C’est le mot et le bon pour qualifier tout ce qui m’est arrivé ces derniers temps. Malédictions par ci ; malédictus par là…
Mais revenons à ce qui c’est passé les deux jours précédents pour mieux comprendre ce qui c’est passé.
Ce matin là j’étais censé retrouver Sinja. En fait c’était plutôt dans l’après midi ; je savais qu’elle était en Afrique avec son cirque pour pouvoir attraper un lion et donc qu’elle allait
y rester au moins trois jours encore.
Je cherchais Précieuz pour lui présenter mes excuses, j’étais très embarrassé par ce qui avais pût se passer. Et avec un poignet cassé, il était probable qu’elle fût à la bibliothèque.
Mauvais calcul, elle n’y était pas. Je sillonnais les rayons en pensant à ce que je ferais avec Sinja cet après midi, quand mon attention fût attirée par un petit livre reliée d’or.
« Secrets de Malédictions »,
J’allais donc chercher Papoy et lui demander l’autorisation de l’emprunter. Il ne pouvait pas dire non… enfin je crois. Subitement je repensais aux signes sur le dos de Précieuz…
Je parvins à sa chambre mais n’osais pas entrer, il était en pleine discussion. Avec sœur Nouillasse ; dans sa chambre !
• Si j’abandonnais l’orphelinat, je devrais renoncer à Milo.
Je n’entendis rien d’autre. Candie avait parlée. Le reste ne m’importait que très peu et je ne m’attardais pas devant cette porte, c’aurait été indiscret.
Ainsi Candie prévoyait depuis longtemps de quitter le pensionnat. C’était mieux pour elle ; elle ne devrait pas supporter tout ça mais d’un autre côté je comprenais pourquoi elle y restait.
Pour moi… je le savais… si elle quittait l’orphelinat peut être deviendrait elle amnésique, victime de ma malédiction. C’était à la fois gentil et trop généreux de sa part.
Elle n’allait pas sacrifier sa vie entière pour moi et ça j’étais bien décidé à le lui dire ; dès que j’en aurais l’occasion.
Vers la fin de la matinée, tout juste après le déjeuner je montais dans ma chambre récupérer la géode offerte par Sinja ainsi que mon cahier de croquis.
Il y a longtemps que je dessine mais j’ai pensé que c’était pas important de vous en parler ; mais cet après midi, j’étais bien décidé à dessiner Sinja. Immortaliser sa beauté à jamais dans
la broussaille éclatante d’un soleil orangé.
Le temps de récupérer mon matos et j’étais parti. Avec tout ça j’avais complètement oublié Précieuz ! Bah, tant pis, elle attendrait et Candie aussi. Pour moi, rien d’autre ne devait compter
que cet après midi. Le dernier que je passerais sans doute avec Sinja.
*
J’avais tout fait comme il fallait ou du moins c’est ce que je pensais et le dessin était magnifique. Finalement je consentis à lui donner. Je ne l’oublierais jamais de toute façon et puis
c’était une sorte de cadeau de couple. Pourtant peut être que j’étais trop pensif, elle m’interrogea à plusieurs reprises.
Pour ne pas aller c’était le cas. Deux de mes amis ne me parlaient plus et ma tutrice prévoyait de m’abandonner. Je pense que j’avais mon lot de soucis pour en parler. Mais je ne le fis pas.
Sinja non plus n’allait pas bien.
• Et toi, tu as des problèmes ? demandais je
Elle hésita à répondre ; cette hésitation acheva de m’alarmer. Elle était d’un naturel très bavard, ce que j’appréciais, vu que moi aussi j’étais très « parle beaucoup » !
• Je crois que je vais arrêter le cirque.
• Quoi ? Mais je pensais que c’est ce que tu aimais ?
• C’est vrai mais…
Elle soupira et je sentis qu’elle dû faire un effort immense pour ne pas craquer.
• Mon père est mort deux ans après mon départ… je n’en savais rien… Quand je suis retourné les voir, ma mère m’a racontée.
Je comprenais, elle devait se sentir coupable de ce qui lui était arrivé. Mais il ne fallait pas, elle n’y était pour rien. Tout comme sœur Nouillasse n’y était pour rien dans ma malédiction.
Cette fois j’étais résolu à la laisser s’en aller.
Elle sanglotait.
Je relevais son visage à ma hauteur et l’embrassais délicatement sur le front. Je l’attirais à moi et passai mes bras autour de ses épaules.
• Ce n’est pas ta faute ; il ne faut pas culpabiliser !
Ca m’allait bien de dire ça, moi qui ne voulait pas croire que je puisse ne pas être la seule chose existante au monde pour ma mère adoptif.
Elle se calma, s’essuya les yeux d’un revers de main et prît une profonde inspiration. J’espérais avoir réussi à la consoler ; avec un peu de Milo dans sa vie, elle ne pouvait que mieux
vivre. Elle se tourna vers moi et m’offrît un immense sourire. J’adorais la voire sourire. « Je t’aime Sinja ; pour rien au monde je ne voudrais te voir souffrir ».
Si seulement j’étais fichu de le lui dire en face. Elle se pencha vers mon oreille et me souffla.
Je basculai du rocher sur lequel nous étions assis et atterrît au milieu de l’herbe broussailleuse. Comment avait elle… je me dis que ce devait être une simple coïncidence. Mais pourtant… peut
être qu’on s’aimait au point de deviner les sentiments de l’autre.
Peu importait, elle avait été honnête avec moi, j’allais lui rendre la pareille.
• Moi aussi je t’aime…dis-je tandis que ses beaux yeux verts vinrent me cacher le soleil.
Elle s’assît à califourchon sur mes hanches tandis que j’essayais de me relever. Apparemment, elle n’avait pas l’intention d’en rester là.
• Maintenant qu’on se l’ait dit, on peut se le prouver. Me murmura t’elle.
Comprenant immédiatement son invitation, j’approchai mon visage du sien pour la posséder d’abord par des baisers sur ses lèvres douces et voluptueuses. Elle accueillît mes caresses
chaleureusement, cherchant elle aussi, un moyen de me prouver combien elle tenait à moi. Mais ce n’était pas nécessaire, la tension qui émanait de son corps suffisait à me prouver tout ce qui
était nécessaire. Nous nous décollâmes un moment cherchant à reprendre notre souffle. J’en profitais pour lui suggérer de rentrer mais elle n’était pas de cet avis. Le soleil déclinait et
pourtant, je ressentais le besoin de rester au près d’elle ; ne serait ce que ce soir…
• J’ai vu une oasis pas loin. Me dit elle
Je regardais au loin la maison de Papoy, sœur Nouillasse devait probablement m’y attendre. Tant pis, après tout elle voulait vivre sa vie et sa vie serait bientôt sans moi. Donc…
• Va pour l’oasis ! répondis je plus joyeux que jamais.
Quand je revins le lendemain tôt dans la matinée, j’aperçus Précieuz accoudée à son balcon. Je m’écartais de la porte et lui fît de grands signes de main. Soit elle m’ignora, ; soit elle ne
me voyait pas. Elle fixait impassiblement le soleil qui se levait au loin dans la plaine. Je regardais moi aussi cet endroit ou j’avais vécu l’une des plus belles nuits de ma vie. Avec Sinja…
j’avais laissé pas mal de mes soucis à cet endroit pour ne ramener que des bons souvenirs. Mais je devais bien le reconnaître. C’était fini…
Tard dans la nuit quand nous nous sommes réveillés, nous venions de réaliser ce qui était arriver. Après et seulement après deux étreintes, je venais de me rendre compte que Sinja et mi
n’étions plus vierges…
Nous avions apprécier le moment, ; voulu retenter l’expérience mais chacun de nous savait bien que nous ne devions pas nous le permettre. Trop de choses nous séparaient et moi plus que tout
je ne pouvais la retenir.
Sinja allait repartir dans la matinée et moi dans l’après midi. On s’est enlacé une dernière fois avant de se dire adieu et pour la dernière fois, j’ai pris ses lèvres…
Quand on s’est séparé sur le chemin du retour, j’ai compris que notre première fois avait été la dernière. Je la regardais disparaître dans l’aube tardive de la savane ; son corps ondulant,
invisible comme les traits d’un fantôme. Son âme qui soufflerait à jamais un embrun d’amour en moi. Sinja…
• Tu continueras de penser à moi ? me demanda t’elle
• Toujours…
Au moment de monter dans l’avion, j’eus soudain un doute. A mon retour, les choses allaient changer. Je m’étais promis de percer le secret de la scarification de Précieuz mais aussi de rendre sa
liberté à Candie ; je n’oubliais également pas le résultat des tests. C’était essentiellement ma rencontre avec Sinja qui m’avait amené à cette décision. Sinja…
Elle avait contribuée pour beaucoup à mon évolution et je ne lui en serais jamais assez reconnaissant. Pourtant je devais essayer de l’oublier pas entièrement ; juste me dire que nous deux
c’était fini et que nous ne devions plus être que des amis…
• Milo ? Tu rêvasses ? lança Candie avec un sourire chaleureux.
Je lui souriais tout en me disant qu’elle n’avait pas la droit. Elle n’avait pas le droit de me traiter comme un enfant ; de ne pas me dire la vérité, qu’elle voulait vivre sa vie. J’étais
assez grand pour comprendre. Je pouvais assumer… non elle n’avait pas le droit ; pas le droit de m’abandonner…
*
De retour à l’orphelinat, je n’ai pas dit un mot à Sœur Nouillasse. Je lui en voulais un peu ; plus que tout je m’en voulais d’être aussi gamin. Pour me changer les idées je me plongeais
dans un dictionnaire latin avec les mots recopiés et trouvés sur le dos de Précieuz.
Il fallait vraiment que j’essayes d’arranger les choses avec elle. Sa présence tout comme celle particulière de Gerk me rassurait quant à mon existence sur Terre mais plus que tout, j’aimais
avoir des amis qui me ressemblaient ou juste… des amis tout court.
Je laissais brutalement tombé le livre par terre. Comment… ? pourquoi ? Et moi qui avait agit si mal avec elle… Bon sang je me déteste.
Je ne perdît pas de temps et me lançai chez Patrick ; il savait c’était certain et Précieuz également. Pourquoi ne m’avait elle rien dit ?
J’arrivais chez Papoy, l’esprit embrumé par toutes mes découvertes. Il arrosait des fleurs qui n’avaient plus rien à espérer de la vie.
• Pourquoi vous ne faîtes rien ? hurlais-je
Il me considéra intrigué par ce que je venais de dire.
• Vous saviez pour Précieuz, pourquoi vous n’avez rien fait ?
Il prît un air désolé. Je venais d’apprendre la vérité, j’étais fou de rage après lui mais plus encore contre moi ; mon attitude inexcusable. Ma bêtise affligeante.
• Milo tu n’es en rien responsable. On ne peut rien faire, je ne connais pas le moyen de l’aider.
Ces paroles ne m’apaisèrent pas. Il n’ y avait aucun doute, e monde était bel et bien injuste.
• Tu ne dois pas te sentir coupable. Continua t’il
Cette fois j’en avais marre. J’étais prêt à hurler, frapper, tuer si il le fallait mais ça ne pouvait pas arriver.
• Ca vous va bien dans le rôle du pseudo psychiatre « qui répand le bien autour de lui ». dis je plus furieux que jamais.
Mais cette fois ci, je ne parlais plus de mon amie ; je parlais de moi. Du moi habitué à vivre auprès de Candie. Ma tendre Candie que j’aimais et qui m’aimais. Je n’avais pas beaucoup
d’amour dans ma vie ; je venais d’en perdre une source. Je n’allais pas en perdre une autre.
• Milo, tu veux qu’on en parle ? demanda t’il
Mais je n’avais pas envie de parler. Non, moi tout ce que je voulais c’était vivre une vie normale ou du moins reprendre celle que j’avais avant. Sans vous, sans Sinja, sans Précieuz… Sur le
moment, je ne souhaitais qu’une chose qu’il m’oublie ; qu’il oublie ma sœur Nouillasse. Qu’il disparaisse…
Mais ça je ne pouvais pas le dire. J’ai donc décidé de laisser là cet individu et d’aller à l’encontre du problème.
Précieuz était avachi dans le jardin sur une chaise longue, un livre en main. Comment pouvait elle savourer un roman alors qu’elle…
Quand elle m’aperçut devant l’entrée, elle se redressa sur sa chaise et me fît entrer.
• Milo ?!
• Je voulais te parler. Premièrement, sache que je suis désolé de ce qui s’est passé.
• C’est bon c’est oublié.
• Ensuite, je voudrais que tu saches que je suis ton ami et que tu pourras toujours compter sur moi.
• Euh… oui, c’est gentil… Milo qu’est ce qui t’arrive ? sembla t’elle s’inquiéter.
J’inspirais et m’apprêtais à lui dévoiler la vérité que j’avais découverte. Mais elle me coupa la parole en m’apposant un doigt contre les lèvres pour m’intimer de me taire.
• Tu sais que mon anniversaire c’est dans une semaine ? Je veux un truc bien. Dit elle coquette
• Ouais ! Des fleurs ou une pierre tombale ! dis je tristement.
• Oui, c’est très beau ça…
Elle s’assît et me fît faire de même à ses côtés. Précieuz savait ; elle savait que je savais et en sachant cela elle redoutait que moi qui sachasse je fusse prît d’une envie de l’aider.
• Je vais mourir Milo, tu ne peux pas m’aider…
• Précieuz, tu ne vas pas mourir… Tu vas exploser !
Je n’étais pas fier de ce que je disais mais c’était vrai. « Le jour de son dix septième anniversaire, le porteur de la marque maudite implosera, consumée par le feu et renvoyé au
néant. »
C’est ce que disait sa scarification… Maudites malédictions…
Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à cette dame. Cette dame me dit : Trouvez moi des plantes ; trouvez moi des fruits ;
je vous délivrerais de votre mal.
Je me réveillais en sursaut tandis que cette étrange comptine continuait de résonner dans ma tête. Un goût salé parcourait mes lèvres en ayant creusé des sillons liquides sur mes joues. J’avais
pleuré. Pleuré en repensant à tout ce qui était arrivé. Je n voulais pas croire que dans cinq jours ma Précieuz ne serait plus et pis encore je redoutais de la voir brûler vive spontanément
devant moi.
Je me relevais et sautai du lit en repensant à ce que je dirais à Précieuz aujourd'hui. Nous avions prévu de passer la journée ensemble juste pour me racheter de ce que je lui avais fait subir.
Tandis que l'eau coulait sur mon corps, ma main savonneuse s'arrêta sur mon épaule. Cette épaule que Sinja avait embrassée après que je lui ai tendrement fait l'amour. Ces doigts délicats me
revinrent en tête et ces merveilleux moments que nous avions passés ; j'essayais de l'oublier sous le jet glacé de la douche.
La douce voix de Candie m'a faite revenir à la réalité. Avec elle aussi, je devais régler mes comptes
Après m'être habillé très rapidement... quoi? Comment ça vous voulez que je vous décrive mes vêtements? ça n'a aucun intérêt. Bon si vous y tenez j'ai un débardeur noir et un jean avec une
chaînette. J'aime bien ce genre de vêtements.
Bref je vous disais donc que je sortis de ma chambre sans passer par la cuisine ni par le salon pour être sûr de ne pas croiser soeur Nouillasse. J'eus beaucoup de chance de la voir m'attendre
devant la porte.
- J'aimerais bien qu'on discute jeune homme! me dit elle
- Moi je n'ai pas envie de discuter. répondis je
Elle soupira et posa sur moi un de ses regards inquisiteurs. Ceux que je lui reprochais de m'adresser dans ses élans d'hypocrisie. J'avais dix sept ans pas cinq; je pouvais comprendre que tu
avais une vie à vivre.
- Je veux bien qu'on parle amis c'est moi qui commence. premièrement je me suis rendu compte que je n'étais pas la seule chose importante pour toi; deuxièmement j'ai remarqué que tu ne me
considérais pas encore comme un adulte ou même un jeune adulte et troisièmement si tu veux régler mon problème d'impolitesse nous irons voir Patrick, je suis sûre que ça te fera plaisir.
- Milo... soupira t'elle à nouveau
- Non pas de "Milo!". Tu veux qu'on discute, je suis tout ouïe.
- Je ne voulais pas te parler de ma relation avec Patrick parce que ça ne te regarde pas.
- J'ai droit à une vie privée; autant que je sache tu ne me dis pas tout toi non plus.
Et ding! Un point pour la religieuse, il fallait que je riposte. je n'étais pas habitué à me faire rétamer au niveau des réparties.
- Bien sûr et dans la chambre de Patrick parler de moi ne me concerne pas?
- Ah... soupira t'elle Milo... Je ne suis pas sûr que tu ais bien compris l'ampleur de cette décision.
Mais je la comprenais très bien, je ne t'en voulais pas; je m'en voulais à moi. A moi de ne pas pouvoir admette que je devais pouvoir me passer de toi. Mais j'étais furieux parce que je t'aimais;
plus que tout tu étais ma mère de remplacement et que cet empoté de psy essayait de te voler.
Si tu quittes l'orphelinat religieux; tu risques de t'exposer à ma malédiction. J'ai préféré quitter la pièce, j'étais pressé et la situation m'inconfortait.
Quand je suis arrivé chez Précieuz, elle n'était pas encore réveillée. Son majordome m'invita à entrer. Il achevait de se déshabiller et me salua avant de s'en aller. Voila que les domestiques
prenaient des congés. Je n'ai d'abord pas compris puis ensuite, elle est descendu dans le salon probablement prévenu par son employé.
Elle somnolait encore en petite tenue une simple culotte et un débardeur très fin lui couvrait le corps. Je trouvais cette tenue parfaitement inadaptée pour un matin du mois de Novembre
généralement connue pour sa période hivernale.
- Bonjour! dis je simplement
- Salut! Désolé, je... je dors mal ces temps ci.
- Tu n'as pas froid? demandais je
Elle baissa légèrement la tête et avança vers le comptoir ou était présenté son petit déjeuner. des oeufs brouillés accompagnés de tranches de jambons saupoudré de caviar. Il ne manquait plus
qu'une cuillère en or pour compléter le tout. Un bol de céréales aurait amplement suffit.
- Ah! J'allais oublier ma cuillère en argent.
Pffff!
*
Il devait être à peu près midi quand nous nous sommes arrêtés au centre commercial pour déjeuner. Avant cela nous avions passé la matinée à faire les boutiques. Noël approchait et Précieuz
voulait à tout prix offrir un dernier truc à ses parents avant de "disparaître".
Discrètement, j'ai glissé durant la conversation un lien avec ce dont nous ne voulions pas parler.
- Tes parents sont au courant?
- Qu'est ce que tu en penses? Un chat empaillé ce serait pas mal...
Je regardais brusquement le lieu ou nous nous trouvions; un taxidermiste n'était sans doute pas le meilleur endroit pour trouver un cadeau à offrir à ses parents.
- Tant pis, j'le prends pour moi! déclara t'elle
Elle se dirigea vers le,comptoir pendant que j'observais les pauvres animaux en cage qui attendaient inéluctablement que le sort qui leur soit réservé soit mis en action.
- Non ils ne savent pas... dit elle simplement
J'allais lui dire quelque chose quand j'eus soudain une légère migraine. une sorte de grisonnement dans ma tête; j'ai alors pensé que quelque chose essayait de me parvenir. Vous savez comme dans
ces fameux éclairs de lucidité.
Je regardais devant moi et vis avec stupéfaction une souris verte prisonnière de quelques barres de métal.
- Toi...
- Quoi? me demanda Précieuz en croyant que je lui avais parlé
- Cette souris... j'en ai rêvé.
- Ok!
- Nan c'est vrai... attends Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à cette dame. Cette dame me dit : Trouvez moi des plantes ;
trouvez moi des fruits ; je vous délivrerais de votre mal. chantonnais-je
- Et alors, c'est une vieille comptine.
- La fin est plus surprenante... je ne suis pas sûre que ce soit une souris normale.
Précieuz poussa un soupir agacé. Je me remis à chantonner et cette fois, le rongeur s'agita dans sa cage grattât furieusement la paroi.
Je fus plus que surpris par cette agitation soudaine, ce ne pouvait être anodin ou une simple coïncidence. Je passais mon doigt à travers un barreau et lui caressai la tête calmement. Elle se
calma et se gratta le museau avec ses petites pattes.
- Alors mademoiselle, ce sera tout? demanda le vendeur
- Je vais aussi prendre cette souris... déclara t'elle
Je levai les yeux intrigués vers elle. Elle me rendît un sourire et me tendît la cage quand le vendeur eût fini de vanter les propriétés épidermiques naturelles de l'animal.
- On va dire que c'est mon cadeau en avance. dit elle en m'embrassant sur la joue
C'est donc une fois parvenue au restaurant du magasin que tout a commencé à partir de travers. Premièrement, cette mignonne petite vermine s'est jetée sur la viande que je lui tendais ensuite
elle en a profité pour sortir et se promener sur tout mon corps avant de retourner dans sa cage.
- Sacré bestiole. Cette fichue souris a vraiment la santé. se plagnît Précieuz
- Ca va, je sais que tu l'adores.
Nous avions donc repris le chemin de la maison de mon amie. Elle marchait la tête un peu basse et ne disait pas grand chose. Pour une balade entre amis c'était plutôt agréable jusqu'a ce que ma
souris que je n'avais pas encore baptisé s'échappe. Elle se mît à courir sur l'herbe puis me fixa longuement avant de me narguer en échappant à mes multiples tentatives d'attrapage.
Curieusement ma comptine me revînt en tête:Une souris verte, qui trottait sur l’herbe, elle me nargue par sa queue, elle nous conduit à ce monsieur.
Puis elle s'éclipsa et prît le chemin de la forêt.
- Bah laisse la s'en aller. Dis toi que tu lui as rendu sa liberté.
- Pas question, c'est un cadeau et je veux le récupérer.
Elle parût un instant bouleversé par cette déclaration. Puis se ressaisit et me pointa du doigt.
- Toi tu es vraiment un cas! dit elle
Après ça nous nous sommes embusqués dans la forêt à la suite de ce rongeur particulier. Nous finîmes par arriver à la lisière du bois et pile devant nous se dressait une cabane joliment décorée
dans le style de rusticité.
Ma souris entra dans cette maison. J'étais tout à fait stupéfié par ce qui se passait ce qui me rappelait mes rêves. Ceux qui accompagnaient ma comptine t qui me montrait ces images. Avec un peu
(beaucoup) de chance, cette opportunité était celle d'un retour possible à une vie normale tant pour moi que pour Précieuz.
- Ne restez pas dehors voyons! susurra une voix dans notre dos
Précieuz et moi criâmes avant de nous rendre compte que celle qui venait de nous dire cela n'avait rien d'effrayant.
Il s'agissait d'une plantureuse blonde aux vêtements assez particuliers. Elle n'avait qu'un pagne en écorce d'arbres et qui pourtant s'adaptait aux courbes de son corps. D'autre part, sa poitrine
était couverte d'un bustier en feuilles d'if.
- Je ne voulais pas vous faire peur... dit elle
Je n'avais pas encore remarqué qu'elle gardait ses yeux fermés.
- Je suis aveugle hélas... mais je sais qui vous êtes. Souhaitez vous entrer?
- Pas question, je rentre chez moi. déclara Précieuz
En ce qui me concernait, vu que je n'avais pas de chez moi, je ne voyais donc aucune objection à rester en compagnie de cette étrange femme.
- Tu préfères imploser? lâcha t'elle
Précieuz fît volte face et la regarda avec rage.
- Comment savez vous cela?
- Je te prie d'entrer.
Elle avait pris place au centre de la pièce et nous avait cordialement invitée à nous asseoir. Puis elle s'était assise en tailleur et avait allumée un feu.
- Parlez moi donc de vos maux.
- Je suis Milo et voici mon ami Précieuz. Qui êtes vous?
- Quand les dieux ont crées Pandore, ils ont également donné naissance à deux femmes.
- Perséphone qui devînt la femme du dieu des enfers et Calysto qui était la cousine de Pandore. Je suis cette Calysto. Croyez le ou non, mais j'ai vécu au delà du temps et ce pour secourir les
âmes égarées et perdue dans le tourbillon infernale de la folie de Mérysée.
- Que pouvez vous faire pour nous? demandais je en engloutissant le flot d'informations qu'elle me donnait.
- Je vois que tu connais tes priorités, j'ai le pouvoir jeune Milo de détruire ta malédiction et celle de son amie.
Précieuz soupira longuement, je compris qu'elle ne croyait pas beaucoup à ce que disait cette étrange femme. En effet c'était difficile de croire qu'il s'agissait d'un esprit antique capable de
nous aider. D'autre part, qu'est ce qu'elle aurait pu être d'autre? Et pourquoi se consacrer à nous.?
- J'ai toujours été sensible aux âmes égarées. Et puis je dois dire que je trouve toujours le moyen de remercier ceux qui se livrent à des élans de générosité.
En disant cela, elle avait dardé son regard sur Précieuz. Au même moment, la petite souris verte grimpa sur elle et vînt se nicher dans les longs cheveux blonds de l'esprit.
Elle devait faire allusion au geste de mon amie. tant mieux si cela nous valait de guérir.
- Maintenant voulez vous me faire confiance? demanda t'elle
Je regardais Précieuz, durant un instant, une étincelle d'espoir avait brillé dans ses yeux. tout bêtement, nos malheurs allaient s'estomper ici simplement et sans épreuves intangibles à
traverser.
J'avais juste oublié,que mes parents étaient à portée de main. avec un peu de chance, j'allais pouvoir retourner vivre avec eux et oublier Candie, Sinja et tout ce qui me rendait malheureux.
- Milo; tu as entendu? me demanda Précieuz
- Pardon?
- J'ai besoin d'une pierre pour accomplir ce rituel.
- Quand aura t'il lieu?
- D'ici cinq jours...
Précieuz faillit suffoquer, quant à moi je tentais de réfléchir. J'espérais que tout se passerait bien et soudain, un doute m'a tapé au coeur.
- Quel genre de pierre?
- Une améthyste…
- Une souris verte qui trottait dans l'herbe...
le titre m’intriguait mais je n’avais pas le cœur à lire plutôt à aimer.