Le Méli Mélo de Lyam
A deux, à trois, en solitaire...
C'est doux, violent, délicieux...
Il n’y a de vraiment beau que ce qui ne peut servir à
rien. Tout ce qui est utile est laid, car c’est l’expression de quelques besoins et ceux de l’homme sont ignobles et dégoutants comme sa pauvre et infime nature.
Manifeste de l’art pour l’art ; Emaux.
Théophile Gauthier
« Ce n’est pas tant une question d’amour que de virginité »
Deux mois plus tôt
- Ta sœur arrive demain? Pourquoi était elle partie?
- Elle avait commencée des études de journalisme. Elle revient le temps des vacances.
- Tu ne m’as pas souvent parlé d’elle.
- C’est relativement compliqué… Je ne veux pas en parler. Dit il
Il se laissa tomber sur l’herbe de la terrasse. Réglys se pencha vers lui fauchant ses lèvres le plus sensuellement possible.
Encouragé par ce baiser, les doigts de l’adolescent remontèrent sous son chemisier passant sur les bornes de son soutien gorge. Surprise, elle se détacha vivement de lui.
- Excuses moi, je n’aurais pas du. Dît il confus
Elle lui prît la main et la posa contre son cœur.
- Tu fais battre mon cœur, mais je ne suis pas encore prête.
Il l’étreignît contre lui, acceptant sa décision.
* *
- Réglys? Je suis désolé, Naïm est parti faire une course, il n’est pas près de rentrer.
- C’est toi que je suis venu voir. J’ai lu le roman que tu as écrite, j’ai trouvé cela très émouvant… Sincèrement!
- Merci! Entre!
Elles prirent place sur le canapé, l’une en face de l’autre.
- Dis moi, qu’Est-ce qui t’as le plus marqué?
Réglys hésita avant de parler.
- Cette relation qu’ont les deux femmes. Leur amour est particulier, il ne ressemble à rien. C’est tellement fort.
- Fascinant! Dit Alys
- Voila c’est ça…
- Non, je parlais de tes yeux… Ils sont magnifiques. Dit elle en lui caressant le visage.
La jeune fille frissonna avant de s’écarter légèrement. Quelle finesse, quelle douceur…
- Un baiser te convaincras sans doute. Dit Alys
En sentant le souffle de la sœur de Naïm parcourir son œsophage, elle ferma les yeux se laissant aller très sensiblement à cet échange; Elle sentait son corps réagir honteusement à ces caresses suaves et minutieuses.
- Arrête s’il te plaît, je ne veux pas ça… dit elle sans conviction
Alys se décolla avant de passer ses doigts sur les lèvres roses de Réglys.
- Je sais ce que tu veux et ce n’est pas mon frère. Tu as peur? Dit elle en entreprenant de la dévêtir.
- Je ne suis jamais allé aussi loin avec Naïm. Dit elle timidement
- Dans ce cas, j’aurais la primeur. Je sais ce que tu redoutes, la douleur dans le sexe! Et dans ce cas ce ne sera pas tant une question d’amour que de virginité. Laisse moi faire, tu ne souffriras pas. Lui intima Alys
Et elle avait tenue parole…
*
Assise sur le bord de la fenêtre, Réglys fixait l’horizon se demandant si cela suffisait à expliquer sa rupture avec Naïm. Et si c’était le cas, aimait elle réellement Alys? Avait elle fait le bon choix?
- On peut parler? Dit brusquement Naïm
Elle sursauta et manqua de basculer. Le jeune homme la retînt par les hanches l’empêchant de basculer.
- Comment es tu?
Il lui montra un double des clés qu’il lui remît. Leurs regards se croisèrent, fugaces, passionnés…
Elle avança ses lèvres, il entrouvrît les siennes et tandis que les lueures matinales baignaient leur baiser, Alys se reposait dans les ténèbres.
« A la différence de l’amour qui est une force vive et spontanée, l’obsession est lente, froide douloureuse et conduit à une folie totale »
Alys regarda sa main emmitouflée dans une attelle orthopédique. Plus jamais elle ne pourrait écrire normalement avec cette main. C’était précisément de cette main que se servait l’Ange Pourpre pour rédiger ses écrits.
Depuis quelques temps, on l’avait apparenté à son personnage, les critiques trouvant que la personnalité de la jeune femme était très proche de son personnage de fiction. Elle était en quelque sorte l’ange Pourpre de la vie réelle.
Son bras endolori la ramena justement à cette vie réelle, triste et dure. Ses parents étaient absents depuis quelque temps se vouant à quelque activités écologiques de ci de là le monde, aussi dès sa sortie de l’hôpital, elle avait demandé à Réglys de l’héberger ne serait ce que le temps d’une semaine.
Retrouver ses forces pour mieux lutter contre son frère? Il lui apparaissait clair qu’elle n’était pas tombé toute seule.
- Tu aurais dû passer cette semaine avec lui, ne serait ce que pour discuter. Dit Réglys qui évidemment n’était au courant de rien.
Elle effleura son bras…
- Ca n’aurait fait qu’empirer. Dit elle en connectant son matériel de dicté électronique.
*
- Naïm on peut parler? La harcela Réglys
- Non, pas le temps! Dit il en prenant la route de sa maison
- Mais je veux qu’on discutes!
- La dernière fois qu’on a parlé, j’ai appris que tu me quittais pour te plonger dans le monde ô combien merveilleux des gouines!
Réglys tiqua. Il était en colère, cela était tout a fait compréhensible.
- Ok je suis désolé, c’est que j’avais peur.
- De quoi? demanda-t-il intrigué
Elle hésita, lui continuait de marcher.
- Qu’on couche ensemble! Dit elle enfin. J’avais peur d’avoir mal, je n’aime pas souffrir.
L’adolescent soupira, tout le monde devait bien souffrir un jour. Lui était la parfaite incarnation de la souffrance.
- Tu aurais pû m’en parler au lieu de te jeter dans les bras de ma sœur. J’insiste bien sur le dernier mot; je ne suis pas quelqu’un d’insensible Réglys. J’aurais compris!
Elle lui prît la main tandis qu’il marchait. A aucun moment il ne s’était arrêté pour lui
parler, il n’avait même pas daigner se retourner.
- Je sais Naïm, je suis vraiment désolé.
Ils étaient finalement parvenu à la porte de sa maison. Une jeune fille ouvrît la porte. Réglys lâcha subitement sa main, pas besoin de dessin…
*
Quand Réglys entra, Alys ferma promptement son ordinateur.
- Quelque chose ne va pas? Demanda-t-elle
Elle nia préférant passer ses bras autour de sa nuque et sa hache pour mieux l’embrasser, étanchant à ses lèvres sa soif inextinguible d’amour et de désir.
Leurs doigts se joignirent, s’écartèrent pour finalement effleurer les parcelles les plus délicates de leurs corps. Un souffle brûlant de plaisir se répandant en elle peu à peu.
Aux premières heures de l’aube, Alys se coula hors du lit pour se diriger vers le balcon qui donnait à voir sur la mer. Elle inspira une intense bouffée d’air tandis que son ordinateur se mettait sous tension. Elle envoya un mail et le referma.
Naïm reçut le courrier de sa sœur; il en grimaça.
« Le véritable danger vient de notre incapacité à le discerner chez les autres. Cela peut se révéler fatal. »
Alys s’était enfermé dans la salle de bain. Elle hésitait à en sortir, de peur de croiser Naïm. Son frère était dangereux, elle en prenait conscience seulement maintenant. Mais jusqu’ou pouvait il aller? La question la taraudait mais elle devait avouer qu’elle ne voulait pas le savoir…
Elle tourna le verrou et occulta le couloir, aucune trace de lui. Elle bondît jusqu’à sa chambre pour s’y habiller et entreprît de s’atteler à la rédaction de son précieux roman.
L’ange pourpre lui était venue d’une inspiration subite; une histoire relatant l’amour lesbien d’une secrétaire et de sa rédactrice perverse capable d’écrire des chefs d’œuvres sous le coup d’intense simulations sexuelles.
Le coup de foudre était venu du fait qu’elle était la seule à pouvoir déchiffrer les caractères grossiers de sa maîtresse.
La simple pensée de son succès lui insuffla l’énergie de poursuivre son texte.
*
Elle soupira en enregistrant la trente troisième page qu’elle venait de rédiger. Dehors, le ciel perdait de ses couleurs pour se fondre en un amas de noirceur. Sidérée par sa remarquable progression, elle se laissa aller sur son siège quand la lumière s’éteint brusquement.
Elle ne paniqua pas, cherchant à tâtons la sortie, puis gagnant la sortie, elle se mît à descendre les escaliers.
Une marche ratée, une surface lisse. Son corps dévale les échelons pour se fracasser au sol de tous son poids sur son bras.
Une vive lumière transperça ses pupilles tandis que se dessinaient les contours de Naïm.
- Sale chute! Dit il de manière neutre. Je vais remettre de la lumière!
La lampe de poche mourût aussitôt. Naïm avança et lui marchait sur la main, sa sœur cria aussitôt sous le poids de sa botte qui lui meurtrissait les doigts.
- Tu me marches sur la main! Dit elle en pleurs
Il prît son temps avant d’ôter son pied pour finalement se diriger vers la cuisine.
Incapable de se relever, Alys sentait la douleur lancinante e son avant bras mais plus encore celle insoutenable de sa main.
Elle tentait d’économiser ses mouvements, paniquant au fur et à mesure que les ténèbres s’épaississaient et que Naïm tardait à revenir.
La lumière rejaillit comme un éclair inondant le salon d’une lueur crue. On pouvait voir le corps allongé d’Alys sur la moquette. Elle semblait s’être déboité l’épaule et avoir une cheville foulée; rien d’irréparable.
Naïm surgît avec une part de pizza en main.
- Est-ce que tu peux appeler une ambulance s’il te plaït? Je n’arrive pas à bouger.
- On en reparles dès que j’ai fini cette part. répondît il
Et comme pour la narguer un peu plus, il en grignota un petit bout.
- J’t’en prie! J’ai mal… sanglota-t-elle
Il resta impassible, se régalant de son bout de pain cuit et de la douleur de sa sœur.
- C’est tout ce que je vaux pour toi? Une malheureuse pizza? S’emporta-t-elle
- A qui parles tu Alys? Pas à moi?! Pas sur ce ton?! Dit il surpris, presque offusqué en posant sa botte sur sa main déjà meurtrie. Depuis qu’ils t’ont ramené de cet orphelinat, tu as pris trop de zèle, mais tout ca va changer.
Il décrocha son portable et appela les urgences tout en conservant son pied sur la main de sa sœur.
- Tu m’as volé ma vie, je vais te gâcher la tienne et tu regretteras de ne pas être morte ce soir.
Effectivement, elle allait le regretter…
« Comment différencier l’amour de l’obsession? »
- Cela est très simple mes chers étudiants. Pour ce faire, il faut tenter et ce virtuellement de supprimer l’objet de l’attention. Une fois cela fait, nous devons être en mesure d’évaluer le sentiment éprouvé afin de discerner- et ce toujours dans le cadre du virtuel- l’émotion.
Ce peut être de la tristesse ou de la peine pas pour l’objet perdu mais plutôt pour vous. De la nous pouvons conclure que vous aimiez réellement cette chose d’ou votre mal. Vous supprimez une part de vous, de l’amour!
Pour ce qui est de l’obsession…
La cloche interrompît le cour du professeur.
*
Alys fredonnait devant son miroir, elle tentait de se faire plus belle que jamais ne serait ce que pour officialiser sa liaison avec Réglys. Elle ouvrît la porte de l’étagère et la referma pour croiser le regard de Naïm dans la vitre du miroir.
- Sans rancune? Dit elle
Il ne dît rien, se contentant de lui proposer de l’aider à attacher ses cheveux? Ce qu’elle accepta.
Elle hurla en sentant sa poigne ferme lui tirer la tête en arrière. Il posa sa main sur sa bouche pour lui bloquer la parole.
- Tu vas fêter ta victoire? C’est bien… dît il lentement
Malgré ses multiples débattements, elle ne parvînt pas à le faire flancher.
- Tu devrais me remercier… Après tout c’est grâce à moi que tu as connu Réglys. Continua-t-il en accentuant sa pression.
Des larmes perlèrent aux yeux de la jeune fille tandis qu’un large sourire fendait le visage de son frère.
- Qu’est-ce que tu dis? Non, voyons, c’est inutile. Nous devons tous partager n’est-ce pas?
Sur ce, il la repoussa violemment contre le bord du lavabo. La jeune fille se releva et s’essuya le coin des lèvres.
- Tu devrais te recoiffer. La nargua-t-il
- Espèce de malade! Cracha-t-elle
Naïm sourit avant de presser ses joues entre sa main.
- C’est la bonne petite gueule à Réglys ça! Dit il en lui secouant légèrement la tête. Il ne faudrait pas qu’il arrive malheur à ce visage qu’elle aime tant.
*
- Je me sens mal, il ne me regarde même plus en cours.
Alys l’écoutait d’une oreille distraite, ses pensées revenant incessamment vers son frère.
- Alys?
- Excuse moi, j’étais distraite.
- Ca ne va pas mieux entre vous?
- Pas vraiment! avoua-t-elle en se caressant les cheveux.
- Il avançe ton roman?
La question la projeta quelques mois plus tôt ou après avoir publié son roman qui s’était tiré en trois millions d’exemplaires avait fait d’elle une prestigieuse ado écrivain.
Elle revînt brusquement à elle en repensant aux mots de Naïm, à son attitude ainsi qu’a son chef d’œuvre qu’il avait bien faillit détruire la première fois.
Elle quitta Réglys et se rendît chez elle au plus vite. Elle vérifia les données de son ordinateur et constata que son roman n’avait rien. Quand elle redescendît, elle trouva Naïm qui rentrait.
- Un problème? Demanda-t-il en la voyant
- En ce moment, toi! Répondît sa sœur.
Il esquissa un sourire avant de regagner sa chambre.
- Pouvez vous reprendre le cours sur l’obsession? Demanda Naïm à son professeur la semaine qui suivît.
« Partager ce n’est jamais facile, surtout quand on est frère et soeur »
- J’aime tes baisers… murmura Alys dans un souffle.
Sa partenaire lui sourît avant que la jeune fille ne prenne a nouveau ses lèvres en sensuel et passionné baiser.
Toutes deux savourèrent cet échange, cette douce caresse qui leur permettait
d’étouffer leur pêché, chacune dans la chair de l’autre.
- Je dois y aller!
Alys la vît se couler hors du li pour entrer dans la salle de bain et en ressortir une dizaine de minutes plus tard pour finalement s’en aller.
Elle plongea sa tête dans son oreiller , fermant les yeux pour ne revoir qu’en image celle qui la hantait si délicieusement son être.
Ses hanches parfaites, sa peau douce, sa sensualité charnelle.
- Réglys! Cria-t-elle à sa suite.
La jeune femme se retourna précipitamment faisant onduler sa lisse chevelure noire autour de sa nuque, son regard rouge raisin croisant celui d’Alys.
Dans un geste, elle la saisit par le bras et lui dit:
- Laisse le! Abandonne le pour moi!
- Alys… hésita-t-elle
- Quittes Naïm!
***
Assise sur un banc de la cour, Réglys triturait nerveusement son livre qui devait servir de base à son cours de Critique littéraire. Un jeune homme d’environ dix huit ans vînt s’asseoir à côté d’elle en lui tendant une viennoiserie.
- Je t’ai pris un pain au raisin, je sais que tu en raffoles. Dit Naïm
Elle sourît et accepta, pas de doute, Naïm la connaissait par cœur.
- Il faut qu’on parle Naïm… Récemment certains facteurs sont entrés en jeu, et je crois que nous aurions besoin de distance toi et moi.
Il baissa la tête avant de lui demander.
- C’est Alys?
***
- Salut grand frère!
Le jeune homme ne répondît pas, Alys était assise autour de la table devant son ordinateur. Elle continuait son roman; l’Ange pourpre lui avait valu un tel succès qu’elle était persuadée que Cœur Passion ferait d’elle une écrivaine de renom international.
- Mauvaise journée? Continua-t-elle
Il ne répondît toujours pas, s’avançant vers elle.
- Tu t’es disputé avec Réglys?
La main de Naïm envoya valdinguer l’objet contre le mur.
- Tu vas souffrir… dît il sur un ton menaçant
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