Des choses à dire...
Ce blog contient des textes à caractère sexuelles.
Homphobes, racistes et tout emmerdeurs à venir je ne vous retiens pas!!
Bon vent!
Le Méli Mélo de Lyam
A deux, à trois, en solitaire...
C'est doux, violent, délicieux...
Cela fait déjà six mois qu’ils sont ici et leur parcours touche à leur fin. Cette semaine, la coutume veut que nous célébrions la fin des stages des premières années. Un événement à part de la remise des diplômes. Exceptionnel car c’est la conclusion de cette première année à Hollywood School.
*
- Tes migraines sont moins fréquentes à ce que je vois. Fît remarquer Kélyn.
- Je crois que c’est le contact avec Eron, je l’ai invité au bal. Tu vas y aller avec Irvine ?
- Oui. Contente de voir que tu t’es vite remis. Au moins pendant le stage je pouvais avoir l’œil sur toi mais maintenant, tu vas partir en vacances. Ils grandissent si vite ! mima-t-elle
Péter sourît et la poussa légèrement. Avant de revenir à la réalité.
- Damian sait que tu sors avec son frère ?
- Non, ca fait quatre mois qu’on est plus ensemble. Je n’ai pas dû lui manquer.
- Hmm !
Kélyn s’efforça de ne pas tenir compte du grondement mais son tempérament emporté ne pût se résigner.
- Quoi ?
- Ca fait « seulement » quatre mois Kélyn.
- Non, non ! n’en dis pas plus parce que sinon tu vas me gâcher la fête et ce soir je ne veux que sourire et m’amuser.
- Ok mais quand Damian sera là…
Au même instant, son téléphone sonna. Il regarda le numéro… C’est le loup.
- C’est lui. Dît il avant de répondre.
La discussion finie, il raccrocha. Kélyn ne chercha pas à en savoir plus, ce qui n’empêcha pas Peter de lui dire.
- Il ne viendra pas.
- Ah… Honnêtement, avec Vanina partie, je pensais que ça s’arrangerait entre nous. Va savoir ce qui a cloché.
- Moi je sais. Vous êtes deux têtes de mule, bien trop orgueilleuse pour vous serrer l’un contre l’autre et vous dire je t’aime.
- Oh comme c’est mignon le monde vu par Peter. On en reparlera quand tu seras majeur petit. Fît elle en continuant de choisir sa toilette.
*
- Salut Hollywood School, je suis de retour !!!! cria Eron avec le sourire.
La cour était presque déserte mais les quelques étudiants encore présents lui firent signe. La jeune fille se dirigea vers sa chambre avec sa robe du soir toute prête pour le bal de ce soir. Elle se sentait revivre, magnifique. Elle était tout simplement revenue à la vie en quelque sorte. Avec Peter de son côté, le monde ne pouvait qu’aller mieux.
Visiblement il semblait avoir perdu tout souvenir de ses impressions au sujet de la jeune fille. Sa phobie semblait elle aussi s’être dissipée. Et elle devait bien admettre qu’il était assez charmant. La seule que tout cela dérangeait était sa sœur.
- Salut beauté fatale, ca va ? lui dît elle
- T’as l’air d’aller bien. Fît remarquer Mandy
Elle hocha la tête en souriant.
- Je vais mieux. Mes examens sont positifs. D’ici quelques mois je ne serai plus du tout malade.
Son amie ne pût s’empêcher de se jeter dans ses bras. Elles restèrent ainsi l’une sur l’autre durant une dizaine de minutes.
- C’est pourquoi ? demanda finalement Eron
- Parce que tu vas mieux… Ca ne se voyait pas mais j’étais très inquiète pour toi.
- C’est vrai ?
Elle parût sincèrement touchée de la déclaration, puis elles entreprirent de se préparer pour la soirée.
- Tu y vas avec qui ? demanda Mandy
C’est là que tout devenait compliqué.
- Peter. Il m’a invité.
Mandy cacha mal une grimace.
- Tu ne penses pas que c’est dangereux de fricoter avec quelqu’un dont tu as essayé de te débarrasser ?
- Ne t’inquiètes pas, il est amnésique. Et puis je te l’ai dit, je l’ai toujours beaucoup aimé.
Mandy ne rétorqua pas. Que pouvait-elle dire ? Rien dans l’immédiat.
**
- Tu es magnifique. Dit Irvine en tendant la main à sa cavalière.
Kélyn était vêtue d’une magnifique robe rouge bordée d’un ruban de dentelle dans le dos au niveau des hanches. Celle-ci relevait toute son élégance.
- Merci. Dit elle avant d’entrer dans la salle de bal.
Ils retrouvèrent Peter qui discutait avec sa sœur dont il ne gardait que des souvenirs résiduels. Celle-ci se montrait moins crue avec lui, tentant de reprendre un nouveau départ.
- Ou es ta cavalière ? s’enquît Kélyn après les salutations et compliments.
- Oh tu vas être surprise.
Un murmure d’exclamation parcourût l’assemblée quand elle entra. Kélyn avait depuis longtemps été habitué à voir Eron, mais il s’agissait plus de la bonne copine garçon manqué que du mannequin qui se présentait devant eux ce soir.
La jeune femme portait une magnifique robe noire ouverte en fente au niveau de sa cuisse gauche, un minuscule losange taillé dans le tissu laissait transparaître son nombril.
Ses cheveux étaient d’un noir étincelant et retombait légèrement en une frange devant on œil droit. Elle avançait gracieusement vers ses amis se déhanchant le plus gracieusement que le lui permettait ses talons.
- Bonsoir… dît elle d’une voix exquise.
Peter avait les yeux braqués sur elle. Il ne parvenait pas à se défaire de cette délicieuse vision. Avait elle toujours été aussi belle ? Il lui prît la main avant de la conduire à la piste de danse.
- Est-ce que c’est comme tu l’imaginais ? demanda Irvine
- C’est encore mieux.
Elle posa la tête contre le torse du jeune homme. Celui-ci caressa ses cheveux avant de lui relever le menton pour l’obliger à le regarder.
- Ca va peut être ta paraître idiot, mais j’ai été fasciné par toi la première fois que tu es tombé entre mes bras. Et je sais que je ne suis sans doute pas le premier à te le dire, mais je t’aime.
- Non… tu es le premier. Dit elle en se penchant pour l’embrasser.
Elle s’essuya une larme au coin de l’œil.
*
- Je te trouve fabuleuse. Déclara Peter
La jeune fille sourît intérieurement. Elle était prête a tout, ne connaissait aucune limites mais ce soir, elle voulait juste s’amuser. Passer un bon moment même si c’était avec une de ses victimes.
- Toi aussi tu es très élégant. Je pourrais bien tomber amoureuse. Dît-elle en plaisantant.
Il sourît à son tour et se pencha vers son oreille tout en la tenant fermement.
- Tu as essayé de me tuer Eron.
La jeune fille aurait esquissé un mouvement de recul si la pression de Peter n’avait pas été aussi importante.
- Tu… ah ! ragea-t-elle de se mettre à balbutier dans une telle situation
- Je m’en souviens depuis que j’ai quitté ce centre. Si j’ai appris quelque chose avec toi c’est de ne jamais dévoiler toutes ses cartes.
Eron sentait son souffle s’accélérer. Pourquoi paniquait-elle maintenant ?
- Je vais te faire vivre un enfer cette seconde année, parce que maintenant je sais que tu en es venu à m’aimer.
- Non…
Soudain, elle se sentît faiblir. Les lumières tournèrent autour d’elle, le visage de Peter s’estompa avec un sourire. Son cœur la lançait. Elle était amoureuse, c’était pire que la mort…
- Je me doute que vous n’avez pas choisi ses élèves au hasard. Expliqua Mr Sad
Assis dans son fauteuil en cuir noir, le doyen de l’académie regardait s’étendre au dessus de lui l’empire d’artiste qu’il formait actuellement. Sans s’en rendre compte, ses élèves se formaient au monde hollywoodien entre traitrise, rupture, évincements. Il ne leur en faudrait bien tôt pas beaucoup pour devenir des producteurs accomplis.
- Vous avez terminé leur évaluation psychologique ? demanda t’il en niant la question précédente.
Le psychiatre opina. Parmi tous les cas qui lui avaient été présenté. Il y en avait de troublant notamment Eron et Mandy mais également des étudiants plein de mal être. Il s’était penché sur le dossier de Peter récemment revenu mais souffrant de crises amnésiques partielles. Ce jeune homme était un cas à lui tout seul, de quoi couvrir sa carrière durant des années.
- Que pouvez vous me dire sur Vanina ? demanda le doyen
- C’est une élève active, elle sait s’affirmer quand c’est nécessaire et je crois qu’elle souffre d’une trop grande négligence.
- Intéressant.
- Vous savez je ne comprends toujours pas l’intérêt de ces test même si la plupart m’ont paru nécessaire de les étudier de plus près.
- A qui faîtes vous référence ?
- Eron et Mandy. La première est… une de mes anciennes patientes. J’ai observé chez elle des signes de pathologie criminelle, j’ai peur qu’elle ne crée des soucis aux étudiants.
- C’est étrange ce que vous dîtes, personne ne s’est plainte d’elle au sein de l’établissement. De surcroît c’est un de nos meilleurs éléments. Une élève remarquable si j’en crois ses professeurs.
- Et c’est justement ce qui cloche. Je connais bien Eron pour l’avoir suivi durant deux années. Elle pourrait très bien nuire à la santé de vos élèves.
Andersen ne l’écoutait presque pas. Il ne comprenait pas qu’on puisse remettre Eron en doute. Pas elle !
*
- Ca te fait quoi d’être revenu ? demanda Kélyn à Peter.
- Si je me souvenais d’un peu plus. Sans compter ces migraines… Pourquoi est ce que je me rappele de toi et pas des autres ?
- Que veux tu ?Je suis inoubliable !
- Bonjour la modestie. Plaisanta t’il
- Ne t’inquiète pas. Dit elle en souriant, ca reviendra en temps voulu. Ne penses qu’a ton stage de second trimestre.
Il opina. Kélyn le considéra en repensant à ce que sa mère lui avait demandé. L’actrice pensait qu’il serait mieux qu’il retourne à l’académie ne serait ce que pour renouer avec le monde réel. Trois moi de coma végétatif et une amnésie en plus ; à croire qu’il avait le monde contre lui.
- Il y a des gens dont je devrais me rappeler ?
- Ta sœur Mandy, et peut être Damian, ton colocataire.
- Et cette fille que j’ai dessiné avec mon sang.
- Je te conseillerais de te tenir loin d’elle. On commence les stages la semaine prochaine toi et moi dans la même entreprise. D’ici la reste loin d’elle c’est un conseil.
- Mais je la trouve belle, j’ai envie de la connaître. Elle n’est pas si méchante ?
Kélyn préféra ne pas répondre. Elle ne comprenait pas, pourquoi le dissuader de prendre contact avec Eron et pas avec sa sœur qui le méprisait.
« Non, ce n’est pas ce que tu crois ; tu te fais des idées. » pensa t’elle
*
- Salut Pete ! dît Damian avant de déchanter en voyant Kélyn à sa suite. Toi aussi tu es là !
- Bonjour Damian. Je te le ramène mais on a comme un souci.
Le jeune homme s’était mis à errer dans la chambre effleurant chaque objet du bout des doigts. Comme pour u déceler une énergie quelconque…
- Vous sortez ensemble ? demanda t’il
Ils s’entreregardèrent. Un instant, pas plus.
- Vous avez rompu ? C’est a cause de Vanina ?
Kélyn parût stupéfaite. Peter était doué d’une telle sensibilité qu’il recouvrait des pans entiers de mémoire en seulement quelques heures.
**
- Tu savais pour cette histoire de bal de fin d’études ? demanda Mandy
- Vaguement. Je ne vois pas trop l’intérêt d’y aller. C’est futile.
- Ne serait ce que pour exercer ton pouvoir de séduction. Lui intima son amie.
Elle fît mine d’y réfléchir mais n’insista pas. Plus tard en rentrant dans sa chambre, elle aperçut Peter dans le couloir. Son cœur fît un saut qu’elle attribua à son état.
Le jeune homme s’approcha d’elle. Il était sûr que c’était la même fille qu’il avait dessiné avec son sang.
- Ca va toi ? dît-elle sans beaucoup d’assurance. Ce qui la surprît.
- Je ne sais pas. On se connaît ?
- Tu ne te rappelles pas de moi ? demanda t’elle légèrement soulagée.
Il nia. Elle lui tendît la main oubliant complètement sa phobie. Il la serra avant de se présenter mais c’était inutile vu les circonstances.
- Alors quelle opinion tu te fais de moi ?
- D’après ce que m’a dit Kélyn je ne sais pas. Tu as l’air de quelqu’un de gentil. J’aimerais bien qu’on soit ami.
« Ami ? » Ca paraissait inenvisageable aux yeux de la jeune femme. Elle n’avait jamais été douée pour l’amitié et encore moins pour la confiance. La raison pour laquelle elle ne soutenait qu’elle.
**
- Kélyn !
- Qu’est ce que tu veux ? répondît-elle au vif à Vanina
- Je voudrais te parler. C’est au sujet de ta rupture avec Damian
- Ca te fait plaisir. C’est ce que tu voulais il me semble.
- Mais il ne m’aime pas. C’est toi qui compte, j’ai bien compris que ça n’avait pas de sens. Tu sais je dois partir, je reviendrais pour la deuxième année. Je veux que tout soit clair entre nous. Je suis désolée mais je ne suis pas la seule fautive. Un bon conseil, explique toi avec Damian avant de tout perdre.
La jeune fille s’en alla le cœur un peu plus léger. Kélyn reconsidéra ses paroles. « Avant de tout perdre… »
Irvine arriva inopinément.
- Ca va ?
- Oui…
- On sort toujours ensemble ce soir ?
Elle opina. Il n’y avait plus rien à gagner de sa relation. Elle se cala contre lui.
- Un vrai cœur d’artichaut. Lança Eron
Kélyn se retourna prise au vif par la remarque. Derrière elle, Irvine tentait de dissuader sa complice de continuer.
- Je te demande pardon ?
- Avec Damian c’est fini. Je peux t’en demander les raisons ?
- Non !
- Peut être que tu ne les connais pas ?
- Eron ? demanda Mandy en frappant à la porte.
- Va-t’en ! cria t’elle
Outrepassant l’ordre de la jeune fille, elle crocheta le verrou avant d’entrer. Son amie était allongée sur le lit, serrant un oreiller contre elle. Ses yeux rougis par les larmes ne daignèrent pas lui prêter attention.
- Je ne veux pas que tu me vois comme ça… dit elle en pleurant
Mandy vînt s’asseoir à ses côtés et tenta de la prendre dans ses bras mais elle se dégagea brutalement.
- Je ne veux pas de ta pitié !!!
- Ce n’en est pas. Qu’est ce qui t’arrives ?
Elle s’essuya les yeux avant de se rapprocher d’elle.
- J’ai l’impression d’étouffer, c’est mon cœur…
- Tu es malade ?
Elle acquiesça. Mandy tendît à nouveau ses bras en vue de la réconforter. Elle se laissa faire.
*
- Vous m’avez appelé docteur ? demanda Kélyn
Le psychiatre la pria de s’asseoir.
- Je dois passer l’entretien avec vous ce matin. J’ai la primeur de vous annoncé la réussite de vos examens. Félicitations, vous ferez votre stage en entreprise durant le second trimestre.
- Bonne nouvelle. Fît elle sans conviction.
- Je vois, intéressant, intéressant !
- Pardon ?
- Vous êtes l’élite du monde Hollywoodien, vous venez d’un milieu aisé. Je ne peux pas croire que vous vous fichez de travailler chez FoxTV. Voulez vous me raconter ?
- Non
- J’en conclus donc que vous n’êtes pas venu ici tant pour vous que pour quelqu’un d’autre.
- C’est possible. Je pensais que l’année se passerait très bien en compagnie de Damian. Je m’étais fait d’autres amis mais dernièrement tout est devenu compliqué.
- Je vois…
- Vous notez tout ce que j’écris ?
- En somme.
*
- Docteur, nous avons un souci avec le patient. Regardez.
L’infirmière chargée de la surveillance de Peter passa une vidéo sur laquelle on voyait le jeune homme s’entailler la main avec l’aiguille de sa perfusion pour faire couler le sang au sol.
- Pourquoi s’est il mutilé ?
- Ce n’est pas le plus surprenant. Dît elle anxieuse.
En effet, le jeune homme qui visiblement était sorti de sa transe plongeait ses doigts dans son propre sang pour en faire un dessin. Un portrait de Eron d’un rouge sinistre sur le dallage blanc.
*
Damian chercha de bout en bout de l’école la personne de Vanina. Celle-ci s’était réfugiée dans la salle de musique. Cette salle était destinée aux étudiants qui avaient choisis l’option musique mais la jeune fille aimait s’y réfugier. Sa guitare entre les doigts, elle se plaisait à rejouer les accords de la chanson des Vitamin C.
- Hey !
- Ca c’est arrangé avec Kélyn ? demanda t’elle
Il secoua la tête. Elle parût désolée.
- Je sais que je ne t’ai pas aidé en te racontant ce qu’elle m’avait fait. Je sais encore que toi et moi on ne sera jamais ensemble parce que tu ne m’aimes pas comme je t’aime. J’irais lui parler Damian. Confessa-t-elle
L’adolescent ne savait pas quoi dire.
*
- Ca ne va pas Kélyn ? demanda Irvine
La jeune femme n’envisageait pas de se plaindre de Damian, mais il lui manquait plus qu’elle ne voulait l’admettre. Elle repensait à sa discussion avec le psy et à ce qu’elle lui avait dit. Elle froissa son profil psychologique entre les mains avant de se pencher vers Irvine.
- Est-ce que tu me trouves jolie ? demanda-t-elle
Il recula surpris. Bien sûr qu’elle était très belle. Ravissante, magnifique. Rien à redire sur son charisme. Il n’en revenait pas qu’elle puisse se remettre en cause simplement à cause de sa rupture avec Damian.
- Si tu doutes a cause de Damian, il ne faut pas. Il ne te méritait pas c’est tout.
- Et qu’est ce que je mérite moi ? Je veux dire, on était tout l’un pour l’autre. On est venu ici avec le même rêve. On s’est promis que l’on serait toujours la l’un pour l’autre.
- Il faut croire que c’était plus important pour toi que pour lui.
Elle s’apprêta à répondre mais son téléphone sonna. Une femme était au bout du fil, quelqu’un qu’elle n’allait pas tarder à connaître.
**
- Tiens donc, ma patiente préférée. Cela fait longtemps qu’on ne s’est vu Eron. Dît Mr Sad.
- Vous avez l’ait d’avoir vieilli. Fît elle remarquer.
- Je vois, toujours aussi charmante. Je suppose que tu ne souffres pas de tes problèmes de cœur ? dît il légèrement cynique.
- C’est pour me torturer qu’on vous paye ? répondît-elle
Le psychiatre ne pût s’empêcher de sourire.
- Non rassure toi, j’emploie l’argent des contribuables à bon escient. Et puis de toi à moi, nous savons qu’il est impossible de déstabiliser un esprit comme le tien.
Elle ne répondît pas. Un sourire fendît le visage du docteur.
- Oh je vois, quelqu’un y est parvenu… Qu’as-tu fait à cette personne ? Tu as fait en sorte de la mettre hors service ?
- Si vous devinez tout ça, je n’ai pas besoin de parler.
- AU contraire, tu as adopté cette attitude dès l’enfance. Ce qui est à la fois triste et fascinant. Je suppose que tu t’en veux d’avoir tué tes parents.
- Je ne les ai pas tués ! c’était un incendie accidentel. S’insurgea-t-elle
- Mais l’on ta reproché cela durant toute ton enfance. C’est cela qui a conduit à faire de toi ce que tu es actuellement…
- On m’a fait tellement de mal quand j’étais petite, je trouve normal d’en faire maintenant de manière tout à fait naturelle.
Christian Sad se leva de sa chaise et vînt se placer en face de sa patiente.
- Tu as réussi tes examens avec une mention plus que raisonnable, que veux-tu encore prouver ?
- Rien, je sais tout ce que je peux, jusqu’ou je peux aller. Mais allez savoir pourquoi, j’ai envie de continuer… Ne serait ce qu’en votre mémoire.
- Tu comptes m éliminer moi aussi ? C’est le cas de ce jeune homme, Peter je crois.
La jeune fille resta imperturbable. Entièrement dénuée de scrupules. Evincer Peter lui avait paru quelque chose de tellement naturel.
- Vous parlez de moi comme d’une criminelle. Je ne suis pas un monstre docteur. Ce que nous avons en commun c’est d’être humain. Ma seule faiblesse je crois, la finitude, je ne connais rien de pire. Cela dit je suis en train de dépasser tout cela.
- Tu as le comportement d’une criminelle Eron, je dois te traiter en conséquence. Si tu ne l’admets pas, je ne peux pas t’aider.
- Qui vous dit que j’ai besoin d’être aider. Je me sens très bien actuellement, je suis ce dont je rêve. Je n’ai rien à me reprocher si ce n’est d’être un corps limité.
Le psychiatre parût sincèrement surpris par l’être présent sous ses yeux.
- Je ‘y crois pas. As-tu cessé ton suivi psychologique ? demanda t’il
Elle sourît à son tour savourant ce début de crainte qu’elle inspirait à son ancien docteur.
- Je dois dire que j’ai été très surprise de mon pouvoir de persuasion.
- C’est plus grave que je ne le pensais. Fît il
- Allons docteur, tout le monde m’aime ici. Il n’y a aucune raison pour que cela change. N’allons pas réveiller mes vieux démons.
- Tu es malade Eron, a ce stade il serait dangereux pour toi et les autres de ne pas vous en rendre compte. Expliqua t’il
- Demandez a qui vous voudrez docteur, je n’ai fait de mal à personne ici.
Et sans plus rien attendre de leur discussion, elle quitta la salle.
- Putain mais t’es pas désolé d’être humain ? s’exclama brutalement Eron
Damian la regarda, surpris par sa phrase. Elle avait une drôle de manière de lui faire comprendre qu’il devait arrêter de se lamenter.
- Je veux dire, t’es qu’un être faible. Honte a toi forteresse de chair indigne, bon sang remues toi si tu veux la garder.
Il opina face à la véhémence de la jeune femme. Celle-ci se replongea dans son livre comme si de rien n’était. Elle avait raison, il n’allait pas laisser Kélyn lui échapper.
- Damian ! s’exclama Vanina au loin.
Elle adressa un bref signe a Eron qui ne daigna pas la capter. La jeune femme se plongeait dans le livre pour oublier… Une légère douleur la ramena à la surface.
- Tu es revenu depuis longtemps ? J’ai rencontré ton frère, c’est quelqu’un de charmant, mais il ne t’égale pas. Dit-elle en voulant l’embrasser.
Il posa un doigt sur ses lèvres en guise de barrière. Elle freina son enthousiasme.
- Qu’est ce qui ne va pas ? Je pensais que tu serais content de me voir…
- Dans d’autres circonstances peut être. Pourquoi tu as fait ça ?
- Quoi ?
- Tu t’es immiscé dans mon histoire avec Kélyn. Encore… On avait mis les choses au clair pourtant.
- Tu ne peux pas décider seul pour nous. Je t’aime et je sais que toi aussi tu m’aimes, je suis même la seule a qui tu ai daigné le dire.
- C’était une erreur regrettable. On n’est plus ami désormais et nous ne serons pas amant.
- Ok. Tu veux retourner avec elle ? Mais avant je dois te raconter deux ou trois choses. Dit elle en l’entraînant plus loin.
*
- C’est ici qu’on l’a interné. Comme vous pouvez le voir, le patient ne bouge pas, il ne réagit à rien et nous devons le transfuser pour le nourrir.
Kélyn regarda horrifié le légume qu’était devenu Peter. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que tout était de sa faute. Pourquoi n’avait il pas daigner lui parler des problèmes qu’il rencontrait ?
- Dites mois tout docteur, ce n’est pas qu’une simple crise cardiaque ?
- Pas vraiment, il semblerait qu’il soit pris dans une profonde crise nerveuse. Son cerveau a en quelque sorte cesser de fonctionner.
Elle posa une main sur la baie plastifiée. Qu’avait il bien pût lui arriver ? Elle quitta le centre en promettant de revenir de temps en temps.
Quand elle revînt à l’école, elle eût la surprise de découvrir Damian sur le pas de sa porte. Son cœur fît un bond. Peut être allait il lui donner l’explication qu’il voulait. Ils allaient sans doute se remettre ensemble ce qu’elle espérait bien qu’elle l’eut poussé vers la sortie de son cœur.
- Tu m’attendais ? demanda t’elle en ouvrant la porte.
Il ne répondît pas, se contentant de la fusiller du regard. Visiblement les réconciliations ce n’étaient pas pour tout de suite.
- Vanina m’a raconté ce que tu avais dû faire pour l’éloigner.
Elle se mordît la lèvre. Elle avait oublié ce léger incident.
- Bon sang Kélyn a quoi tu pensais en la faisant interner dans ce centre.
- Visiblement elle en est ressortie plus nocive que jamais.
- Ca n’excuse pas ton geste et c’est pour ça que toi et moi on a du mal à s’entendre. Il ne suffit pas d’être riche pour régler ses problèmes. Tu penses que tout est permis parce que tu as les moyens mais réveille toi !
Elle se retourna spontanément l’affrontant du regard. Un regard presque embrumé.
- Si j’ai fait ça c’est parce que j’étais désespéré. J’ai crû que j’allais te perdre, je ne voyais pas comment lutter contre elle qui avait la même passion que toi, elle qui te comprenait si bien. Elle qui te connaissait mieux que moi.
- Ca n’excuse pas ce que tu as fait… dit il
**
- Bien comme vous le savez chers étudiants nous touchons la fin du semestre. Certains d’entre vous ont déjà entamés leurs thèses de première année. Pour d’autre il serait temps de vous mettre au travail. Mais je dois avant tout vous soumettre à un petit caprice. Chaque année, nous faisons appel à un grand psychiatre qui doit dresser votre portrait psychologique.
- Il aurait beaucoup à redire avec Peter. Plaisanta Mandy
Mais Eron n’y prêta pas attention, elle n’aimait pas beaucoup l’idée qu’un psy vienne s’introduire ici. Avec Peter parti, elle se croyait à l’abri et pourtant. Un doute lui effleura l’esprit. Elle préféra le réprimer, l’ignorant fatalement jusqu'à ce qu’il ressurgisse.
- Je vous présente Mr Sad. Dît Andersen
- Merde ! ragea Eron.
Un trentenaire monta sur le podium. Il était élégamment vêtu d’un ensemble bleu nuit. Des fins cheveux bruns coupés en brosse. Il ressemblait plus à un acteur à la remise des Alfreds qu’un psychiatre de renom.
Eron elle parvenait mal à cacher sa gêne. Elle se tortillait sur elle-même incapable de contenir sa nervosité.
- Ca ne va pas ? demanda Damian
Elle ne répondît pas. Le jeune homme n’insista pas et chercha inévitablement Kélyn du regard. Elle était assise deux rangées plus bas seule. Il fallait dire que ces temps ci elle ne pouvait plus cotoyé ses amis habituels. Autant ne pas chercher a s’en faire d’autre.
- Au cours des deux semaines qui viennent vous serez reçus individuellement par Mr Sad qui établira votre profil psy.
La jeune fille aux cheveux orange se mordilla une mèche. Voila que tout était à refaire…
- Etait ce bien nécessaire de l’appeler ? demanda Irvine
Kélyn ne répondît pas. Elle était restée muette depuis près de deux jours. Depuis que Vanina lui avait annoncé la nouvelle et qu’elle avait par la suite apprise l’arrêt cardiaque de Peter.
- Ca va aller ? demanda le jumeau de son futur ex copain.
- Non, je n’aurais pas dû le laisser sans surveillance. On s’est disputé au sujet de Vanina. Je n’ai pas voulu lui reparler.
Il passa un bras autour de ses épaules. Elle se blottît contre lui acceptant le réconfort qu’il lui offrait. Au fond, elle ne pouvait s’empêcher de se demander si Mandy était impliquée. Il y avait tout a parié que oui.
- Je me demande bien comment c’est arrivé. Dît Irvine.
Il simulait. Il savait parfaitement qu’Eron avait employé à merveille les informations qu’il lui avait fournies et maintenant qu’il était hors course, elle était tranquille et lui avait le champ libre pour séduire Kélyn. Sans Damian auprès d’elle en cet instant d’extrême fragilité, elle lui céderait d’autant plus facilement dans les bras.
Il ne pût résister à l’envie de laisser courir une main dans les cheveux de la jeune fille. Elle se laissa faire tentant de se disculper de sa responsabilité vis-à-vis de Peter.
**
- Oui Papa, je serai là pour les vacances. Je t’embrasses et puis un bon rétablissement à Peter. Dit Mandy en raccrochant.
- Alors ? demanda Eron en lui tendant une coupe de champagne.
La jeune fille la prît avec le sourire.
- Le pauvre petit est reparti pour ce centre psychiatrique. Pauvre frangin, dire qu’il avait si bien réussi ses examens. Les médecins pensent qu’il pourrait recouvrer la parole mais ils sont peu confiants.
- Je le plains. Dit elle en buvant une gorgée
- Moi aussi. Tu t’imagines regarder devant toi constamment sans rien comprendre, tout ça parce que ton cerveau a fait un blocage. Le pauvre n’est pas plus utile a rien. Pas même à son art du dessin…
- Vous fêtez votre victoire ? demanda Vanina en entrant à l’improviste dans la suite de Mandy.
Mandy lui jeta un coup d’œil mi surpris, mi amusé.
- Toi ici ? depuis combien de temps ?
- Suffisamment pour voir que les choses n’ont pas changé. Tu t’es arrangé pour renvoyer ton frère la bas, espèce de garce ! ragea-t-elle
- Calme tes ardeurs, ce sont des histoires de famille. Te mêle pas de ça !
- Je vais m’en mêler… Tu sais je n’ai pas oublié cet endroit magnifique ou je t’ai rencontré pour la première fois. Ca te ferait plaisir d’y retourner ? demanda t’elle sarcastiquement
- Tu ne pourras pas m’y renvoyer. Dit-elle peu sûre de ses paroles ce qu’Eron nota tout de suite.
Vanina lui offrît une de ses plus beaux sourires. De ceux qui ne présagent rien de bon.
- A tout hasard prend une lime à ongles, on ne sait jamais…
**
- Je crois qu’on a mal choisi notre moment pour renouer ! dit Damian furieux de voir la situation lui échapper.
- C’est dommage que tu regrettes. Dit son père
- Non, je n’ai pas dit ça. Je suis juste furieux. Une semaine et mon monde s’écroule, je ne pensais pas vivre dans un film. Répliqua t’il en achevant de ranger son sac.
Son père sourît et l‘aida à faire ses bagages. En priorité, il espérait juste arranger les choses avec Kélyn. Ensuite il s’occuperait de Peter. Théoriquement c’est ce qui devait se passer.
Sur la route du retour qui devait durer un peu plus de douze heures, Georges ne pût s’empêcher de demander à son fils.
- C’est quoi le problème précisément ?
- C’est moi. J’ai dit à la mauvaise fille ce que je devais dire à une autre.
- Mais encore.
« Ca c’est passé durant mon année de Première. Je sortais avec Kélyn mais une autre élève est arrivée dans notre classe d’art. Vanina et moi on s’entendait super bien, c’est arrivé je ne sais pas comment. Kélyn l’a découvert et on s’est séparé avant de se remettre ensemble. »
- D’après ce que j’ai vu, vous n’aviez pas l’air d’en souffrir.
- Ca c’est tassé avec le temps mais je crois qu’elle…
**
- Il n’a jamais compris tout ce que je voulais lui donner. J’ai pensé que si on faisait l’amour, il serait plus attiré par moi. Mais il ne faisait que repousser mes avances.
- Je crois que tu devrais arrêter le champagne. Intima Irvine
Elle secoua la tête chancelante. Pas question de se dessaouler maintenant. Il fallait qu’elle termine de cracher son venin.
- J’aurais du choisir un gentil garçon comme Peter. Avec lui au moins, je ne risquais rien.
- Tu as assez bû… poursuivît Irvine en tentant de lui arracher la bouteille des mains
Mais elle refusa de la lâcher si bien qu’il bascula sur elle, leur visage à même l’un de l’autre.
- Tu as des yeux magnifiques… Ils sont semblables à un abîme insondable. Ca te rend unique.
Irvine se releva intimidé par la profondeur des mots de la jeune femme. Elle se redressa également et rechuta sur lui.
- Je crois que j’ai trop abusé de ta boisson, c’est mon anniversaire mais quand même…
- Je vais te raccompagner jusqu'à ta chambre. Proposa-t-il.
- Je peux très bien rester dormir ici. Dît-elle avant de s’affaler sur le lit.
Il soupira et la regarda amusé. Elle sombra lentement dans le sommeil. A son réveil, elle ne verrait pas la longue chevelure d’Irvine mais la tignasse ébouriffée de Damian.
- Bonne anniversaire ! dît-il
Elle le repoussa quand il voulût l’embrasser. Elle regarda autour d’elle avant de constater qu’elle était revenue dans sa chambre.
- Qu’est ce que tu fais ici ?
Il soupira, devinant bien que les choses ne s’arrangeraient pas comme il voudrait.
- On doit en parler.
- Tu as raison, parlons en.
Damian hésita avant de commencer.
- Je vois, c’est moins facile de me baratiner moi qui ne suis pas Vanina.
- Arrête avec ça. Je t’ai dit que je ne pouvais pas m’expliquer, il n’y a rien à comprendre.
- Et quand tu lui as dit que tu l’aimais tu le pensais vraiment ?
- Non.
- Alors pourquoi tu ne me l’as jamais dit ? Je mérite d’être heureuse moi aussi, pourquoi je ne peux pas entendre de ta bouche un simple mot ?
- Je ne sais pas… avoua t’il
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