7) Perdus en mer…
- Ményl, tu ne pourras pas m’ignorer toujours. Fît
remarquer Nan
La jeune fille tourna la tête se contrefichant de ce qu’il pouvait penser. Par sa faute, ils étaient perdus sur ce minuscule
bateau
- Ményl…
- La ferme ! ordonna-t-elle
Nan mît un certain temps avant de comprendre qu’elle lui avait donné un ordre. Abasourdi, il reposa la tête contre le panneau de bois
et observa l’océan à perte de vue.
*
- En quel honneur ? demanda Ményl après que
l’adolescent lui eût annoncé qu’ils partaient en vacances.
- Nous avons tous les deux réussis nos examens, et puis
je réalise qu’il ne te reste plus que quelques semaines à passer avec moi.
Elle opina. Encore trois semaines et elle recouvrerait sa liberté tant espéré. Mais l’attendait-elle autant qu’elle le pensait.
Bien évidemment, ils n’étaient pas partis seuls, rien que tous les deux. Sylvia était bien sûr du voyage ainsi qu’un ami de Nan du nom
de Matisse. Les cheveux en épis bruns, une peau hâlée l’archétype idéal de l’espagnol, ce qui justement s’apprêtait bien aux plages de Cancún qu’ils allaient visiter.
- Embrasses moi !
- Qu’est ce qui te prends ? dit Nan en repoussant
sa belle mère.
Offusquée, celle-ci reboutonna son chemisier tandis que l’ascenseur redémarrait. Nan se plaqua contre le mur attendant de parvenir à
l’étage sélectionné.
- Je ne t’ai pas trouvé très enthousiaste ces temps ci.
Fît elle remarquée
- C’est indécent un ascenseur ; imagines que
quelqu’un nous aie vus.
- Ca suffit ! dit elle en frappant le panneau de
métal. Qu’est ce qui t’arrives Nan ?
Le jeune homme ne répondît pas. Il ne savait pas lui-même ce qui lui prenait. En temps normal, il aurait été ravi de s’envoyer en
l’air surtout avec sa belle mère, la seule femme qu’il eût jamais désiré depuis l’âge de treize ans. Mais ces temps ci, les paroles de Ményl lui revenaient en tête. La relation qu’il entretenait
avec sa belle mère était malsaine, il s’en apercevait mais jusqu’ou pouvaient ils encore aller ?
- Je ne me sens pas en forme. Dit il
simplement
Sylvia poussa une exclamation dédaigneuse. Et puis quoi encore ?
- Ményl !
Nan frappa trois fois avant d’entrer ce qui en général n’arrivait jamais. Il entrait et se servait, c’était son mode de
fonctionnement. Au début avec Ményl, ce n’était que pour s’amuser, puis cela était devenu purement sexuel et maintenant il y avait autre chose chez elle qui l’obligeait à changer. Un effet
positif…
Elle était assise sr le li en train de feuilleter un livre de littérature française.
- Tu n’en démords pas avec la
lecture !
- Comme tu vois. Dit-elle en souriant. Le prends pas
mal, mais je ne trouve rien d’amusant et je ne suis pas franchement entouré d’amis.
- Je comprends. C’aurait été plus facile si Natacha
t’avais accompagnée. Mais si ça avait été le cas, je ne t’aurais pas eu pour moi seul.
« Assez des sous entendus ! pensa Ményl. Si t’as un truc à me dire, dis le ! » Mais il ne le fît pas. Aucune
raison ne l’y poussait.
- On pourrait peut être aller faire un tour en
bateau ?
- Si je ne veux pas ?
- Tu es toujours mon esclave, n’oublie
pas !
Durant ce court instant, Nan crût redevenir le despote qu’il avait toujours été. Il n’avait aucune raison de changer… Ményl ne pouvait
pas avoir cet effet là sur lui.
- Ok je te laisse !
Il s’apprêta à franchir la porte quand elle le retînt.
- Il n’y aura que nous deux ?
- Sauf si tu veux qu’il en soit
autrement.
- Non… c’est bon, juste nous deux.
*
Entre dix heures du matin et quatre heures de l’après midi, un total d’un quart de journée s’est écoulé et durant ce temps, il s’est
passé pas mal de choses.
- Je l’ai mis exprès pour toi ! avait affirmée
Sylvia
La jeune femme se baladait dans sa cabine vêtue d’un sado latex en cuir. Des jambières en dentelles recouvraient ses cuisses tandis
que le bas de la tenue s’ouvrait en une fente au niveau de l’entrejambe.
Nan n’aurait pas su résisté, même si il avait été un moine tibétain… et ça Ményl l’avait très bien perçu depuis la porte derrière
laquelle elle se trouvait.
Curieusement, elle avait prévue de tout de même l’accompagner en bateau, il n’y avait aucune raison qu’elle ne s’amuse pas non
plus.
Et ainsi…
- Nan tu veux bien me prendre ma couverture s’il te
plaît ?
Le jeune homme se pencha pour ramasser la serviette de Ményl posé sur le rebord de la petite vedette de location et se retrouva
incompréhensiblement dans l’eau.
- Mais qu’est ce qui t’as pris ? hurla-t-il en
refaisant surface
- Je n’en sais rien. Avoua-t-elle
Mais malgré tout, elle ne fît rien pour l’aider à remonter. Il tenta de s’aggriper aux bords, mais la jeune fille le repoussait avec
la rame comme un pêcheur l’aurait fait avec un requin.
- Tu vas le regretter ! dit il
- Mais bien sûr. Nargua-t-elle
Il resta ainsi un long moment à patauger dans l’eau qui devenait de plus en plus froide.
- Ményl, je vais crever de froid !
- Je compatis sincèrement ! dit elle sur un ton
sadique
- Mais qu’est ce qui te prend ?
Elle ne répondît pas, il commençait à faire frais. Nan devait sûrement se geler dans l’eau mais elle n’était pas décidée à faire
preuve de pitié. Pas question, pas maintenant.
- Je suis jalouse… dit elle enfin
Le jeune homme parût soudainement intrigué.
- De quoi ? dit-il en tremblant
- Pas de quoi, de qui ? je ne supporte plus de te
voir avec ta belle mère Nan. Je veux que tu sois à moi… Uniquement…
Elle fît glisser une corde afin qu’il puisse remonter.
Il le fît, malgré tout, il savait qu’au sommet de ce lien il ne trouverait pas l’estime de Ményl. Depuis quand son avis était il
devenu si important ?
- Je ne sais pas quoi dire…
- Contentes toi d faire redémarrer cet engin, j’en ai
assez de respirer l’air marin.
Il soupira avant de tirer sur le démarreur, sans succès.
- Il a dû s’enrayer.
- Génial !
- Passe moi la radio s’il te plaît.
La jeune fille nota deux choses importantes. La première, Nan venait de lui demander quelque chose poliment, la seconde c’est que la
radio se trouvait dans la serviette de sa couverture passée par-dessus bord en même temps que le jeune homme.
Nous nous retrouvons donc au début.
- Tu trembles…
- J’avais remarqué !fit elle amère.
Elle en voulait à Nan mais devait bien admettre que c’était elle la cause de leur problème.
- Tu es sûre que ca va Ményl, tu es toute
pâle…
- Oui, je vais très bien ! cria
t’elle
Au même instant, elle sentît un vertige. Elle se leva pour aller boire un peu, mais chancela et bascula inexorablement dans
l’eau.
Or elle avait beau aimé l’océan, Ményl ne savait pas nager…