Des choses à dire...
Ce blog contient des textes à caractère sexuelles.
Homphobes, racistes et tout emmerdeurs à venir je ne vous retiens pas!!
Bon vent!
Le Méli Mélo de Lyam
A deux, à trois, en solitaire...
C'est doux, violent, délicieux...
3) Le voyage
Lyna sauta littéralement au cou de Théos en le voyant le lendemain. Elle le serra longuement avant de l’embrasser sur la joue.
- T’as l’air de bonne humeur.
- Je t’adore. Je ne sais pas ce que tu as fait mais je t’adore.
- Rien de spécial, on a juste discuté.
En fait une once de mensonge avait glissé dans sa voix, mais Lyna ne devait pas le savoir. Le jeune homme avait juste insinué à la mère de Lyna de passer plus de temps avec sa fille dès que l’occasion se présenterait. Et l’ordre était resté ancrée dans sa mémoire.
Théos avait désormais la certitude de n’être pas comme les autres mais l’avouer à Lyna relèverait de lui raconter ce qu’il avait fait à sa mère et cela il préférait s’en abstenir. Elle était heureuse comme cela, pas besoin de lui rajouter d’autres soucis en tête.
- Et de ton côté ca avance?
- Pardon? S’excusa-t-il
- Ben Est-ce que tu as trouvé ce qui te rends si « différent »? dit elle en mimant avec ses doigts.
- Un peu; j’ai trouvé des choses de ci de là.
- Tant que ça ne t’empêche pas de m’accompagner au barbecue marin de Steeve.
Théos grimaça légèrement.
- Tu sais ce que je pense de tes copains snobs. Pourquoi tu veux me forcer a les côtoyer? Je pensais que je méritais mieux…
- Arrêtes de faire ton cinéma. Tu m’accompagnes!
*
Le prospectus circula le long de la rangée. Mlle Circée s’assît a son bureau et découvrît un large sourire aux quarante élèves hellénistes de sa classe.
- J’espère que vous lisez avec plaisir. Nous partons en voyage. Pour ceux d’entre vous qui ne sont pas encore majeur je vous prie de passe récupérer une autorisation parentale, sinon pour les autres fournissez une attestation de sécurité et je vous garantie un mois de folklore grec.
- C’est ca! S’exclama Théos
- Ah un peu d’enthousiasme. Merci!
Lyna posa un drôle de regard à son ami. Il le lui rendît.
- T’étais tellement emballé par ce voyage. Tes parents voudront?
- M’en fiche chuis majeur. Tu ne comprends pas, ce voyage c’est-ce que je ressentais. C’est tellement clair maintenant, depuis ce fameux jour ou je suis parti je ressentais un appel. Mon nom, mes dons, mes talents…
- Houla tu serais pas en train de nous faire un beau complexe de supériorité toi? Dit elle en souriant
- Je suis très sérieux au contraire. C’est tout ce que j’attendais.
*
- Pas question! Répondirent ses parents d’une seule voix
Le jeune homme les observa sidéré.
- Ce n’est pas discutable. Je suis majeur, je ne vous demande pas votre autorisation, je vous tiens juste au courant.
- Crois moi Théos, aller en Grèce serait une très mauvaise chose pour toi. Dit sa mère en lui prenant la main.
Il la regarda dans les yeux.
- Je vais y aller.
Sa mère resta immobile puis répéta de sa voix la plus convaincue.
- Ok tu vas y aller.
- Quoi? S’exclama son père
- laisse le y aller il en a envie. Rétorqua sa mère.
Son père changea son regard de son fils a sa femme.
- Je vois, tu lui as fait le coup de la langue de sphynge. Ok, plus moyen de te retenir désormais.
Le jeune homme parût décontenancé par son père. Il savait c’était évident et que voulait il lui cacher qu’il sache d’autre.
- Qu’est-ce que tu me caches papa?
- Rien, tu peux essayer je ne risque rien.
*
- Tu fais une drôle de tête. Fît remarquer Lyna
- Je n’avais pas envie de venir. Dit il en sentant un crabe marcher par-dessus sa sandale.
- On n’a qu’a s’isoler. Dit elle.
Plus tard à l’ombre.
- Maintenant la vérité! Exigea-t-elle
- Je n’ai pas envie d’en parler.
Elle prît son visage entre ses mains et l’obligea à le regarder. Ainsi, Théos avait les yeux rivés vers le ciel, ses cheveux se répandant sur les cuisses satinées de son amie.
Brusquement, il lui sembla voir une ombre traverser les nuages, mais celle-ci s’estompa.
- J’ai l’impression que mon père me cache des choses.
- Pourquoi?
- Une impression, je ne peux pas t’en parler mais ça a rapport avec mes talents.
La jeune fille laissa ses cheveux vagabonder dans ceux couleurs sombre de son ami. Ses yeux rivés aux siens, son regard paraissait tellement fluide, et tellement lourd de pensées.
- J’adore tes yeux. Tu ne pourrais pas les laisser exprimer de la joie de temps en temps?
Le jeune homme sourît et clôt son regard. Il inspira profondément et souffla un bon coup.
Au même instant une lourde brise se leva et durant le temps que dura son exhalation, le vent souffla attisant la curiosité de Lyna.
- C’était bizarre…
- Quoi? Demanda-t-il
- Non, je… c’est juste que… Rien laisse tomber.
Il n’insista pas et referma les yeux, seuls revenaient en lui ses images d’un long voyage à accomplir ou déjà accompli.
Des doutes entraient dans sa vie en même temps que cette force qui l’appelait. Il en était certain désormais. Quelque chose allait se passer et cela se ferait en Grèce. Il espérait juste être la quand ca se passerait.
2) Le don du poète
- Comment tu peux être sûre que c’est de ta faute?
- Parce que j’étais le seul à ne pas me plonger dans l’eau. Je vous ai vus sauter dans la piscine prêt à vous y noyer comme des poissons. Je ne sais par quel miracle vous êtes redevenus normaux.
La jeune fille lui massa les tempes.
- Je suis sûre que ça n’avait rien à voir. On va parler d’une crise de démence collective. Dit elle avec un sourire
Il ne le lui rendît pas. Lyna pouvait nier lui savait quel rôle il avait joué dans cette scène.
*
- Commençons par toi Théos. Lis nous le poème de Darbos « Noyé sous les flots »
Le jeune homme se leva et prît le texte entre ses mains.
Quand je sens qu’en moi
La vie se noie
Je plonge dans mon être
A la recherche d’une fenêtre
Une sortie, une issue
Le ruissellement est un murmure
Je sens mes larmes perdues
Parcourir cette barrière d’écumes
C’est ma voix qui se tord,
L’océan est plus fort
C’est dans l’eau que se noie
Mon chagrin désarroi…
L’adolescent leva la tête à la fin de sa lecture pour se rendre compte que les élèves ainsi que le prof s’était mis à dandiner de la tête, les yeux révulsés comme possédés ou absent…
Il se tourna vers Lyna qui avait subi le même sort. Son ami semblait complètement déconnecté de ce monde ci.
Il vît bientôt ceux-ci se diriger vers la salle de sport du Campus puis vers la piscine extérieure de l’établissement avant de tous y plonger pour se laisser couler.
*
- C’était étrange c’est vrai, mais c’est passé. Essayes d’oublier ça deux secondes.
Il hôcha la tête et lui sourît. Pour de bon cette fois.
Ils se dirigèrent vers la sortie du Campus jusqu’à ce que leur prof les interpelle.
- Théos attend!
Il se retourna et vît le livre que lui tendait Mlle Circée. « Les Poètes d’Alexandrie »
- J’ai pensé que ça pourrait t’intéresser.
- Non ca va aller. Dit il en le lui rendant. J’évites ce genre de choses pour l’instant.
La prof parût surprise mais n’insista pas. Néanmoins, Théos ne pût s’empêcher de repenser au livre durant tout l’après midi;
Son amie en revanche paraissait plus préoccupée par sa caméra récemment tombé en panne.
- Pas ça, pas maintenant! S’exclama-t-elle dramatiquement
- Calme toi, t’as de quoi en acheter un autre.
- Je sais mais c’est pas pareil.
Il soupira. Une caméra en valait une autre, seul le prix différait.
- Je vais la faire réparer. Dit elle
Théos soupira, avec tous les milliers que pesaient Lyna, elle arrivait néanmoins à se compliquer la vie.
- Au fait je t’ai dit que ma mère revenait ce week end?
Le jeune homme fît mine de réfléchir tout en se laissant tomber sur le matelas à eau de la jeune fille.
- Bof, une centaine de fois à peine.
Lyna lui tira la langue avant de sortir son ordinateur portable de sous son lit.
- Je devrais sérieusement envisager de laisser entrer la femme de ménage ici. Plaisanta-t-elle
Théos se mît à rire. Lyna devait être la seule personne qui eût une femme de ménage à sa disposition sans en bénéficier.
Il lui prît le caméscope des mains.
- Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu gardes cette antiquité. Avoua-t-il
- Tu me l’as offerte il y deux ans. Ca te rappelles quelque chose?
Il s’en rappelait, c’est à cette période qu’il s’était rendu compte qu’il était différent. Quand il se rendait compte qu’il était capable d’assimiler toute chose à un référent grec ou même quand il intégrait un livre en a peine dix minutes.
Une incroyable faculté de lire s’était développé chez lui mais tous rapprochait cela du surdoué.
- Tu vas faire quoi avec ta mère? Demanda-t-il pour couper court aux souvenirs
- On a prévu d’aller au cinéma tout simplement, peut être qu’ensuite on ira user nos cartes de crédits mais c’est pas important. L’essentiel c’est que je passe du temps avec elle.
*
- Je le déteste! Confia Lyna le lendemain. Elle est à peine arrivée que déjà son téléphone sonne. Elle m’avait promit de m’accorder du temps mais visiblement je n’ai pas d’intérêt pour elle. Pour toi non plus apparemment. Ajouta-t-elle en le voyant plongé dans son ordi
- Excuse moi, c’est que j’ai trouvé quelque chose d’intéressant. T’as parlé à ta mère de tout ça?
- Non!
- Comment veux tu qu’elle le sache?
- Ben justement je lui ai parlé de tes textes sensationnels et elle voudrait te parler alors je me disais que tu pourrais glisser le sujet dans la conversation.
- Tu m’imagines lui dire comment éduquer sa fille?
- Juste deux ou trois critiques, remarques. Rien de suspect.
- Pourquoi pas? Concéda-t-il en achevant de lire l’article du net
*
Le lendemain, Théos ne se sentait pas très fier de ce qu’il allait faire mais son amie lui avait parue si triste et puis il s’était dit que ce serait un bon moyen de vérifier que l’évènement de la veille n’était pas du à une crise collective de démence.
Mais en un sens il avait déjà une réponse, le test de la veille avait été concluant et il était maintenant sûre de posséder le don du poète.
Cette faculté récurrente chez certains illusionnistes qui apparaissait parfois sous le nom de mesmer. En d’autres termes l’hypnose par la parole. Ou la langue de sphynge.
Bref, aux vues des récents événements, il était sûr de posséder ce don et il allait l’employer sur la mère de Lyna. Comme il l’avait employé sur les élèves et sur sa mère. Mais de manière moins lyrique.
- Bonjour Théos. Appelle moi Méline. Dit elle en l’embrassant et en s’asseyant dans le salon. Tu excuseras Lyna mais elle ne souhaite pas nous entendre parler littérature; c’est une artiste. Plaisanta-t-elle
Il esquissa un sourire? Son amie avait une âme bohème mais sa mère se trompait, Lyna adorait lire. Surtout les scénarios de sa mère.
Ils se mirent à discuter dérapant sur des sujets de littérature moderne et contemporaines si bien que le jeune homme en oublia presque son objectif.
Par chance, le téléphone de Méline eût tôt fait de le ramener à ses priorités.
- Excuse moi! Dit elle
Il se concentra au maximum, puisant dans chacune de ses ressources mentales la force nécessaire à employer son pouvoir. Il se rendait compte désormais qu’il le maitrisait avec une certaine aisance. Ainsi un tel effort n’était vraisemblablement pas nécessaire mais il devait s’assurer que ses « logoi » resteraient gravés dans la mémoire de celle-ci.
- Posez ce téléphone! Dit il le plus platement possible
Immédiatement, celle-ci laissa tomber sa machine.
« Ca marche! Jubila t’il »
1) Au début de quelque chose
- Théos! Cria Lyna
La jeune fille regarda par-dessus le pont en espérant apercevoir son ami. Pas de chance, il n’y était pas.
Elle soupira avant de rebrousser chemin, inutile d’espérer le retrouver avec cette clarté déclinante.
Ses pas la ramenèrent sur la petite route isolée qui bordait sa maison. Comment Avait il pû l’abandonner de la sorte???
*
Quelques jours plus tôt…
- Je suis pas sûre de bien comprendre… avoua-t-elle avant de nouer ses fins cheveux gris entre un lacet
- Je ressens comme un appel… C’est étrange, ca résonne en moi et j’ai envie de savoir ou ça mène.
La jeune fille se retourna vers lui et planta son regard noir dans celui opalescent de son ami.
La première fois qu’elle l’avait vu, elle avait d’abord crû à des lentilles de contact mais ensuite la réalité s’était imposé avec force. Théos était différent.
- Ce n’est pas la première fois Lyna. Toutes ses choses que je sais et que je vois ce n’est pas normal. Tout ce savoir mythologique que je suis capable d’interpréter… Comment expliques tu que je puisses traduire un texte en grec sans aucun souci?
*
La jeune fille se mordait la lèvre en repensant à ses propos et au peu d’importance qu’elle lui avait accordé. Théos n’avait tout de même pas fugué pour si peu. Elle soupira à nouveau avant de s’asseoir sur le paillasson en prenant sa tête entre ses mains. Elle lissa ses cheveux en arrière en se demandant ou il aurait pu aller. Qui aurait il pû aller voir? A qui pouvait il accorder sa confiance?
*
- Je n’ai pas bien saisi ta requête Théos? Demanda Mlle Circée
- Je voudrais que vous me donniez une série de texte à lire afin d’en faire un compte rendu en un minimum de temps.
- Je ne penses pas que ce soit raisonnable. Tu sais que mes exercices se font en Grec Ancien. Tu as beau être le plus douée des élèves de première année voir même de toute la promotion je ne crois pas que ce soit plausible.
- S’il vous plaît! Insista-t-il
Lyna croisa le regard de la prof et l’invita à répondre à sa requête.
*
- Mais bien sûr! S’écria-t-elle
Elle commanda son chauffeur mais au vu du temps interminable qu’il mettait, elle avait entrepris de faire la route à pied.
A mi chemin, elle vît enfin le bout de la voiture noire et embarqua.
***
Théos regardait une des gravures du musée de sciences antiques du Centre Culturel? Quelque choses dans ce texte lui était familier. Il y retrouvait le terme « theos »; les mots « turranos ». Brusquement, une porte coulissa et la séduisante prof de Grec entra avec un dossier entre les mains.
- C’est tout ce que j’ai trouvé sur la Pleiade. Tu es sûre que c’est bien raisonnable, je ne crois pas trop à cette histoire.
- Merci de m’avoir aidé. Dit il simplement.
Au même instant on frappa à la porte. Sédyl Circée ne supposait pas qu’il devait s’agir du propriétaire, son ami lui avait confié la maison en toute connaissance de cause.
- Tu as dit à quelqu’un ou tu étais? Demanda-t-elle en se dirigeant vers la porte.
Il nia de la tête. La jeune femme ouvrît la porte et affronta le regard inquiet d’une de ses élèves.
Celle-ci parût surprise de tomber sur son professeur.
- Ah Mme Circée. Je pensais tomber sur le propriétaire, je m’excuse mais je cherche Théos, vous ne l’auriez pas vu? Ses parents sont très inquiets et moi aussi et il ne répond pas à mes appels.
Le jeune homme apparût derrière l’enseignante.
- Entrez! Dit elle simplement.
*
- Tu aurais pû me prévenir!!! S’insurgea Lyna
- Je n’avais pas envie que tu ailles voir mes parents. Ils ne veulent pas que je leur en parle mais je sais que je ne suis pas comme les autres. Mlle Circée essaye de m’aider à comprendre. Elle au moins essayes d’être compréhensive…
Le reproche était à peine voilée et Lyna s’en aperçut. Elle le saisit par le bras et l’obligea à se retourner.
- Ca veut dire quoi? Que je ne m’intéresses pas à toi? Demande à qui veut ou j’ai passé tout l’après midi? J’étais folle d’inquiétude pour toi Théos. Tu ne peux pas t’en aller comme ça sans dire à tes parents ou tu pars. On ne disparait pas de la sorte pendant deux jours!
La jeune fille avait les larmes aux yeux. Il ne s’en rendait pas compte, mais elle tenait sincèrement à lui. Tant pis si il ne voulait pas le reconnaître. Lyna savait ce qu’elle ressentait. Elle espérait juste qu’il s’en aperçoive à son tour.
*
Ils continuèrent à marcher en silence jusqu’à parvenir chez lui.
- Je peux te raccompagner tu sais? Fît il
Mais elle refusa. Elle le salua avant de lui tourner le dos quand elle sentît la pression de son corps dans son dos. Il plaqua ses mains contre les siennes et plongea son visage dans ses cheveux.
- Je suis désolé. Souffla-t-il
Elle resserra l’emprise de ses mains sur les siennes et fît passer ses bras contre elle.
- On est ami n’oublie pas! Dit elle en se retournant pour l’enlaçer.
Il sourît et lissa ses doigts dans ses cheveux. Il n’oublierait pas…
*
Dès que son amie fût partie, il se tourna vers sa maison. Dans le noir elle paraissait tellement étrange. Tellement lointaine de ce qu’il appréhendait. En un sens, il savait que ce n’était pas vraiment chez lui. Quelque chose était ailleurs, l’appelait, l’attirait.
Il se massa la poitrine et serra le dossier remis par son professeur.
Une légère étoile fila dans le ciel. Il le sentait à nouveau. On était au début de quelque chose.
3) Trust: Confiance
Ghin se réveilla en sursaut. C'était la troisième fois cette semaine qu'il rêvait de la mort de sa mère. Sans doute devait-il voir cela comme un présage mais il n'en était rien. Il sentait cette haine mordiller son cœur, plus fort, plus vif. De manière plus intense!
Il s'assît sur son lit et tenta de reprendre contenance quand Hélyce apparût dans le cadre de sa porte serrant contre elle la peluche que lui avait offert son frère un peu plus de dix ans auparavant.
- J’ai fait un cauchemar Ghin ! Dit-elle lentement.
Elle vînt s’asseoir à ses côtés et le prît par le bras avant de poser sa tête contre lui.
- Tu ne devrais pas insister... C’est passé tout ça...
Mais il ne l’écoutait pas, Rimwood devait payer, il ne pouvait pas s’en sortir comme ça ; pas après ce qu’il avait provoqué dans leurs vies.
- Ghin. Ajouta-t-elle tendrement
Il se tourna vers elle et perçut la douce pression de ses lèvres contre les siennes. Quand ils se détachèrent, elle le fixait pesamment le désir se lisant dans ses yeux.
- Nous ne sommes que frères de loi. Murmura-t-elle avant de plaquer son corps contre le sien l’obligeant à basculer sur le lit.
Elle s’accroupit sur son ventre approchant inexorablement son visage des lèvres désireuses de son frère. Sœur bût ses baisers ; ses mains longèrent son dos avec une légère douceur. Le jeune homme fît remonter brassière avant de laisser courir ses mains sur ses seins avides des caresses.
Hélyce avait un trop plein d’amour à exprimer et lui en manquait trop. L’un et l’autre cherchant à taire cette
irrésistible attraction.
Il se redressa recueillant ses fesses sur ses hanches pour plonger son visage au creux de ses seins.
*
Assis sur la terrasse du café estudiantin ou il discutait avec Sandra, Ghin tentait de comprendre ce qui avait pu se passer la nuit dernière. Depuis quand était né cette attraction entre eux ?
Son regard divagua sur la fille de Rimwood. Cet homme l’exaspérait au plus haut point, il en était venu à le haïr, construisant sa vie autour du mécanisme fatal qu’il avait conçu pour cet homme qui après toutes ses horreurs passés bénéficiait d’un bonheur parfait.
« Je t’empêcherais d’en jouir longtemps... se promît il »
- Alors cette fille qui est venue la semaine dernière c’est ta sœur ?
- Elle est sous ma garde depuis le décès de mon père.
- Cela n’a pas dû être facile pour vous. Concéda-t-elle ave sincérité
Durant un court instant, Ghin aurait pu éprouver des remords à ce qu’il projetait de faire mais cette légère intervention de sa conscience fût balayée par le souvenir atroce de la mort de sa mère. Cette image trop fréquente le hantait et bien qu’il fût intelligent, la haine qui obscurcissait son jugement l’empêchait de voir cela comme un signe éventuel.
- Tu veux en parler ? Dit-elle en prenant sa main
- Non ! Dit-il en observant la main posée sur la sienne.
Puis il y réfléchit, le reste de son plan incluait de se servir de Sandra. Mieux valait ne pas trop la repousser.
- Si tu veux bien, on peut se voir ce week end.
Elle sourît. Bien sûr quelle acceptait.
*
Ghin se massa la nuque, dans quelques jours, ce serait l’anniversaire de la mort de sa mère et il tenait à ce que tout soit en place pour cette date. Il prît donc rendez vous avec Judith.
- J’ai encore besoin de toi. Dit Ghin
- Qu’est ce que tu cherches au juste ? Je ne peux pas croire que tu espionnes le doyen par plaisir Ghin…
- N’essayes pas de comprendre, fais ce que je te dis. J’ai besoin que tu l’appâtes dans son bureau demain en fin d’après midi.
- C’est faisable… Ghin ! Réfléchis un peu, s’attaquer à quelqu’un comme Théodore c’est dangereux. Tu auras beau être intelligent, il ne te ratera pas.
Ghin esquissa un sourire, si cette fille croyait qu’après tant de temps, il renoncerait de la sorte.
- Fais ce que je dis Judith et tu es sûre d’être épargnée.
Elle opina, elle accepterait. Et lui tiendrait parole.
- Tu ne devrais pas faire ça ! dit Hélyce
- Il est trop tard pour reculer, pas de marche arrière possible.
- Mais si ! oublie tout ça Ghin, il a refait sa vie, il a oublié. A nous d’en faire autant. Prenons un nouveau départ.
Mais son frère ne l’écoutait plus. Il était trop ancrée dans sa haine, beaucoup trop.
- Je ne comprends pas à quoi je pourrais te servir… avoua Sandra après que l’adolescent lui eût confié qu’il comptait l’utiliser.
Il se pencha vers lui et l’embrassa attendant que le narcotique fasse son effet, ce qui ne tarda pas. Hélyce entra au même moment.
- Quoi ? dit il en croisant son regard froid
- C’est notre baiser que tu lui as donné…
- Hélyce…
- C’est juste que j’aurais voulu savoir si ce qu’on a partagé représente quelque chose pour toi.
- Hélyce. Dît-il en l’enserrant
Elle plaqua sa tête contre son torse, pas besoin de mot, les battements de sont cœurs lui parlaient suffisamment.
***
Théodore Rimwood se promenait en sifflotant dans les couloirs de son établisse
établissement. Ses pas joyeux le menaient naturellement vers son bureau ou Judith lui avait promis un très beau cadeau la veille de Noël.
Il l’avait effectivement trouvé distante ces temps ci mais pourtant cela s’arrangeait. Rien de très inquiétant dans son attitude, ses études l’absorbaient. C’était compréhensible.
Il entra mais ne vît personne. Peut être l’attendait il sous le bureau. Son endroit préféré.
Avant d’avoir eut le temps de faire toi pas, il s’écroula sur le sol en sentant le chloroforme dans ses nasaux. Sa dernière image fût celle de Ghin se penchant vers lui.
- Vous êtes réveillé ? demanda t’il sur un ton laconique
Il plissa les yeux afin de distinguer les formes environnantes. Ses sens encore brouillé par la drogue dont il avait été victime.
- J’ai pensé que vous aimeriez voir celui qui veut votre perte. De toute façon cela n’aura pas d’importance.
- Ghin ? Que vous arrive-t-il ? Détachez-moi ! dit-il en sentant ses poignets entravés.
- Je dois avouer que pour un homme rangé, vous avez quelques zones tortueuses dans votre petite vie. Abus de pouvoir sur votre tendre Judith, trafic d’armes, politique d’abattements en forêt. Il y a de quoi vous envoyer longuement en prison.
- Mais enfin… qu’est ce qui vous prend ? Ces choses ne vous concernent pas.
- Parlons d’il ya dix ans voulez vous ?!
« Mon père a longtemps travaillé pour vous en tant que banquier dans une de vos entreprises boursières. Je suis certain que cela remonte dans vos souvenirs. Vous avez suggéré à mon père de placer un quota en bourse et il a perdu votre argent. Jusqu’ici rien de compliqué. Dit-il »
Théodore avait depuis longtemps baissé les yeux. Il savait ou Ghin voulait en venir et il ne voulait pas admettre que ce jeune homme au dossier si prestigieux puisse constituer une de ses erreurs de jeunesse.
- Par pitié ! dit-il. C’est du passé tout ça…
« Bien sur, si cela vous soulage de penser cela. Il n’empêche que pour vous rembourser, vous avez contraint non pas mon père mais ma mère à payer en nature la somme engendrée par mon père. »
Ce fût au tour d’Hélyce de baisser les yeux. Elle ne savait que trop bien de quoi son frère parlait. Mais ce qu’il projetait de faire ne ferait que l’abaisser plus bas que cet homme.
Leur tragique histoire remontait à l’époque ou Ghin était arrivé dans la famille. Il sortait d’un orphelinat
psychiatrique ou il avait été placé après que ses parents l’eurent abandonné.
Ghin adorait leur mère, il ne supportait pas de la voir
pleurer de la sorte spontanément
alors qu’elle était aussi belle quand elle souriait.
- J’ai compris ! Tuez moi allez y, je le mérite ! dit il en commençant à pleurer.
- Vous tuer ?! Ce serait trop facile ! Qu’en pensez-vous ? Si je prenais exemple sur vous ? dit il en tirant brusquement Sandra de sous la table.
Celle-ci était nue entièrement ficelé, bâillonné et avaient les yeux embués. Elle n’osait pas croire à cette situation mais plus encore à ce que son père avait fait.
La façon dont il avait détruit cette famille ; quelqu’un qu’elle aimait autant, capable de telles atrocités.
- Père ! dit elle légèrement effrayée.
Mais Rimwood gardait la tête baissée et les yeux fermés.
- Vous devriez voir comme elle est belle. Dit Ghin avec un sourire dément aux lèvres.
*
Hélyce traversa le couloir en tentant de penser à autre chose, des choses positives. De la vie qu’elle aurait avec Ghin dès qu’il sortirait de cette pièce. Mais la réalité revînt en même temps que sa décision.
Ses pas glissèrent vers les escaliers. Elle défît les bandeaux qui maintenaient ses cheveux et les laissa tomber par terre. Plus de vie normale pour elle, pas après ça. Ghin était en train de faire exactement ce qu’il reprochait à Théodore. Il était allé trop
loin…
« Grand frère ne me fera plus jamais l’amour… dît elle » en se laissant glisser le long de la rambarde.
Ses cheveux flottèrent au soleil, ondulant sous la plane pression du vent. On aurait dit un ange fondant vers la mort…
Ghin observait le corps de Sandra se déhancher sur le sien. Il baisait une superbe femme t pourtant il n’en éprouvait aucun plaisir. Son regard remonta le long du visage de celle-ci pour y découvrir une image d’Hélyce.
Il sourît.
« Il est temps de prendre un nouveau départ… Hélyce et moi allons tout recommencer mais pas comme frère et sœur… pensa t’il »
Si seulement il avait su…
Cette matinée avait particulièrement bien commencée. Mon professeur d’anglais étant absent, je me sentis d’humeur à aller étudier au CDI.
Vers la fin de la journée c’est à dire entre seize heures trente ; l’envie de prît d’aller aux toilettes. Je n’aimais pas particulièrement les toilettes du lycée pourtant je n’avais pas la patience d’attendre le retour chez moi ; c’est ainsi que je refermais derrière moi la porte de la cabine prenant soin de la verrouiller pour ne pas être dérangé.
Une fois que j’eusse fini, je tournai la poignée de la porte sans succès. Je ne m’affolais pas et réitérais mon geste en prenant soin de vérifier que j’avais bien déverrouiller la porte. Je perçu au delà de la cellule de bois et de ciment plâtre le bruit singulier de la poignée qui casse et qui tombe. Rapidement, je paniquais affolé par la prison qui m’entourait et dont les barrières impénétrables ne m’offraient aucune perspective d’échappatoire. En temps normal, un élève ne souffrant pas de claustrophobie n’aurait pas paniqué mais ce n’était pas mon cas, je détestais les endroits restreints et cet endroit précisément me paraissait plus étroit qu’une serrure ou l’on aurait entassé dix porcs. Je vous l’accorde, le jeu de mots était déplacé pour quelqu’un dans ma situation.
Petit à petit, les sons se brouillèrent et se mélangèrent dans mon esprit. Je percevais avec discernement mon souffle rauque et saccadé qui sous l’impulsion de cet influx nerveux me faisait agir sottement. Je sautais contre la porte tentant de la défoncer, n’y tenant plus d’être écrasé par cette clôture. Les premiers signes d’un crise étaient à ma portée. Elles guettaient tels de fourmis attendant le moment opportun de me souffler le peu de raison qui me restait…
Je m’agenouillais, me recroquevillant sur moi même attendant le moment ou a folie viendrait m’emporter dans ses méandres délirants.
Je me mis à respirer plus fort étreignant mes bras jusqu'à y incruster mes ongles ; ma chair criait sous le poids de cette douloureuse étreinte et pourtant seul mon esprit était torturé. Les nausées me gagnaient et je percevais le tic tac agaçant de ma montre qui semblait me narguer au fil du temps qui s’écoulait. Et à chaque minute qui s’allongeait, son tic tac rageant résonnait comme un bourdonnement dans mes oreilles. Un horrible bourdonnement, pire que les crissements de la craie sur un tableau noir. Je me sentais défaillir de minute en minute subjugué par une sensation de dissipement. Mon corps tremblait désormais guidé par des soubresauts d’une violence incontrôlée.
Ces spasmes eurent tôt fait de me projeter contre le rebord des WC ou je me cognais la tête. Le sang qui s’écoula de mon front et qui me traversa l’œil gauche se mua en un voile de folie que m’envoyait cette claustration que je vivais.
Devant moi, les couleurs se fondirent un nuage de tons foncés ou clairs qui prirent la forme de créatures dont je ne me souviens plus. Ce fut ce qui achevât mon moment de démence outrancière. Je me relevais et me projetais de tous les côtés ou il était possible de s’élancer ; poussant des hurlements glaçants et rageur. Le dernier coup que je prodiguais à ce rempart boisé me déboîta l’épaule. Je m’affalais blessé et à demi conscient de ce qui se passait. Autour de moi, les sons étaient indicibles ; seul un me revenait en tête, le tic tac incessant de cette maudite montre et les monstres de ma folie qui s’agglutinaient autour de moi…
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