Tous les deux ans, nous organisons à la Hollywood
School un bal est donné en l’honneur des anciens élèves devenus de prestigieuses figures du monde hollywoodien.
*
- Tu réfléchis encore ? demanda Kélyn
Damian sortît la tête de son livre dans lequel il ne faisait que revoir ce qu’il savait déjà. Il
tentait malgré lui de mettre de l’ordre dans ses idées et voila qu’un des spectres de son passé ressurgissait.
- Bonjour Kélyn.
- Tu n’oublies pas que nous avons la réunion des premières années cet après midi. Tu te fais rare et je ne peux pas
m’occuper de ses élèves tout seul.
- Je sais ! Pardon.
Elle prît place en face de lui ce qui surprît le jeune homme. Il tenta de ne pas y prêter attention et
replongea dans son livre. Mais Kélyn ne semblait pas prête à le laisser travailler en paix.
- Alors… tu vois quelqu’un ?
- Je crois que non.
- Ah… tu prépares ta thèse je crois ? Ca avance ?
Damien referma sèchement son livre et la regarda en face.
- Tu peux me dire pourquoi on a cette conversation ?
- J’essaye d’être agréable. On a rompu mais on peut être amis.
- Je n’en vois pas l’intérêt. Dit-il en rangeant son matériel. Je te vois plus tard avec les premières
années.
Kélyn le regarda s’en aller en boudant.
*
- Toc, toc, toc !!! fît Cassandre en entrant dans la salle d’art. Il y a quelqu’un ?
- Je suis là. Répondît Peter.
L’adolescente fût agréablement surprise de voir le jeune homme vêtu d’une vieille chemise blanche
peinturlurée arc en ciel, le visage maculé de traces de peintures et les doigts couvert de pastel.
Il leva les yeux vers elle et entreprît de laisser tomber son dessin.
- Qu’est ce que tu fais là ? demanda t’il
- J’ai demandé l’autorisation au prof d’art. Et toi ? Tu travailles ? Je peux voir ?
- Oui je travaille, non je ne t’autorise pas à regarder. Mets-toi au travail si tu es là pour ça.
- Je vois, de mauvais poil aujourd’hui ? Tu veux m’en parler ? je sais très bien écouter. C’est au sujet
de ta copine ?
- De quoi tu parles ? dit il en se replongeant sur sa fresque de l’autre côté du panneau.
- La tutrice. Enfin je dis ça comme ça. Elle avait l’air bizarre ce matin, et comme tu ne vas pas bien, j’ai pensé
que vous vous étiez en froid.
- Je ne sors pas avec elle. Enfin il n’y a plus de chances maintenant. Ecoutes, je ne souhaite pas en parler, est ce
qu’on peut juste dessiner en silence et parler en silence ?
La jeune fille sourît et déballa son matériel.
*
- Je trouve intéressant toutes ces informations. Dît Irvine en feuilletant les dossiers que lui avait fournis son
détective privé.
Le jeune homme s’assît et profita de ses nouvelles informations. Depuis quelques temps il s’était
laissé aller aux douces sucreries de l’amour, mais il devait revenir à ses intrigues habituelles. Et a sa promesse de début d’année à savoir détruire son frère et son père.
**
Le soir du bal avait rassemblé plusieurs sommités dans le monde du cinéma et des médias. L’on
retrouvait notamment le plus grand scénariste du moment Georges Wikhestler, lequel fût immédiatement pris à bras par son fils.
- C’est quoi cette histoire ? Tu as viré Irvine ?
- Ecoutes on peut en parler plus tard, je ne suis pas ici pour gérer une famille incontrôlable.
Celui-ci prît congé aussi vite qu’il était arrivé. Damian le regarda s’en aller, le regard dirigé vers
sa prof vêtue d’une robe fine d’un beau bleu nuit. Celle-ci le reconnut au loin et vînt vers lui.
- Damian ?! Alors tu apprécies cette soirée et toutes ces stars ? Personnellement j’ai une mauvaise
opinion de tout cela mais moi qui forme de futur membre de cette classe, j’avoue que la situation est plutôt paradoxale.
- Je comprends… je crois.
Sa mine légèrement perdue fît sourire Mylène.
- Ton père est venu lui aussi ? demanda t’elle
- Oui, il doit sans doute être en quête d’une jolie demoiselle. Dît-il dans une tentative de plaisanterie.
Malheureusement, dans cette plaisanterie la vérité y était plus que présente. Il tenta malgré tout de
lui accorder le bénéfice du doute. Son père avait des travers comme tout les monstres hollywoodiens célèbres, il espérait juste qu’il n’était pas simplement une des ces créatures de
débauche.
- Je vois… Rien ne change vraiment. Murmura-t-elle.
- Pardon ?
- Rien, rien. Je peux t’inviter à danser ? A moins que ta petite amie n’y voit un inconvénient ?
Il sourît et tendît sa main à cette ravissante jeune femme.
- Alors comment tu te débrouilles ? demanda Georges à son second fils
- Bien. Mais je ne vois pas l’intérêt de t’en parler. Je suis émancipé je crois ?! de force !
- Je reconnais que ma réaction était un peu excessive. Si tu as su mûrir entre temps, tu peux revenir. Dit-il en
posant sa main sur l’épaule d’Irvine
Celui-ci la dégagea lentement et offrît son plus beau sourire à son géniteur.
- Papa je t’ai promis en quittant ta maison que je te détruirais. Je suis bien parti pour et crois moi, il ne te
restera pas grand-chose quand j’en aurais fini avec toi.
Georges soupira et laissa son fils en ne prenant pas plus au sérieux les menaces de son fils.
**
- Peter, dît Cassandre d’une voix enfantine. Tu veux danser ?
- Non je préfère bouder.
- Ok on a n’a qu’a bouder dehors. Viens ! dit-elle en le tirant par le manche.
Une fois dehors, ils durent se rendre compte que s’était une mauvaise idée. Le temps avait viré au
gris sombre, signe qu’il allait pleuvoir.
- On devrait rentrer, le temps ne semble pas des plus cléments.
- J’adore la pluie pas toi ?
- Non, je vois mal comment on pourrait aimer ça ?
- Ben tout simplement parce que c’est la nature en action. La transformation des éléments, en plus c’était une sorte
de rituel que j’avais en commun avec ma sœur.
- Ta sœur ?
- Oui… Ma petite sœur d’amour. On avait l’habitude de courir sous la pluie avant d’aller s’abriter sous un arbre
complètement trempé. Je sais c’est complètement stupide mais c’était tellement marrant d’avoir une sœur.
- J’en conclus qu’elle ne fait plus partie de ta vie ?
- C’est compliqué.
Elle regarda le ciel et vît la première goutte s’abattre sur son front.
- Ca commence ! dit elle en souriant.
- Il ne faudrait pas qu’on soit en retard. Fît Peter en l’entrainant avec lui sous la pluie battante.
Ils finirent par se retrouver complètement essoufflé sous l’immense if qui bordait le jardin de
l’école.
- C’était génial. Ca fait longtemps que je n’avais plus fait ça ! Comment tu fais pour que je me sente si bien
en ta compagnie ? dît-elle tout sourire
- Je suis moi, tout simplement !
- Ouais…
Ses doigts caressèrent le coin de ses lèvres dans le but d’en effacer quelques gouttes puis poussé par
une douce envie elle ne pût s’empêcher de l’embrasser là, contre l’if au clair de lune sous la fine pluie d’été.