupira t'elle à nouveau

- Non pas de "Milo!". Tu veux qu'on discute, je suis tout ouïe.

- Je ne voulais pas te parler de ma relation avec Patrick parce que ça ne te regarde pas.

- J'ai droit à une vie privée; autant que je sache tu ne me dis pas tout toi non plus.

Et ding! Un point pour la religieuse, il fallait que je riposte. je n'étais pas habitué à me faire rétamer au niveau des réparties.

- Bien sûr et dans la chambre de Patrick parler de moi ne me concerne pas?

- Ah... soupira t'elle Milo... Je ne suis pas sûr que tu ais bien compris l'ampleur de cette décision.

Mais je la comprenais très bien, je ne t'en voulais pas; je m'en voulais à moi. A moi de ne pas pouvoir admette que je devais pouvoir me passer de toi. Mais j'étais furieux parce que je t'aimais; plus que tout tu étais ma mère de remplacement et que cet empoté de psy essayait de te voler.

Si tu quittes l'orphelinat religieux; tu risques de t'exposer à ma malédiction. J'ai préféré quitter la pièce, j'étais pressé et la situation m'inconfortait.

Quand je suis arrivé chez Précieuz, elle n'était pas encore réveillée. Son majordome m'invita à entrer. Il achevait de se déshabiller et me salua avant de s'en aller. Voila que les domestiques prenaient des congés. Je n'ai d'abord pas compris puis ensuite, elle est descendu dans le salon probablement prévenu par son employé.

Elle somnolait encore en petite tenue une simple culotte et un débardeur très fin lui couvrait le corps. Je trouvais cette tenue parfaitement inadaptée pour un matin du mois de Novembre généralement connue pour sa période hivernale.

- Bonjour! dis je simplement

- Salut! Désolé, je... je dors mal ces temps ci.

- Tu n'as pas froid? demandais je

Elle baissa légèrement la tête et avança vers le comptoir ou était présenté son petit déjeuner. des oeufs brouillés accompagnés de tranches de jambons saupoudré de caviar. Il ne manquait plus qu'une cuillère en or pour compléter le tout. Un bol de céréales aurait amplement suffit.

- Ah! J'allais oublier ma cuillère en argent.

Pffff!

*

Il devait être à peu près midi quand nous nous sommes arrêtés au centre commercial pour déjeuner. Avant cela nous avions passé la matinée à faire les boutiques. Noël approchait et Précieuz voulait à tout prix offrir un dernier truc à ses parents avant de "disparaître".

Discrètement, j'ai glissé durant la conversation un lien avec ce dont nous ne voulions pas parler.

- Tes parents sont au courant?

- Qu'est ce que tu en penses? Un chat empaillé ce serait pas mal...

Je regardais brusquement le lieu ou nous nous trouvions; un taxidermiste n'était sans doute pas le meilleur endroit pour trouver un cadeau à offrir à ses parents.

- Tant pis, j'le prends pour moi! déclara t'elle

Elle se dirigea vers le,comptoir pendant que j'observais les pauvres animaux en cage qui attendaient inéluctablement que le sort qui leur soit réservé soit mis en action.

- Non ils ne savent pas... dit elle simplement

J'allais lui dire quelque chose quand j'eus soudain une légère migraine. une sorte de grisonnement dans ma tête; j'ai alors pensé que quelque chose essayait de me parvenir. Vous savez comme dans ces fameux éclairs de lucidité.

Je regardais devant moi et vis avec stupéfaction une souris verte prisonnière de quelques barres de métal.

- Toi...

- Quoi? me demanda Précieuz en croyant que je lui avais parlé

- Cette souris... j'en ai rêvé.

- Ok!

- Nan c'est vrai... attends Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à cette dame. Cette dame me dit : Trouvez moi des plantes ; trouvez moi des fruits ; je vous délivrerais de votre mal. chantonnais-je

- Et alors, c'est une vieille comptine.

- La fin est plus surprenante... je ne suis pas sûre que ce soit une souris normale.

 

Précieuz poussa un soupir agacé. Je me remis à chantonner et cette fois, le rongeur s'agita dans sa cage grattât furieusement la paroi.

Je fus plus que surpris par cette agitation soudaine, ce ne pouvait être anodin ou une simple coïncidence. Je passais mon doigt à travers un barreau et lui caressai la tête calmement. Elle se calma et se gratta le museau avec ses petites pattes.

- Alors mademoiselle, ce sera tout? demanda le vendeur

- Je vais aussi prendre cette souris... déclara t'elle

Je levai les yeux intrigués vers elle. Elle me rendît un sourire et me tendît la cage quand le vendeur eût fini de vanter les propriétés épidermiques naturelles de l'animal.

- On va dire que c'est mon cadeau en avance. dit elle en m'embrassant sur la joue

C'est donc une fois parvenue au restaurant du magasin que tout a commencé à partir de travers. Premièrement, cette mignonne petite vermine s'est jetée sur la viande que je lui tendais ensuite elle en a profité pour sortir et se promener sur tout mon corps avant de retourner dans sa cage.

- Sacré bestiole. Cette fichue souris a vraiment la santé. se plagnît Précieuz

- Ca va, je sais que tu l'adores.

Nous avions donc repris le chemin de la maison de mon amie. Elle marchait la tête un peu basse et ne disait pas grand chose. Pour une balade entre amis c'était plutôt agréable jusqu'a ce que ma souris que je n'avais pas encore baptisé s'échappe. Elle se mît à courir sur l'herbe puis me fixa longuement avant de me narguer en échappant à mes multiples tentatives d'attrapage.

Curieusement ma comptine me revînt en tête:Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à ce monsieur.

Puis elle s'éclipsa et prît le chemin de la forêt.

- Bah laisse la s'en aller. Dis toi que tu lui as rendu sa liberté.

- Pas question, c'est un cadeau et je veux le récupérer.

Elle parût un instant bouleversé par cette déclaration. Puis se ressaisit et me pointa du doigt.

- Toi tu es vraiment un cas! dit elle

Après ça nous nous sommes embusqués dans la forêt à la suite de ce rongeur particulier. Nous finîmes par arriver à la lisière du bois et pile devant nous se dressait une cabane joliment décorée dans le style de rusticité.

Ma souris entra dans cette maison. J'étais tout à fait stupéfié par ce qui se passait ce qui me rappelait mes rêves. Ceux qui accompagnaient ma comptine t qui me montrait ces images. Avec un peu (beaucoup) de chance, cette opportunité était celle d'un retour possible à une vie normale tant pour moi que pour Précieuz.

- Ne restez pas dehors voyons! susurra une voix dans notre dos

Précieuz et moi criâmes avant de nous rendre compte que celle qui venait de nous dire cela n'avait rien d'effrayant.

Il s'agissait d'une plantureuse blonde aux vêtements assez particuliers. Elle n'avait qu'un pagne en écorce d'arbres et qui pourtant s'adaptait aux courbes de son corps. D'autre part, sa poitrine était couverte d'un bustier en feuilles d'if.

- Je ne voulais pas vous faire peur... dit elle

Je n'avais pas encore remarqué qu'elle gardait ses yeux fermés.

- Je suis aveugle hélas... mais je sais qui vous êtes. Souhaitez vous entrer?

- Pas question, je rentre chez moi. déclara Précieuz

En ce qui me concernait, vu que je n'avais pas de chez moi, je ne voyais donc aucune objection à rester en compagnie de cette étrange femme.

- Tu préfères imploser? lâcha t'elle

Précieuz fît volte face et la regarda avec rage.

- Comment savez vous cela?

- Je te prie d'entrer.

Elle avait pris place au centre de la pièce et nous avait cordialement invitée à nous asseoir. Puis elle s'était assise en tailleur et avait allumée un feu.

- Parlez moi donc de vos maux.

- Je suis Milo et voici mon ami Précieuz. Qui êtes vous?

- Quand les dieux ont crées Pandore, ils ont également donné naissance à deux femmes.

- Perséphone qui devînt la femme du dieu des enfers et Calysto qui était la cousine de Pandore. Je suis cette Calysto. Croyez le ou non, mais j'ai vécu au delà du temps et ce pour secourir les âmes égarées et perdue dans le tourbillon infernale de la folie de Mérysée.

- Que pouvez vous faire pour nous? demandais je en engloutissant le flot d'informations qu'elle me donnait.

- Je vois que tu connais tes priorités, j'ai le pouvoir jeune Milo de détruire ta malédiction et celle de son amie.

Précieuz soupira longuement, je compris qu'elle ne croyait pas beaucoup à ce que disait cette étrange femme. En effet c'était difficile de croire qu'il s'agissait d'un esprit antique capable de nous aider. D'autre part, qu'est ce qu'elle aurait pu être d'autre? Et pourquoi se consacrer à nous.?

- J'ai toujours été sensible aux âmes égarées. Et puis je dois dire que je trouve toujours le moyen de remercier ceux qui se livrent à des élans de générosité.

En disant cela, elle avait dardé son regard sur Précieuz. Au même moment, la petite souris verte grimpa sur elle et vînt se nicher dans les longs cheveux blonds de l'esprit.

Elle devait faire allusion au geste de mon amie. tant mieux si cela nous valait de guérir.

- Maintenant voulez vous me faire confiance? demanda t'elle

Je regardais Précieuz, durant un instant, une étincelle d'espoir avait brillé dans ses yeux. tout bêtement, nos malheurs allaient s'estomper ici simplement et sans épreuves intangibles à traverser.

J'avais juste oublié,que mes parents étaient à portée de main. avec un peu de chance, j'allais pouvoir retourner vivre avec eux et oublier Candie, Sinja et tout ce qui me rendait malheureux.

- Milo; tu as entendu? me demanda Précieuz

- Pardon?

- J'ai besoin d'une pierre pour accomplir ce rituel.

- Quand aura t'il lieu?

- D'ici cinq jours...

Précieuz faillit suffoquer, quant à moi je tentais de réfléchir. J'espérais que tout se passerait bien et soudain, un doute m'a tapé au coeur.

- Quel genre de pierre?

- Une améthyste…

- Une souris verte qui trottait dans l'herbe...

le titre m’intriguait mais je n’avais pas le cœur à lire plutôt à aimer.
Par Lyam - Publié dans : Dix minutes pour aimer (fini)
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Vendredi 11 juillet 5 11 /07 /Juil 03:08

9) Final

Précieuz avait faillit s'étrangler et quand je dis ça c'est par rapport aux nombres d'avatars qu'elle aurait pû sortir à cette sorcière.

Je dis ça parce que tout ce qu'elle m'avait inspirée s'effaçait face à ses révélations. Précieuz n'en revenait pas, on allait pouvoir être soigné ou du moins nous le pensions. Mais de là à attendre le jour de sa mort et moi qui devait me débarrasser du morceau de pierre seul cadeau qui me restait de Sinja. Excepté sa virginité; plutôt celle que nous avions échangé. Assis sur le lit de ma chambre, je tenais la pierre entre mes mains. C’était un peu comme de me séparer de mon passé ou tout au moins d’une partie… Me revenaient alors les multiples caresses qui avaient assaillies mon corps de sensations. Je sortis de ma rêverie quand me parvînt du salon l'appel de Candie. Tout était tassé entre nous mais pourtant quelques zones houleuses restaient à aborder. je ne voulais surtout pas lui dire la rencontre que nous avions faîte Précieuz et moi il y de cela près de deux jours.

J'arrivais au salon ou Patrick discutait dans la cuisine avec Candie. je me souvins que j'avais une séance avec lui aujourd'hui. Je n'y étais pas allé; pas depuis que je lui avais dit ses quatre vérités. je ne voulais pas l'affronter, il avait été et était toujours un ami. Rien que de le voir je voulais lui confier tout mes petits problèmes.

- Je peux vous parler? demandais-je à Patrick

- Je tenais à ce que nous parlions.

Au son de sa voix, j'en déduisis qu'il ne m'en voulait pas beaucoup ou pas du tout. Candie n'a pas insisté et nous a laissé dans le bureau de la mère supérieure.

- Des choses à me dire? demanda t'il rapidement

Ou plutôt à demander.

- Est-ce que vous connaissez une certaine Calysto?

Il me considéra d'un oeil interrogateur et dû faire le lien avec le livre que je lui avais emprunté. Il y était fait mention de Calysto comme étant la cousine de Mérysée et comme étant une femme pourvues de dons curateurs.

C'est ce que Papoy m'expliqua et à ce moment j'eus la certitude que la femme dans les bois ne nous avaient pas mentis. restait à savoir si je pouvais faire le sacrifice de ma pierre pour sauver nos vies ou du moins celle de Précieuz. Cet objet était un gage d'amour, je ne voulais pas m'en séparer.

- Comment évolue ta relation avec Sinja?

- On a rompus! déclarais-je sèchement

- Tu désires en parler? demanda t'il sincèrement touché

- Je pense que nous nous sommes tout dit! Mais je voulais vous parler de Précieuz et de mon attitude de la dernière fois.

- Je ne t'en veux pas Milo! ta réaction était tout à fait compréhensible Et la colère est un sentiment humain particulièrement propice au développement de l'homme. L'extérioriser était fondamental dans ton évolution psychologique.

- Vous ne voulez pas arrêter de jouer au psy. J'aimerais parler à un ami... dis je

Je n'en revenais pas d'avoir fait cette déclaration à voix haute.

Plus tard, je me rendis compte que Papoy saurait veiller sur Candie; elle n'avait pas besoin de moi et moi je voulais lui rendre sa liberté. Définitivement.

- Vous croyez qu'en quittant l'orphelinat, Soeur Nouillasse m'oubliera? demandais je.

- Non! Théoriquement, ce n'est pas possible que quelqu'un comme Candie puisse t'oublier.

A cet instant, j'aurais aimé tout lui dire mais non; je préférais ne pas faire ça.

Le téléphone sonna et deux minutes plus tard, Candie vînt me prévenir. mes résultats étaient arrivés; j'allais savoir qui sont mes parents...

*

Patrick m'avait conduit à l'hôpital j'étais touché du compliment et ça me soulageait qu'il soit là en gros il devenait mon beau père de substitution. J'entrais dans le bâtiment et en ressortait dix minutes plus tard.

- Déposez moi chez Précieuz! lui demandais-je

Il s'exécuta; l'enveloppe tremblait dans mes mains, à moins que ce ne fût moi et dans ce cas c'aurait été plus logique.

Je ne voulais pas parler avec Papoy, il m'aurait sans doute prodigué un bassinage assommant de pensées psy et ça je ne voulais pas; surtout pas en ce moment.

Quand j'arrivais chez Précieuz, je la trouvai allongée sur sa chaise longue dans son jardin en petite tenue.

- Mais tu es folle! hurlais- je presque

Elle se releva et me regarda bizarrement. Je remarquais qu'elle était très pâle, ce devait être sa malédiction qui approchait et qui entamait sa santé.

- Calme toi et touche moi le front! m'ordonna t'elle

Je m'exécutai et constatai qu'elle était brûlante. elle me brandit son thermomètre sous le nez, je lus le chiffre. 43°3.

Je comprenais, elle devait étouffer la pauvre et même l'hiver menaçant de Novembre n'était pas suffisant pour l'apaiser.

- C'est Patrick? Ou est ce qu'il va?

- Retrouver Candie!

Je lui agitais mon enveloppe devant les yeux. Je ne comprenais pas pourquoi j'étais venu la voir elle. J'aurais sans doute préférer parler avec Sinja mais vu les circonstances Précieuz était la plus proche de moi dans la mesure ou Gerk avec qui je m'entendais passablement était parti retrouver ses parents.

- Ce sont mes résultats...

Elle parut tout d'un coup s'assombrir; je lui avais parlé il y a à peine deux jours du test que j'avais fait. Elle me caressa les jointures et des doigts et à cet instant, je me sentis plus proche d'elle. Puis dans un élan soudain, elle attrapa les résultats et s'enfuit vers la maison.

Je lui courais après suffoqué par son geste de folie. Allons bon, le cerveau commençait à griller... Quand je parvins dans la cuisine,elle redescendait de l'étage mine de rien.

- Ou est mon enveloppe? demandais-je non enclin à ce genre de plaisanteries.

Surtout pas en ce moment.

- Je te la donnerais quand tu seras prêt? Pas question de discuter, tu me connais!

Sa mine décidée me dissuadais de réitérer ma demande. Après tout c'était peut être mieux comme ça. je n'en avais pas encore besoin et tant mieux si je pouvais retarder l'inéluctable.

Je suis rentré assez tard et Candie m'a fait un léger sermon. Oh bien sûr ce qui l'inquiétait davantage fusse ma réaction face à la découverte de la vérité, or je ne la connaissais pas la vérité. J'avais passé l'après midi avec Précieuz, on avait déliré, discuté entre cinéphile et entre bibliophile. Tout ça juste pour éviter de penser à ce qui se passerait après demain...

Je n'avais plus le choix,je m'étais rendu compte qu'elle devait vivre. Et j'allais pouvoir l'aider; il le fallait et j'en avais le pouvoir.

- Milo? dit Candie en m'attrapant par le bras

Elle m'attira contre elle et me serra chaleureusement. Je fûs touché par tout cet amour qu'elle pouvait me donner, qu'elle voulait me donner.

- Chuis désolé... fût tout ce que je pûs dire en cet instant

Mais je comprîs par la suite que les mots 'avaient pas leurs places. Seul comptait notre amour réciproque.

- J'ai peur... avouais-je

Je ne pouvais pas lui dire pourquoi ni même qui était concerné par cette déclaration néanmoins, j'étais décidé à tout déballer maintenant.

- Je pense que tu devrais quitter les religieuses. J'ai dix sept ans, je pourrais me passer de toi et puis ça ne nous empêchera pas de rester en contact.

Elle me caressa les cheveux et me serra un peu plus fort.

- L'amour c'est quelque chose de puissant Milo, pu importe les malédictions tu dois savoir que je t'aimerais toujours. me dit elle

J'étouffais un sanglot, je n'étais décidément pas douer pour parler de mes sentiments.

*

Le lendemain, je 'ai rien compris à ce qui est arrivé. Précieuz m'a carrément bondi dessus. Je dormais toujours quand j'ai senti quelqu'un m'écraser. J'ouvrais mes yeux et vît ses fines mèches vertes me tomber sur les joues.

- Mais qu'est ce que tu fais? m'insurgeais-je

- Prépare toi, on y va. Je sais...

Je réfléchis un instant puis réalisais ce qu'elle voulait dire. Elle n'avait tout de même pas oser ouvrir mon courrier sans rien me dire?

Après tout c'était bien mieux si c'est elle qui savait. J'allais me préparer la laissant descendre dans le salon.

Elle semblait aller un peu mieux, mais je ne devais pas m'y tromper. Demain à je ne sais trop quelle heure, probablement celle de sa venue au monde, Précieuz allait être vaporisée en une explosion de chair et de sang.

Je parvins au salon ou elle était occupée à regarder des vieilles photos de moi bébé. Candie avait jugé nécessaire d'immortaliser ma beauté chérubinique et la voici qui contemplait ces vestiges du passé.

- Tu m'en veux? demanda t'elle^

- J'attends de voir... repondis-je

Une demi heure plus tard, nous parvînmes à l'endroit ou j'avais le plus de chance de trouver Selena et Arthur EastWick. Il faisait froid et l'entrée était fermée par une lourde grille en métal. Plusieurs nuages sombres et menaçants s'étalaient au dessus de l'habitation. je lus en grosses lettres gothiques sur la grille "Cimetière".

- C'est une blague j'espère? Parce que si c’en est une elle est de très mauvais goût.

Et dans ce domaine j’étais un expert.

*

Je n'en revenais pas... Non! ce ne pouvait pas être vrai. Précieuz baissa la tête, cela acheva mon anxiété.

Elle sortît la feuille de sa poche et me la tendît. J'y lus les résultats et à côté du statut social de mes géniteurs s'affichait la mention: Décédé(e)

A l'intérieur, l'ambiance n'était guère plus réjouissante. Les pierres tombales disposés côte à côte illustraient dans mon esprit des figures atroces torturés de douleur. Un tombe plus petite imposait au sol une allure moins glauque, je me penchais vers elle, mes mains jusqu'alors dans mes poches me servirent à effacer la mousse du gravat.

A notre fils disparu...

Et j'y lus une date, la date de naissance qu'on m'avait attribué sur les résultats. mes parents étaient morts dans un accident de voiture et moi j'avais disparu longtemps avant eux ou du moins c'est ce qu'ils pensaient. Ils savaient donc que j'existais... moi qui avait passé autant de temps à les détester. Toute cette énergie perdue en vain contre des personnes qui maintenant appartenaient au monde des défunts tandis que leur fils profitait des bienfaits de la vie

Je me relevais essayant d'un revers du pouce l'unique larme qui avait perlé de mes yeux. Je tournais la tête vers Précieuz qui n'avait pas cessé de me regarder. Elle aussi paraissait bouleversé par ce à quoi j'assistais. Elle aurait pu essayer mais elle n'aurait pas pû se mettre à ma place.

- Je suis désolé Milo... je me suis dis que quand tu l'aurais sû tu aurais été soulagé. tant parce que tu détestais tes parents que tu aurais eu la possibilité de vivre avec Candie et Patrick.

Je ne réagis pas immédiatement, elle avait... mais comment... même si cela partait d'une bonne intention, je n'arrivais pas à encaisser. et puis qu'est ce que c'était que cette histoire entre Patrick et Candie.

Je sentis son corps s'appuyer contre le mien. elle posa sa tête sur mon épaule droite et se mît à les caresser.

- Je suis vraiment désolé... ajouta t'elle

- Je ne t'en veux pas Précieuz.

La suite avait été très confuse. Je m'étais retourné et je l'avais saisi par les hanches. Nos yeux ses fixaient incessamment tentant de comprendre ce qui m'apparaissait presque évident. pourquoi était elle si belle dans la vulnérabilité?

Je lui souris et la serrai contre moi, je ne devais pas brûler les étapes ni même brusquer notre amitié florissante.

*

Le fameux jour était arrivé. Aujourd'hui nous allions être débarrassé de nos maux. oh je vous assure il n'y aura aucune complications et tout se passera bien. Mais au niveau sentimental, il fallait corriger certaines choses.

J'attrapais la pierre de Sinja et l'embrassais une dernière fois avant de lui dire adieu. Sans le savoir, mon premier amour allait me délivrer.

Je quittais Candie en lui promettant de très vite revenir ou en tout cas pas trop tard. Puis je fonçais chez Précieuz, la veille au soir elle m'avait appelé pour me donner de ses nouvelles et m'informer de son état de santé.

Ce matin je l'ai trouvé très fatigué. Elle flambait littéralement et sa peau était hâlé à un point qu'elle aurait pu poser pour un magazine de charmes exotiques.

- Tu pourrais dire bonjour! me fît elle remarquer

- Bonsoir! plaisantais-je

Je lui laissais le temps de s'habiller et descendais dans la cuisine me servir un verre d'eau. Précieuz m'y rejoint et je dus constater que chaque mouvement lui coûtait une grimace.

- Tu penses que tu sauras marcher là bas? m'inquiétais-je

- Mais oui, j'ai qu'à sautiller et tout ira bien dans le meilleur des mondes.

.Je fîs mine de réfléchir. Comment trouver un moyen efficace de transporter Précieuz là bas sans faire appel à Patrick?

- Tu sais conduire? demanda t'elle pendant que j'abaissais le frein à main de la décapotable.

- Non mais c'est en forgeant qu'on devient forgeron.

- Ah oui... et c'est en faisant le fou que l'on trouve une place dans un cimetière. répondît elle au quart de tour.

La voiture démarra et je fîs une embardée avant de saisir le truc. Puis je crois que ça c'est plutôt bien passé. J'étais trop occupé à regarder la route et le compteur s'élever à quatre vingt kilomètres. C'était décidé, il fallait qu'après ça je prenne des cours de conduites.

Nous finîmes par arriver dans la forêt un peu plus loin de l'emplacement de Calysto. Je dégageais Précieuz des sièges et la prît dans mes bras. elle était vraiment brûlante.

J'allais la transporter jusqu'a la hutte; enfin il fallait éviter la horde d'écureuils hystériques que j'avais failli écraser. Sans compter les herbes proliférantes qui nous encombraient, je parvins quand même à la cabane ou la gardienne nous attendait sur le seuil de la porte. Au dehors, une sorte de rituel était en marche et je sentais des brûlures plus intenses dans mes mains. Précieuz approchait sans doute de l'heure de sa malédiction.

- Pose là sur la table, nous commencerons par elle si ça ne te déranges pas.

Je m'exécutai, prêt à tout les sacrifices pur qu'elle puisse aller mieux. Je tendis le bijou à Calysto qui le brisa d'une simple pichenette alors que la pierraille était d'une consistance extra solide. Il s'en écoula une sorte de goudron mauve foncé qui se répandît le long du corps de Précieuz atténuant sa douleur effaçant les marques de brûlures qu avaient commencé² à apparaître sur son corps.

J'étais tout bonnement fasciné par cette pratique qui semblait fonctionner. Soudain, elle se leva comme poussée par une force invisible, dans son dos une forte lueure brillait de l'endroit ou était sa scarification.

Elle poussa un grognement et une série de gémissements avant de s'effondrer tandis qu'un châle noire disparaissait de son corps.

Elle respirait difficilement haletante et épuisée. Mais il valait mieux ça qu'être brûlée vive. Calysta m'invita également à prendre place sur l'autel après s'être assuré que Précieuz allait bien et qu'elle était confortablement vautrée sur un lit de feuilles.

Au début, ce fût une sève glacé qui me coula sur le cou puis je sentis une pression immense sur mon cou comme si la mixture extraite de ma pierre d'amour tentait de m'étouffer. Mon corps agité par des spasmes violents se redressa tandis qu'une main faîte de liqueur minérale extraya hors de moi le fioul de ma malédiction.

Je m'effondrais sur les feuilles avant de perdre connaissance.

Quand nous revînmes à nous, nous étions perdus au milieu de la forêt. la cabane et tout ce qui donnait à penser de l'existence de Calysto avait disparu. J'observais Précieuz qui allait on ne peut mieux. quant à moi je me sentais tout autre, pas vraiment différent mais surtout libéré.

- Ca a marché? demanda Précieuz

- Oui sinon, tu ne serais plus dans cet état.

Elle continua de me fixer après avoir reçu sa réponse.

- Cette pierre... c'était un cadeau de Sinja?

J’approuvais ; mais c'était passé tout ça. J'avais l'avenir devant moi et il s'annonçait plus radieux que jamais.

Je tournais la tête en entendant un bruit dans les fourrées. Fausse alerte, ce n'était qu'un de ces écureuils hystériques.

- Hé Milo...

Je la regardais prêt à répondre quand je sentis le contact chaleureux de ses lèvres contre les miennes.

Cette fois ça n'avait pas été un accident et j'aurais juré qu'elle n'attendait qu"une occasion propice à cet évènement...

- Joyeux anniversaire ! lui murmurais-je

Au final je ne m'en sortais pas trop mal...

Par Lyam - Publié dans : Dix minutes pour aimer (fini)
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  • : 08/07/2008

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