Des choses à dire...

Avertissement:
Ce blog contient des textes à caractère sexuelles.


Homphobes, racistes
et tout emmerdeurs à venir je ne vous retiens pas!!

Bon vent!

 
Vendredi 18 juillet 5 18 /07 /Juil 18:04

* *

Naémie soupira longuement avant d’entrer dans l’avion. Son vol avait une heure d’avance, avec un peu de chance, elle serait chez elle avant demain matin. Elle prit place dans son siège en première classe en se demandant encore une fois ce qui avait bien pût se passer.

Dès leur retour d’Angleterre, elle avait consultée sa messagerie. Elle avait reçu sept messages de sa mère. Son père était mourrant…

Elle en avait parlé à Tristan et il avait compati mais elle ne s’attendait pas à le voir agir d’une autre façon que par sa philosophie du « tu es sur Terre pour mourir un jour ». Il ne voulait pas comprendre qu’il y avait autre chose sur cette planète que la mort, tout n’était pas que morbide. Il ne l’accompagnerais pas, elle en était certaine. Il avait des choses plus importantes à faire et sa vie à elle n’en faisait pas partie. Elle sentit une légère douleur à la main, sans le vouloir, elle avait brisé la coupe de champagne entre ses mains.

Allons bon, ça commençait bien !

 

Il devait être à peu près une heure du matin quand l’avion arriva en Irlande. Dans la mêlée, Naémie reconnut tout de suite Humphrey, leur majordome. Humphrey était dans la famille depuis près de douze ans. C’est lui qui avait en quelque sorte servi de nourrice à la jeune fille lorsqu’elle avait à peine sept ans. Elle se dirigea vers lui, lissant sa longue et fine robe bleu balzac. Elle tritura sa mèche un instant avant de se décider à avancer. Cela ferait bientôt trois mois qu’elle n’avait pas vu ses parents en décidant de se lancer à la suite de Tristan. La simple pensée de son nom lui martela le cœur… Pourquoi était il si froid ?

Elle se dirigea vers la limousine en compagnie du majordome. « Il n’a pas changé ! » pensa t’elle en apercevant cette patte de lapin porte bonheur qu’il gardait autour du cou. Comme beaucoup d’irlandais, Humphrey croyait beaucoup en la chance, aux farfadets et aux lutins sauteurs chaussetophages* (mangeurs de chaussettes).

Sauterelle ! lança t’il en l’embrassant

Naémie sourit en entendant ce surnom. Il était dû au jour ou elle était tombée dans un tonneau de jus de mûres. Elle en était ressortit toute dégoulinante de vert. C’est à partir de ce jour qu’on l’avait surnommée sauterelle !

Le plus touchant pour elle dans cette histoire était que c’était Tristan qui lui avait donné ce pseudo. Au temps ou il vivait toujours comme un garçon normal…

Elle monta dans la voiture noire portant son regard vers le Boeing qui était garé sur la piste d’atterrissage en espérant voir sortir Tristan, quelle idée stupide. Elle fit monter la vitre et s’allongea sur le canapé de la limousine.

Le cuir était doux et chaleureux, tout le contraire de Tristan…

 

Micka regarda dehors, il pleuvait toujours. Elle bâilla bruyamment avant de se rendre compte que Tristan dormait toujours. Ou bien faisait il semblant de dormir ? Elle s’approcha du lit et l’embrassa sur le front. Non ! Il dormait bien.

Etait ce dû à tous ces évènements ou bien au départ de Naémie ? Ils s’étaient quittés sur un malentendu, c’est du moins ce qu’elle avait compris. Apparemment le père de Naémie un quinquagénaire était souffrant et elle devait rentrer de toute urgence. Elle avait sans doute espéré que son ami l’accompagnerait mais ce ne fût pas le cas. Tristan avait préféré rester ici à Londres.

Elle commençait à le cerner, un peu étrange sur les bords mais elle l’aimait et c’est ce qui comptait. Bien sûr, Naémie était la avant elle mais c’est justement tout ce qui fait la beauté de l’amour. La longue souffrance et le combat acharné pour le prix ultime. Elle sursauta en croisant son regard bleu si intense.

Tu es réveillé ? murmura t’elle

Il acquiesça de la tête et la considéra. Elle portait une de ses chemises, Micka s’allongea sur le bord du lit et laissa glisser sa tête vers son torse.

Tristan ?

Mmh…

Pourquoi tu n’es pas parti avec Naémie? Son père, tu dois le connaître. Tu ne penses pas que ça aurait été important pour elle que tu sois là ?

Il ne répondit pas, l’adolescente leva la tête dans l’espoir de croiser son regard. Il avait fermé les yeux, peut être méditait il ! Cela lui arrivait fréquemment ces derniers temps. Il finit par ouvrir les yeux et déclara :

Tu crois ?

Micka soupira, question extra sensations il s’y connaissait mais pour ce qui était des rapports humains, il y avait du boulot.

J’en suis certaine. Répondit elle

Quitte à jouer au jeu de l’amour, autant que ce soit dans les règles et en laissant toutes ses chances à l’adversaire pour mieux l’écraser.

 

Naémie regarda le manoir irlandais au loin. Cela ferait bien deux ans qu’elle n’y était plus revenue. Depuis qu’elle avait quitté sa pension pour devenir une jeune femme indépendante, elle s’était refusée à revenir dans cet endroit ou selon elle on la soumettait à trop de règles.

Il s’agissait d’un manoir de style élisabéthain, les pins avaient poussés autour créant ainsi une allée de verdure menant au vestige. Sa famille comptait parmi les plus riches d’Irlande, elle devait en temps normal hériter de cet endroit, mais ce n’est pas ce qui l’intéressait pour l’instant.

Jusqu'à présent, son père ne s’était jamais vraiment intéressé à elle. Il avait dû se remarier au moins quatre fois dans son existence, elle était sa quatrième fille et il y avait un autre garçon avant elle.

Elle était d’une famille nombreuse et redoutait un peu de se retrouver façe à tous ces gens qu’elle connaissait peu. Elle avait quand même envie de rencontrer son fameux demi frère à qui son père avait confié quarante pour cents de son entreprise d’agroalimentaire.

Elle se rappelait du temps de ses sept ans, quand son géniteur venait lui rendre visite, elle remarquait souvent ses cheveux noirs mais jamais son visage ne lui était resté en mémoire.

La voiture se gara à l’est du bâtiment, elle serra la main sur la portière. Avait elle vraiment envie de voir son père mourrant ?

Sans qu’elle comprenne, une vague sensation de désespoir s’empara d’elle. Ces gens à l’intérieur n’étaient pas sa famille. Elle n’en connaissait que quelque uns mais c’était de loin.

Allez ma sauterelle, votre mère vous attends ! Ah oui, votre demi frère aussi. Hélas mon bon maître, ce sont les seuls qui ont daignés venir à son chevet.

D’une certaine façon, ces mots rassurèrent Naémie, il n’ y avait que deux personnes auprès de son père.

Humphrey vida le coffre et emmena les bagages de la jeune fille dans ce qui était resté sa chambre. Elle s’avança à la suite du majordome en portant une de ses valises chargées de choses inutiles qu’elle avait amassé au cours du voyage.

On la guida à l’étage, là ou son père dormait. Elle entra dans la pièce, sa mère était assise près de lui et une ombre se tenait dans le coin à gauche sous le rideau rouge tiré. L’atmosphère avait quelque chose de pesant. Normal on était à la pré-veillé d’un pré-cadavre. Ben quoi, riez ça vous déridera !

Elle s’approcha de sa mère qui la tira contre elle. Elle avait le visage inondé, elle regarda son père du coin de l’œil. Il était livide, probablement mort !

Curieusement, elle ne s’en émouva pas ! elle ne connaissait pas cet homme, ils avaient le même sang et les mêmes gènes, mais cela s’arrêtait là. A aucun moment de sa vie, son père ne lui avait accordé un soupçon d’importance. Peut être que sa mère l’avait vraiment aimé mais pour ce qui était d’elle, elle ne ressentait rien de très précis pour un père qui n’avait rien trouver de mieux que de l’abandonner en pension durant douze années.

Son demi frère car c’était sans doute lui toussa dans un recoin. Sa mère se leva et sortit de la salle.

Elle s’apprêtait elle aussi à sortir quand la voix retentit :

Pas si vite, nous avons tout notre temps !

Tristan ?! dit elle avec plus de joie qu’elle ne voulait en laisser paraître.

Le jeune homme sortit de la pénombre et la fixa longuement, attendant qu’elle saisisse la situation.

Oh non, pas toi…

 

Tristan avait pris le premier taxi en direction de l’aéroport, il fallait qu’il parle à Naémie. Avec un peu de chance, elle serait encore dans la file d’attente, le temps de prendre un billet et ils partiraient ensemble.

Quand il arriva, on lui apprit que le vol avait été avancé d’une heure. Il lui aurait suffit d’une heure ! Une seule !

Il quitta le quai des réservations et marcha sous la pluie en direction de l’auberge de jeunesse ou il restait avec Micka. Il fixa le ciel déconcerté, il avait peut être raté une chance de se réconcilier avec elle. Il repensa à tout ce que Naémie avait fait pour elle et voilà qu’il ne pouvait même pas être auprès d’elle pour la réconforter.

Cette pensée le révolta…

A cet instant, les badauds qui virent le phénomène considérèrent cela comme un événement lié à une éclipse ou à un alignement spécial des planètes. Quoiqu’il en soit, Tristan disparut dans un télévortex et se retrouva en Irlande la minute d’après. Plus précisément à l’aéroport, comprenant immédiatement la situation, il chercha Naémie du regard. Là bas vers la limousine.

Le temps qu’il se fraye un chemin au milieu de la foule, elle avait déjà disparue.

Il regarda autour de lui à la recherche d’un éventuel taxi. Aucun !

Autant qu’il s’en souvienne, les transports privés ne se bousculaient pas en Irlande.

Il éprouva une étrange sensation de flottement, il regarda ses pieds. Il flottait !

Encore une manifestation inconsciente de ses pouvoirs ! Tant mieux, cela allait lui servir, si il parvenait à la contrôler.

Il canalisa un peu d’énergie dans son corps et il pût se déplacer, filant à toute vitesse en direction du manoir du père de Naémie. Bientôt, il pût apercevoir la limousine mais il préféra attendre avant de lui parler. De toute façon ou aurait il atterrit ?

Il la vit descendre de voiture et s’apprêta à l’interpeller quand quelque chose lui parvînt. Une aura, particulière et étrangement semblable à la sienne.

 

Qu’est ce que tu fais ici ? demanda Naémie en se doutant de l’éventuelle réponse

Jeal sourit ce qui n’était jamais bon signe.

Tu ne devines pas ? répondit il narquois

La jeune fille dut admettre la vérité, il était son demi frère. Mais comment ? Et surtout pourquoi ressemblait il tant à Tristan ?

Ca doit être tout chamboulé à l’intérieur ?! Je vais éclaircir la situation.

Non, tu vas partir d’ici ! Tu es un assassin.

Je préfères dire que je récupères ce qui m’appartient. Quoiqu’il en soit, ce n’est ni le moment, ni le bon endroit pour parler de ça.

Il sortit de la pièce, laissant la jeune fille dans la semi-obscurité.

Tristan était scotché. Jeal le frère de Naémie ?! C’était impossible, ils se ressemblaient trop pour qu’il puisse appartenir à la famille Greenford. Et même si c’était le cas, que fallait il faire ? Il s’assît sur le balcon de la fenêtre ou il avait assisté à toute la scène.

Il se laissa tomber lentement et se décida à entrer voir son amie.

Humphrey le laissa entrer non sans l’avoir confondu avec Jeal, voilà une ressemblance qu’il serait difficile d’expliquer. Un des domestiques le fît attendre dans le séjour en attendant qu’il ramène Naémie.

Celle ci accourut à toute vitesse en apprenant que son ami était dans le salon.

Tristan ?! dit elle avec une certaine appréhension.

Et si il s’agissait de Jeal ? Avec lui il fallait s’attendre à tout, surtout au pire. Mais non, ce ne pouvait être lui, il venait à peine de sortir de la chambre de leur père. Il n’aurait jamais eut le temps de se couper les cheveux et de passer une autre tenue.

Mais comment es tu arrivé ici ? Ou est Micka ?

A Londres ! Comment va ton père ?

Surtout rester le plus naturel que possible.

Mort ! dit elle sans beaucoup d’émotion

Ha ! Les obsèques ont lieu quand ?

Cet après midi !

Tu n’as pas l’air très chamboulé.

C’est vrai.

Puisque tu vas bien, je vais pouvoir rentrer.

Naémie se mordit la lèvre inférieure, peut être que si elle avait feint d’être triste, il serait resté plus longtemps.

Tu… tu ne veux pas rester au moins jusqu'à demain ?

Elle cherchait une façon délicate de lui annoncer son lien de parenté avec le meurtrier de Nal.

C’est important pour toi que je restes ? s’enquit il

Bien sûr, puisque je te le demande.

A bien y réfléchir, il aurait l’occasion de se confronter à Jeal. De plus, si ça pouvait faire plaisir à Naémie…

C’est d’accord ! Je vais rester.

Merci ! répondit elle simplement

Les obsèques eurent lieu dans l’après midi. Ce n’était pas digne d’un rassemblement de coupe du monde mais le cadavre fût bien enterré. Après ce cérémonial venait la lecture du testament. Un bien que Jeal avait hâte d’entendre être prononcé. Le notaire arriverait dans la soirée, et entre temps, Naémie espérait pouvoir parler à Tristan de son demi frère. Il n’était pas venu au cimetière, cela lui aurait probablement rappelé ses parents. Il n’était pas venu se recueillir sur leurs tombes depuis près de douze ans…

Douze ans…

Tristan effleura du bout des doigts la porte de sa maison. Une grande villa bordée de sapins donnant sur une grève. Ce décor lui avait manqué durant le temps ou il s’était mis à voyager. Quand ses parents moururent, il avait été placé dans un pensionnat, le même que Naémie. C’est la qu’ils s’étaient rencontrés. Depuis, ils étaient quasiment inséparables mais maintenant, il était clair que quelque chose les divisaient.

Il entra dans sa maison. Elle avait entre temps hérité d’une demi tonne de poussières mais la décoration était semblable à ce qu’il avait laissé en partant. Pourtant on ne pouvait le tromper, l’énergie avait changé dans cette demeure. Il y ressentait plus de vibrations que quand il l’avait quitté. Etait-ce parce qu’il savait que ses parents étaient comme lui ou alors parce qu’un importun s’était amusé à troubler le karma de la maison.

Il monta à l’étage, dans ce qui fût sa chambre. Il fouilla sous son lit et tira sur une petite manette en bois. La rambarde coulissa et il trouva un petit carnet encastré dans une encolure.

Il l’effleura avant de la saisir, se demandant ce que c’était. Quand il ouvrit le carnet, il comprit tout de suite. Il s’agissait en quelque sorte d’un journal intime, un petit cahier de bord qu’il avait commencé à tenir à partir de cinq ans dès la première apparition de ses pouvoirs. Il avait dû continuer de le tenir jusqu'à dix ans, jusqu'à ce qu’il quitte la maison.

Pourquoi n’y avait il pensé que maintenant ? D’une certaine façon, il n’était pas rassuré quant au contenu de ce livret.

Il l’empocha en se promettant d’y jeter un coup d’œil plus tard. Il se faisait tard et il devait rentrer, Naémie tenait à ce qu’il soit là lors de la lecture du testament.

Au moment de sortir de la maison, il ressentit une vive douleur au crâne. Un contact ! Quelqu’un ou quelque chose essayait de lui parler à distance, mais il ne s’y prenait pas de façon très délicate. Ou alors, cet intrus essayait de percer sa barrière psychique.

Qui que tu sois vas t’en ! ordonna Tristan

Dans un coin de la maison, la poussière amassée depuis de années se mit à tourbillonner jusqu'à dessiner un corps. Les formes étaient bien trop indistinctes pour que Tristan les reconnaissent.

Que me voulez vous ?

L’apparition ne répondit pas, se contentant de disparaître en tourbillonnant autour du jeune homme.

Il se ressaisit et sortit de la résidence non sans avoir considéré sa maison. Que se passait il ? Une pensée lui vînt, il faudrait que ce soir il discute avec Jeal.

Soixante pour cents ! Elle avait héritée des soixante pour cent de l’entreprise de son père. Pourquoi lui avait il fait ce coup là ? Il la privait d’une enfance normale et maintenant, il la privait de sa vie !

Quand le notaire avait proclamé que la part de l’entreprise qui appartenait à son père lui revenait ainsi que son patrimoine financier, Jeal faillit s’étrangler. Son père avait compromis tout ce qu’il avait entrepris en confiant à cette gamine vingt milliards d’euros en actions de l’entreprise.

Pourquoi avait il changé d’avis ? Ce devait être lui qui aurait dû hérité de tout cela afin de poursuivre le projet, il fallait que la majeure partie de la boîte soit à lui.

Il se mordit le pouce, les choses allaient être compliquées.

Quand Tristan arriva, il constata que l’ambiance était pesante. Normal, il n’y avait que Jeal pour l’accueillir. Mme Greenford était repartie aux Etats unis un peu après l’enterrement, elle savait que le testament ne la concernait pas et préférait s’éloigner de l’endroit ou était mort son amant.

Naémie en découvrant qu’elle était l’héritière d’un capital de plus de vingt milliards d’euros s’était cloîtrée dans sa chambre.

C’est ainsi que Tristan se retrouva en compagnie de son sosie.

Allons y ! Cartes sur table ! dit il à son clone. Pourquoi tu me ressembles autant ?

C’est toi qui me ressembles, ne te prend pas pour « l’original » dit il en soulignant le dernier mot d’un guillemet avec ses doigts.

Quoi ?

Tristan, c’est trop tôt pour que tu saches quoique ce soit, mais souviens toi que quand le moment sera arrivé, je te détruirais. Ton esprit et ton corps et je serais à nouveau un et toi tu te perdras dans les tréfonds obscurs des ténèbres.

C’est un peu théâtral !

Je sais, j’ai travaillé cet effet. Maintenant hors de mon chemin

Il passa à travers le jeune homme, celui ci en resta stupéfait. Jeal possédait des pouvoirs allant au delà de simples psychés.

Il décida d’aller voir Naémie, elle devait sans doute avoir besoin de lui ou du moins de sa présence comme elle l’avait dit. Depuis cette fameuse fois ou il avait pût lire dans ses pensées en Inde, il ne savait plus quoi penser de leur relation. Avant, cela semblait tout simple, amis et c’est tout, mais maintenant…

Quand il la voyait triste, il avait une envie folle de la serrer contre lui, de la caresser et de l’embrasser. Mais ça ce n’était plus du domaine de l’amitié, cela allait en deçà de tout cela.

Il tourna la poignée de la porte, Naémie l’avait bloquée.

Il frappa !

Allez sauterelle ouvre ! se risqua t’il à plaisanter.

Ces mots sonnèrent bizarrement à ses lèvres. Il ne l’avait plus appelé sauterelle depuis près de douze ans.

Sa phrase eut l’effet escompté, elle déverrouilla la poignée et Tristan pût entrer.

Il s’asseya dans le canapé en face de celui de la jeune femme. Ses cheveux étaient mouillés, elle sortait d’une douche. Elle portait une grande chemise qui lui couvrait entièrement les mains et lui arrivait à mi-genou. Elle s’installa dans le canapé en pliant ses jambes jusqu'à son menton et passa ses bras autour de ses jambes.

Tristan constata non sans gêne qu’elle n’avait qu’un mince short noir.

Je devrais te féliciter mais tu n’as pas l’air très contente.

Assister à ses obsèques, je veux bien. Supporter un demi frère assassin, passe encore mais devoir gérer tout son empire, c’est trop. Je ne veux pas de ça.

Tout en parlant, elle s’était mise à pleurer. Tristan eut à nouveau cette envie irrépressible de la serrer contre lui. C’était peut être quelque chose à ne pas faire mais il n’y pouvait rien. Naémie allait mal et il était le seul qui puisse la soulager.

Il se leva et s’assit sur le rebord du siège l’étreignant contre lui.

Naémie éprouva un certain réconfort à l’idée que son ami soit près d’elle, et puis maintenant, elle n’avait plus besoin de trouver une excuse pour qu’il puisse la consoler.

Tristan… je…

Elle sentit une lame se poser sur son cœur. Révéler ces quelques mots risquaient de tout gâcher, amitié, complicité. Et si… et si il aimait plus Micka qu’elle ?

Elle sentit sa main caresser ses cheveux et une autre parcourir son cou. C’était beaucoup de tendresse de la part d’un simple ami…

Je vais rester ici ! finit elle par dire

Si Naémie avait put se faire exploser elle même ce jour là, elle l’aurait fait. Pourquoi avait elle formuler ces mots à la place de ceux qu’elle avait en tête ?

D’ailleurs, je ne veux plus que tu fasses partie de ma vie. Ajouta t’elle

A aucun moment elle n’avait songée à dire cela. Pourquoi ses lèvres bougeaient elles sans son autorisation ?

Je suis désolée Tristan, mais… tu dois sortir de mon existence. Je ne peux plus supporter tes tendances morbides. J’ai une vie moi aussi et j’aimerais la vivre.

Elle le vit quitter la salle sans pour autant réussir à prononcer une seule de ces phrases. Que c’était il passé ? La voix qui parlait par l’intermédiaire de sa bouche avait les mêmes sonorités que sa voix, mais ce n’était pas la sienne.

Tu es contente de toi ? Il est parti désormais, tu l’as perdu.

Cette voix continuait de la narguer. Etait elle devenue folle ou alors tous les évènements de la journée avaient joués un tour à son subconscient ?

Non tu n’es pas devenu folle, rassure toi. Je me suis permis de dire ce que tu ressens.

Elle battit de lèvres prête à protester mais aucun son n’en sortit.

Pas la peine de me remercier ! conclut la voix.

Elle parvînt enfin à dire un mot qui soit vraiment le sien. Quelqu’un lui avait joué un tour et elle était prête à parier qu’il s’agissait de Jeal. Elle courut dans le couloir en essayant de rattraper Tristan, c’était inutile, il était parti…

Tu cherches quelqu’un ? lança sournoisement son demi frère

Connard ! T’avais besoin de faire ça ?

Ouais ! Et maintenant si tu veux bien, parlons entre frère et sœur.

Ils allèrent s’asseoir dans le salon, une des domestiques leur apporta du thé.

De quoi devrait on parler, frérot ?

De ça justement. Je ne suis pas ton frère ! Je suis celui de Tristan ou plutôt c’est lui mon frère jumeau.

Quoi ? s’étonna la jeune fille

Ca t surprends vraiment ?

A vrai dire non! dit elle en portant sa tasse de thé à ses lèvres.

Ton père m’a adopté à la naissance. Dès que je suis venu au monde, il était là pour m’accueillir. La mère de Tristan avait mis au monde des jumeaux. J’en étais le premier.

Pourquoi mon père t’aurais il arraché à ta famille ?

Arraché est un mot trop cru, disons prélevé. Et ça ce n’est pas encore le moment d’en parler. Si je te dis tout ça c’est pour qu’il n’y ait pas de méprise entre nous, je n’ais qu’un seul frère. C’est Tristan et je compte bien nous réunir… dit il en achevant de boire son thé.

Naémie le regarda du coin de l’œil, cet être avait la particularité de mettre en déroute ses interlocuteurs. Il lui faudrait se méfier de lui. Il s’apprêtait à partir quand il se retourna et lui dit :

J’espère que je n’ais rien gâché d’important ce soir !

Il était évident qu’il se référait au petit moment qu’il avait troublé. Décidée à ne pas se laisser marcher sur les pieds par ce sosie, elle répondit :

Non ! Au contraire, je devrais te remercier.

Puis à elle même « C’est peut être mieux ainsi… »

* *

Micka soupira en entrant à l’hôtel, la vie était d’un ennui sans amis zarbis. Ah voilà qu’elle faisait des rimes. « Bientôt je me mettrais à écrire des poèmes et à barder des histoires. » pensa t’elle.

Tristan lui avait téléphoné pour lui dire qu’il allait rentrer le lendemain dans la journée. En attendant, elle devrait trouver comment passer la nuit. Il y avait peut être des choses intéressantes à Londres. Exceptées toutes cette humidité qui lui meurtrissait les racines. Elle était d’un naturel brune vénusienne mais elle avait parfois opté pour se teindre les cheveux en blonds. Ou alors le roux, cette couleur semblait plaire à Tristan. Ce devait expliquer son attirance pour Naémie. Elle soupira encore une fois, il était parti la rejoindre en Irlande. Dieu sait ce qui se passerait durant la nuit. Eux deux, seuls…

Pourquoi s’inquiétait elle ? Ils étaient resté amis durant douze ans, elle pouvait tolérer une nuit. Elle sortit sa carte d’accès et la présenta au service de réception. On lui annonça que son ami était revenu. Tristan ? Déjà ? Elle prit de suite l’ascenseur, peut être Naémie était elle revenue elle aussi. Quoiqu’il en soit, elle avait hâte de savoir de quoi il en retournait.

Elle ouvrit la porte à l’aide de son passe partout et découvrit Tristan allongé sur le lit deux places qu’ils occupaient. Ou était Naémie ?

Il se leva en l’entendant entrer.

Micka c’est toi ?

Tristan ? Mais je pensais…

Je suis revenu plus tôt ! dit il

Elle s’approcha du lit, il avait l’air tout chamboulé.

Qu’est ce qui ne vas pas ? demanda t’elle

Rien !

Elle le fixa longtemps. Contrairement à lui, elle n’avait pas la faculté de sonder les esprits mais rien que dans son regard, elle décelait énormément de tristesse.

C’est bon, j’appelle Naémie !

Arrêtes, je t’ais dis que j’allais bien.

Ce n’est pas l’impression que j’ais.

Au moment ou elle allait saisir le combiné téléphonique, elle le vit s’élever et se diriger vers Tristan.

Je t’ais dis non ! argua t’il

C’est bon je n’insiste pas !

Elle déposa son sac et se rendit aux toilettes. Quelques minutes plus tard, elle entendit Tristan lui crier quelque chose.

J’ai rien entendu ! dit elle en achevant de s’essuyer

Champagne ou vin ? dit il

Micka marqua un temps pour comprendre ou il voulait en venir puis elle se rappela que c’était son anniversaire aujourd’hui. Elle avait officiellement dix neuf ans. Comment se faisait il qu’elle ait oublié la date de son propre anniversaire et que Tristan s’en soit rappelé.

Champagne ! répondit elle

Si Naémie, n’avait pas pût saisir sa chance, elle n’était pas décidé à laisser filer la sienne.

Deux bouteilles de champagne plus tard

Wow ! Arrêtes de tanguer Tristan ! ça me donne le tournis

Je tangues pas, c’est toi qui tournes !

Ils atterrirent tous les deux sur le matelas à eau. Micka roula vers lui et s’appuya sur ses coudes pour mettre leurs visages à la même hauteur.

Je t’aime ! cette fois j’te l’ais dis avant que tu rentres dans ma ptite tête

Elle posa sa tête contre son torse, respirant au rythme de Tristan.

Celui se releva et attrapa son visage pour joindre leurs lèvres. Elle écarta les siennes, laissant leurs souffles se mêler. Elle retînt un gémissement quand il laissa glisser sa main sous sa nuisette, défaisant le mince lacet qui retenait le tissu à sa chair. Lentement, il la posa contre le lit et tout en continuant à l’embrasser se mit en devoir d’ôter sa tenue. Il sembla à Micka que la mèche grise de son ami crépitait jusqu'à ce qu’elle se mette à gémir sous la délicate pression des mains de Tristan contre ses seins…

*

Naémie se réveilla en sursaut. Elle avait rêvé de tristan. Après le coup de Jeal, il risquait de ne plus jamais lui parler. Demain, elle prendrait ses fonctions de PDG dans l’entreprise, cela ne l’emballait pas trop, mais elle ne pouvait pas abandonner l’entreprise à Jeal, elle était sûre qu’il préparait quelque chose de louche et puis en travaillant avec lui, elle avait un moyen infaillible de l’espionner.

Elle s’approcha du balcon et constata avec stupeur que la Lune était rouge. A sa grande surprise, Jeal se trouvait dans le jardin. Dire que c’était le frère de Tristan. La ressemblance était frappante mais il détestait son frère. Elle était révoltée à l’idée que son père ait pu l’adopter. Il avait tué Nal, c’était un assassin et elle devait se le garder en tête. Il lui faudrait faire attention.

Le jumeau maléfique leva la tête vers elle, en quelques secondes il atteignît la balustrade ou était penché Naémie.

Bonsoir ! dit il simplement.

La jeune fille constata que sa mèche argenté grésillait. Tristan en avait une lui aussi. Ils se ressemblaient pratiquement en tout point.

Quelle vue magnifique ! dit il en baissant les yeux vers elle

Celle comprit l’allusion et resserra le peignoir sur elle.

Qu’est ce qui t’arrive ? demanda t’elle

C’est le soir… les psychés sont très sensibles ce soir… elle sont appelées vers une énergie plus grande qu’elle… tout ça nous primitise. Dit il en regardant la lune rougeoyante.

Donc… toute cette tension t’affecte ?

Il acquiesça de la tête puis s’avança vers la jeune fille.

Mais il ne tiendrait qu’à toi de me soulager. Dit il en passant sa main autour de la nuque de celle ci.

Naémie tressaillit au contact, il avait la même façon de la caresser que Tristan. Il l’approcha d’elle et se proposa de l’aider à comment dire s’aérer.

La jeune femme le repoussa et s’assit sur le bord de son lit.

Arrêtes ! Juridiquement, nous sommes frères et sœurs.

Il l’apposa contre le lit et laissa courir ses doigts le long de son corps. Naémie gémit tandis que Jeal écarta son peignoir au niveau des cuisses. Il laissa glisser sa main suscitant chez elle une séries de gémissements étouffés.

Qu’est ce que la loi face à l’appel de la chair ?

Il se redressa et la considéra, un sourire triomphant.

Tu n’as pas beaucoup résisté. C’est dommage, tu n’es pas mon type.

Naémie rabattit le vêtement sur elle, honteuse d’avoir cédé si facilement ; et comme pour approfondir la cruauté de son acte, il déclara :

Je déteste les filles faciles.

Elle s’affala sur le lit, ravalant sa fierté en pleurant…

Le lendemain, elle se réveilla en retard. Le premier jour de son nouveau travail de gérance, elle allait être en retard. Quand elle arriva au bureau, ses employés la considérèrent étrangement.

Elle fût conduite à la salle de réception, Jeal discutait avec les subalternes chargés du marketing.

Il la remarqua et se proposa de l’annoncer.

Ah ! Voici notre nouvelle associée.

Les responsables en présence dans la salle saluèrent leurs nouvelles patronnes.

Bien, puisque tu as daigné te présenter, nous allons poursuivre. Mr Heart, ici présent nous proposaient de créer une campagne publicitaire pour la diffusion en masse de nos produits bio.

Heart, ce nom lui évoquait vaguement quelque chose. Elle se ressaisit, pas le temps de paraître distraite.

Allez y, montrez moi ça ! dit Naémie en s’efforçant de prendre un air intéressé.

A la fin de la présentation, Naémie découvrit une chose. Les choses plus barbantes que les Math ça existent.

Elle congédia ses partenaires excepté Mr Heart. Son projet semblait intéressant et surtout à moindre coût. Mais ce n’est pas pour ça qu’elle voulait le voir.

Il s’agissait d’un quadragénaire, cheveux entièrement blanc, une peau hâlé, un corps assez élancé.

Mlle Greenford ! Vous souhaitez me voir ?

Oui, j’ai la sensation de vous connaître. Se serait on déjà vus ?

C’est bien possible, il me semble que mon neveu avait une amie irlandaise.

Tristan ?!

Tout à fait, il s’agit du fils de ma sœur. Vous savez ou je pourrais le trouver ? Je suis passé il y a quelques jours à la maison mais je n’y ais rien trouvé.

En ce moment, il fait le tour du monde. Vous devriez le trouver en Egypte d’ici une semaine. C’est tout du moins ce qui était prévu.

J’ai appris le décès de mon collègue, cela a dût vous contrarier de devoir annuler vos projets. Néanmoins, j’aurais une requête à vous soumettre.

Laquelle ?

N’abandonnez pas Tristan ! Vous pouvez le sauver.

Quoi ? mais que…

Sur ce, excusez moi, j’ai suffisamment abuser de votre temps.

Il sortit de la salle et croisa Jeal au détour du couloir.

Tu joues sur une pente glissante Tonton ! déclara t’il

Dans ce cas, je m’arrangerais pour faire tomber le maximum d’adversaires avec moi. Répondit il du tac au tac

Le jeune homme serra la main. Du moment que son père adoptif était mort, beaucoup de facteurs inconnus surgissaient dans l’équations. Il fallait corriger le calcul ou alors ce serait vingt eu une années de gâchis…

*

Heart croisa le jambes dans la position du lotus. Une demi heure il passait à celle du flamant rose pour ensuite adopter la posture du lemming.

Toutes ces poses lui permettaient d’assurer un contrôle constant de ses pouvoirs. Chose qu’il devait apprendre à Tristan coûte que coûte si il ne voulait pas que les choses dégénèrent.

Jeal devenait de plus en plus fort, il porta son attention vers la liste accroché sur son plafond. Il se remit dans la position du lotus et laissa son corps flotter jusqu'à atteindre le plafond.

Barry et Niella, les parents de Tristan ; Tim, Luiz, Nal. Théoriquement, il était le prochain. Si Jeal voulait récupérer tout ce qui s’était divisé. Il avait déjà commencé et de surcroît il atteignait son but et Tristan n’était pas capable de lui tenir tête.

Il inspira à fond, chassant ces idées sombres de son cerveau. Il lui fallait localiser Tristan. Le temps était compté.

Il prit une besace posée sur son bureau. Naémie, c’était sa seule solution.

*

Tristan se massa la nuque. Il embrassa le front de Micka. Comment avait il put la négliger jusque là. « De la même façon que tu as négligé Naémie et c’est pour ça que tu l’as perdue » lui répondit une petite voix à l’intérieur de lui.

Il caressa ses joues, elle était encore plus belle quand elle dormait. Qu’allait il se passer maintenant ? Ils cesseraient d’être amis c’est clair ! Mais Micka pourrait elle supporter de vivre avec quelqu’un d’aussi différent que lui ?

La jeune fille ouvrit les yeux, elle sourit en croisant son regard. Un de ses sourires spéciaux qu’elle réserve pour de bonnes occasions ou alors quand elle est joyeuse. Ce devait être la cas maintenant.

Elle glissa jusqu'à Tristan créant des remous sur le matelas à eau.

Bonjour amour, comment vas tu ce matin ?

Très bien et vous ?

Très bien également et vous ?

Ils éclatèrent de rire. A ce qu’il paraît, les couples qui sortent d’une folle nuit d’amour perdent leurs facultés mentales pendant un court temps.

Le jeune homme passa un sous vêtement et se pencha vers elle en l’embrassant.

Je vous propose un petit déjeuner au grand air.

Elle répondit par un large sourire et se laissa couler dans le lit. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, en tout cas pour l’instant…

*

en sortant de son bureau, Jealousy reçut un coup de fil. Ce devait être son contact londonien. Très peu de gens avaient accès à sa ligne privée.

Il s’agissait bien de Karma.

Karma était une des rares femmes à qui Jeal s’intéressait vraiment, il faut dire que toute les femmes n’ont pas la force élémental de calciner un corps sans la moindre parcelle d’émotions.

Il devait bien l’avouer, il avait un faible pour elle. Les gens comme lui et elles ne réagissent que face au désir simultané, en lui même, il se promit de lui faire l’amour la prochaine fois qu’il la verrait, ce qui apparemment n’allait pas tarder.

Jeal ! Je les aient en vue, ils vont à une terrasse.

C’est parfait, attends qu’il ait baissé sa garde et ensuite tu sais ce qu’il te reste à faire.

Entendu ! Au fait dès que tout ça sera fini, promets moi de venir me voir… dit elle d’une voix sensuelle.

C’est promis ! répondit il en prenant place dans sa porsche.

Il vit Naémie descendre les marches menant au bâtiment.

Je te dépose ? demanda t’il A moins que tu ne préfères que je te prennes ?

Un sourire diabolique s’étala sur son visage. Au moment ou elle allait proférer une obscénité, il démarra dans un fond sonore très bruyant.

La jeune fille s’efforça de garder son calme, elle souffla sur l’une de ses mèches rousses. Le roux ce n’était pas très conventionnel pour un métier de femmes d’affaires. Peut être irait elle se teindre en brune.

Au moment ou elle allait appeler Humphrey, un sorte de trou noir se forma près d’elle. Il n’y avait personne donc aucun témoins. Heart en sortit.

Mais vous… c’est un télévortex ?!

Ah, je vois que mon neveu a déjà acquis cela. Venez, je vous expliquerais en route.

Ils se mirent à marcher, Heart dont les pouvoirs ne sont plus cachés se mit à raconter à Naémie toute l’histoire ou du moins, les détails nécessaires.

Tristan ne s’en souvient plus mais il y a douze ans, c’est Jeal qui à tué ses parents.

 

 

 

Par Lyam - Publié dans : My heart My life (fini)
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